CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Les points forts

  • Entre les discours officiels valorisant l’aventure entrepreneuriale et le comportement réel des jeunes Français, on constate un important décalage.
  • Les jeunes français sont aussi nombreux que leurs camarades d’autres pays à déclarer vouloir créer un entreprise, mais s’orientent majoritairement vers le salariat au sein des grandes entreprises.
  • Une des raisons d’espérer réside dans l’arrivée massive de la génération Y dans la vie active.

1Notre gouvernement et de nombreux organismes publics mettent un accent particulier sur l’entrepreneuriat vu comme une opportunité de développement de carrière et comme un outil de lutte contre le chômage. Toutefois, la situation française semble contrastée au niveau de l’activité et de la culture entrepreneuriale. Alors que le nombre de créations d’entreprises est en forte croissance en France, notamment sous l’effet du régime de l’auto-entrepreneur, il convient d’être conscient des efforts qui restent à accomplir afin de stimuler l’activité entrepreneuriale sous toutes ses formes (esprit d’entreprendre, création d’entreprise, reprise et développement des entreprises existantes ...). La France se situe, en effet, à un niveau très moyen quant à son activité entrepreneuriale si l’on se réfère aux résultats, publiés annuellement, de l’enquête internationale du Global Entrepreneurship Monitor (http://www.gemconsortium.org). Les experts notent principalement un manque de développement de la culture entrepreneuriale. Ce constat est particulièrement mis en exergue lorsque l’on se concentre sur les étudiants et les diplômés de l’enseignement supérieur. La création d’entreprise par ces derniers reste un phénomène marginal dans l’absolu, mais aussi d’une manière relative lorsque on effectue des comparaisons avec d’autres pays tels que les Etats-Unis, les pays Scandinaves ou encore la plupart des pays émergents. Les explications possibles se situent à de multiples niveaux : structurel, géographique, sociologique et culturel [2].

2A partir d’une enquête comparative internationale (Global University Entrepreneurial Spirit Students’ Survey - GUESS), initiée et coordonnée par l’Université de Saint-Gall en Suisse, cet article aborde les résultats de l’étude en se centrant sur les perceptions des étudiants français de l’enseignement supérieur, pour en discuter quelques points de divergence et de convergence par rapport à l’échantillon international.

GUESS, une enquête de grande envergure

3Guess est un projet de recherche international dont l’objectif principal est de mieux connaitre et comprendre les intentions et les comportements entrepreneuriaux des étudiants des différents pays qui y participent. Dans une perspective comparative internationale, trois niveaux sont principalement analysés : le processus entrepreneurial (qui conduit à la création ou à la reprise d’une entreprise par des étudiants), les institutions de formation (universités, écoles d’ingénieurs, business school) et les types de formation dispensés (niveaux, programmes, spécificités …) et, enfin, l’individu, c’est-à-dire l’étudiant (ses perceptions, ses intentions, ses caractéristiques personnelles …), notamment à travers son orientation entrepreneuriale.

La méthodologie et les données utilisées

4A partir d’un questionnaire standardisé et administré sur internet, 19 pays ont participé à cette enquête 2008 (63527 étudiants). En France 7000 étudiants et 22 institutions ont été ciblés (65,6% d’écoles de management, 25,4% d’écoles d’ingénieurs et 5,1% d’universités) et 1150 personnes ont répondu au questionnaire ce qui place la France parmi les meilleurs taux de réponse (16,4%). 50,7% des répondants étaient inscrits dans un programme Bachelor (68,4% pour l’échantillon international) et 48,5% dans un programme Master (uniquement 0,8% au-delà d’un Master). L’âge moyen est de 21 ans (23 ans au niveau international) et 54,2% de l’échantillon est de sexe masculin (53% de femmes au niveau international).

Les résultats : un écart entre l’intention et l’action

5Nous avons cherché à typer l’orientation entrepreneuriale des étudiants français appréhendée à travers trois indicateurs : l’aspiration entrepreneuriale, l’intention entrepreneuriale et le passage à l’action (c’est-à-dire la création ou la reprise effective d’une entreprise). Nous caractérisons également le type de formation en entrepreneuriat délivré par les établissements d’enseignement supérieur dans lesquels se trouvent les étudiants de notre échantillon. Bien évidemment, nous ne restituons ici que quelques uns des résultats de l’enquête.

L’aspiration entrepreneuriale

6L’enquête questionne les aspirations de carrière à court et moyen termes (< 5 ans) ainsi qu’à plus long terme (> 5 ans d’expérience). Cette aspiration de carrière se mesure sur un continuum allant d’un emploi dépendant à un emploi indépendant. Directement après leurs études, les français ont des aspirations similaires aux autres pays (78% préfèrent acquérir une première expérience dans une entreprise existante alors que 13,9% désirent s’orienter vers une carrière indépendante (reprise, création, franchise…). Néanmoins, les étudiants français se distinguent nettement des autres étudiants de l’échantillon par leur recherche d’un emploi salarié dans une grande entreprise (plus de 250 salariés). En effet, environ 43% d’entre eux (18% au niveau international) déclarent privilégier un premier emploi dans une grande organisation.

7Dans un second temps (au-delà des cinq premières années de carrière), les aspirations deviennent plus entrepreneuriales. Les étudiants français, comme ceux de l’échantillon international (33% dans les deux cas), souhaitent s’orienter vers des emplois indépendants. La création d’entreprise est préférée par les étudiants français (22% contre 20% au niveau international). Cette aspiration entrepreneuriale, à long terme, est principalement valorisée par les hommes.

L’intention entrepreneuriale

8Les résultats de l’enquête montrent que 23,1% des étudiants français (et 26% des étudiants de l’échantillon international) n’ont jamais envisagé de devenir entrepreneur. Cependant, 40% ont pensé brièvement à cette éventualité (parmi eux, 16,1% l’envisagent plus fréquemment et 14,3% sont plutôt déterminés à s’orienter vers cette carrière) ce qui représente la majorité de l’échantillon. Les résultats français montrent des pourcentages sensiblement supérieurs quant à l’intention de devenir entrepreneur (respectivement 11,6% et 10,9% en moyenne pour les autres pays).

Le passage à l’action

9Les entrepreneurs potentiels de l’échantillon (ceux ayant déclaré une intention entrepreneuriale) peuvent être classés au regard du stade d’avancement de leur projet ou de leur décision de passer à l’action.

10La majorité de ces entrepreneurs potentiels n’est jamais allée au-delà de l’intention (48,7%) alors qu’un pourcentage assez important (37,7%) déclare avoir réfléchi sérieusement à une idée précise. Le processus semble n’être toutefois qu’à ses prémices. L’enquête nous renseigne également sur les actions entreprises. La recherche d’informations en lien avec une idée ou avec la démarche de création d’entreprise est l’action la plus fréquemment mise en œuvre. Un très faible nombre d’étudiants peut être qualifié comme engagé dans le processus ou alors comme entrepreneur effectif (0,4% pour les français contre 1,8 pour l’échantillon international). Le nombre de créations d’entreprises par des étudiants est très faible : cinq sur les 1150 individus de notre échantillon.

Les formations et les structures en entrepreneuriat

11Sans toutefois pouvoir établir un lien précis entre la passage à l’action et les cours d’entrepreneuriat suivis par les étudiants, les modalités pédagogiques mises en œuvre ou encore les services liés à la création d’entreprise au sein des institutions, nous notons que les étudiants français sont principalement confrontés à des cours magistraux dans leur formation (ce qui n’est toutefois pas discriminant par rapport à l’échantillon global). Il semble regrettable, aux dires des répondants, que l’accès au financement, qui est généralement considéré comme essentiel dans un processus entrepreneurial, ne soit pas davantage développé au sein des institutions (67,8% des entrepreneurs potentiels ne connaissent pas l’existence éventuelle de ce service dans leurs écoles ou leurs universités). Par ailleurs, nous remarquons que les étudiants français semblent plus exposés que leurs collègues étrangers à des cours théoriques, à des processus d’élaboration de business plan ainsi qu’à des simulations d’entreprises, notamment au travers de jeux.

Qu’apprend-on de cette enquête ?

12Nous nous proposons maintenant de discuter et d’interpréter ces résultats pour essayer de mieux comprendre leur portée générale. En quoi nous permettent-ils de modifier (ou de confirmer) nos connaissances sur l’orientation entrepreneuriale des étudiants français, leur intention d’entreprendre et leur passage à l’acte ? Que nous apprennent-ils sur le rôle et l’adaptation des structures et dispositifs d’accompagnement des étudiants porteurs de projets entrepreneuriaux ?

Logique de l’honneur et aversion au risque

13Que nous disent ces résultats sur l’orientation entrepreneuriale des étudiants français ? Tout d’abord, que près d’un étudiant sur deux souhaite avoir une première expérience en tant que salarié dans une grande entreprise. Il y a là un écart très significatif avec le reste de l’échantillon, dans lequel des étudiants d’autres pays sont plutôt attirés par des petites et moyennes organisations. Est-ce étonnant ? Oui et non ! Oui, car jamais en France on n’a autant célébré les mérites de l’entrepreneuriat et de les bienfaits de la PME. Jamais en France, les cours sur l’entrepreneuriat et les PME n’ont été aussi diffusés dans les universités et les grandes écoles. Non, ce n’est pas étonnant, car l’entrepreneur n’est pas présenté dans notre pays comme un modèle de la réussite sociale. A ce niveau, la conception que notre société a de l’entrepreneur ne revêt pas le même prestige, voire n’inspire pas le même respect, que dans d’autres pays et notamment aux Etats-Unis. L’aversion au risque et la faible tolérance à l’échec dans notre société sont des illustrations de cette position particulière qui s’explique par notre histoire et nos traditions. Il n’est pas inutile de revenir sur certaines particularités de la société française, tant il est vrai que l’on ne combat pas le poids des traditions et la prégnance des valeurs avec des discours et parfois des injonctions.

14A maintes reprises des travaux s’inscrivant, principalement, dans le champ de la sociologie ont tenté d’apporter un éclairage sur la société française et ses particularités. Philippe d’Iribarne, dans son ouvrage La logique de l’honneur, propose une grille de lecture qui s’appuie sur les traditions et l’histoire. Les comportements individuels et collectifs présentent une forte cohérence avec des déterminants culturels qui ont contribué à une construction sociale et identitaire. La logique de l’honneur du français s’oppose, d’une certaine façon, à la logique du contrat de l’américain et à celle du consensus néerlandais.

15La société française est une société très stratifiée dans laquelle des « castes », des groupes sociaux particuliers ont toujours joué un grand rôle. Souvenons-nous des trois états : Noblesse, Clergé et Armée. La France est aussi une société élitiste où les privilèges se transmettent dans des mécanismes de reproduction sociale. La « méritocratie scolaire » a pris le relais, en 1789, du privilège d’être né dans une famille appartenant à la Noblesse, comme le démontre notamment Pierre Bourdieu. La France accorde, enfin, à l’Etat le rôle essentiel, l’Etat Providence qui intervient sur tout, l’Etat grand ordonnateur de l’économie, grand employeur des élites et premier employeur de France, avec ses légions de fonctionnaires centraux et territoriaux.

16Ce que valorise la société française est ce que nous appelons le parcours scolaire réussi. L’excellence scolaire étalonnée régulièrement dans des mécanismes de « Darwinisme mathématiques » [3] est un facteur clé du succès professionnel. Les diplômes obtenus dans les écoles les plus prestigieuses ouvrent des voies royales dans les administrations et les grandes entreprises. Les élites issues de l’ENA, de l’Ecole Polytechnique et des Grandes Ecoles françaises n’ont pas pour vocation de devenir entrepreneurs, mais de servir l’Etat ou les grandes entreprises publiques. Ce fonctionnement historique a imprégné toutes les couches de la société et a induit une hyper-focalisation sur l’école, les études et la réussite scolaire. A tel point, que l’attitude négative vis-à-vis de l’échec, autre caractéristique de notre société, est, d’après nous, un corollaire de ce comportement induit. Les jeunes peuvent être placés très tôt dans des situations d’échec scolaire et donc d’échec social, dans la mesure où ils n’ont pas réussi à monter dans le « bon wagon », c’est à dire dans la bonne classe, le bon lycée ou la bonne école. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant du tout que les étudiants français, beaucoup plus que d’autres, privilégient la grande entreprise qui incarne bien davantage que la PME l’idée, voire l’espérance, d’un début de carrière réussi. D’ailleurs, tout est fait sur les campus de grandes écoles et aussi, à un degré moindre d’universités, pour donner à la grande entreprise la meilleure place et pour la valoriser aux yeux des étudiants.

En avoir l’intention ne veut pas dire créer une entreprise

17Que disent nos résultats sur l’intention d’entreprendre des étudiants français et sur leur passage à l’acte ? Nous pourrions considérer, à ce niveau, qu’ils semblent plutôt flatteurs comparés à ceux des étudiants étrangers. Mais, dans cette enquête qu’a-t-on réellement mesuré ? une désirabilité sociale, des attitudes, un attrait ? Les outils de l’enquête et notamment le questionnaire n’utilisent pas des échelles de mesure éprouvées, ayant démontré leur validité dans d’autres travaux, pour mesurer, plus rigoureusement, l’intention. Par ailleurs, le degré d’intention varie et l’on sent bien que les répondants ne marquent pas très fortement une intention de créer leur entreprise. L’intention est un concept très flou dans l’esprit des individus. Il existe une différence profonde entre l’intention déclarée et le niveau véritable de celle-ci. En effet, fréquemment, les individus affirment une intention qui n’est en fait qu’une modalité non écartée de trajectoires futures possibles d’orientation de carrière. Nous pensons aussi qu’il existe un effet de « sur-déclaration » des étudiants lié à des jeux de rôle et d’acteurs. D’autre part, l’intention peut évoluer profondément et en permanence au cours du temps. Les opportunités de carrière peuvent résorber totalement cette intention au bout d’un certain nombre d’années de vie professionnelle. Le temps, l’évolution de la vie et les perceptions qui en découlent en font un construit instable très sensible à des changements de contexte. De ce fait, bien qu’il soit important d’aborder cette notion d’intention entrepreneuriale, il convient de ne pas l’assimiler au passage à l’acte. L’intention n’apparaît pas toujours suffisante pour prédire et expliquer l’acte de création ou de reprise d’entreprise.

18Que disent nos résultats sur la passage à l’acte, c’est-à-dire sur la création effective d’entreprise par des étudiants ? Ils confirment, d’une certaine manière, ce que nous venons de dire précédemment, à savoir, qu’avoir une intention ne signifie pas que l’on va créer. Très peu d’étudiants ont créé une entreprise dans le contexte français, alors que les étudiants étrangers sont plus nombreux à l’avoir fait. Au-delà des aspects culturels que nous avons évoqués, il nous semble que le système éducatif en général ne prépare pas vraiment les étudiants à la prise de décision entrepreneuriale. L’étudiant français est habitué dès son plus jeune âge à résoudre des problèmes bien structurés. C’est-à-dire des problèmes ou l’énoncé contient tous les éléments nécessaires à la solution – et aucun élément superflu – et où il n’y a qu’une seule bonne solution possible. Or, la prise de décision entrepreneuriale n’a rien d’un problème bien structuré: certaines informations manquent, d’autres sont inutiles; il n’y a pas une bonne solution, mais de nombreuses décisions possibles et ce n’est souvent que plusieurs mois après la prise de décision que l’entrepreneur saura s’il a, ou non, bien décidé. Rien dans notre système éducatif ne nous entraîne à affronter une telle problématique. Le cours magistral, comme nous l’avons vu avec les résultats sur la formation en entrepreneuriat, constitue encore la base de notre enseignement: le maître sait et énonce, l’élève note, apprend et restitue le plus à l’identique possible le discours du maître.

Des dispositifs d’accompagnement encore largement inadaptés

19Que disent nos résultats sur les formations et les structures en entrepreneuriat ? Si l’on veut être rapide et caricatural, qu’elles ne sont pas adaptées ou qu’au moins elles ne font pas l’objet d’évaluations permettant d’en apprécier la pertinence (sont-elles bien appropriées aux besoins et attentes de la société dans son ensemble ?), l’efficacité (satisfont-elles les objectifs ?) et l’efficience (les objectifs sont-ils atteints à moindre coût ? Quel est le rapport coût/bénéfice ?). Peut-on réellement préparer des étudiants à la création d’entreprise avec des cours magistraux ? S’est-on assuré de l’efficacité des formations basées sur des processus d’élaboration de business plan en équipes ? Des travaux actuels montrent que si cette dernière démarche est la plus utilisée dans des formations d’entrepreneuriat elle est aussi très contestée et apparaîtrait contre-productive [4]. On pourrait faire un constat identique à propos des jeux et simulations d’entreprises. Peut-on enfin encourager des étudiants à créer leur entreprise et ne rien offrir, dans le même temps, pour les orienter dans leur processus de création, les accompagner et leur faciliter l’accès à des financements ? Il y a des chantiers sérieux à engager dans les universités et les grandes écoles françaises sur ces questions, alors que l’on parle de plus en plus, en dehors de la France, du rôle que les universités peuvent jouer à ce niveau [5].

Vive la génération Y et l’esprit d’entreprendre

20Pour ne pas rester sur une note trop pessimiste nous souhaitons terminer sur une suggestion et une observation qui ouvrent, peut-être, des perspectives plus intéressantes et réjouissantes.

21La suggestion est que les établissements d’enseignement, pas uniquement d’ailleurs ceux du supérieur, devraient davantage s’efforcer de développer l’esprit d’entreprendre des étudiants en nuançant une posture trop ancrée dans l’incitation trop systématique à la création d’entreprise. Le développement de l’esprit d’entreprendre nous apparaît être un enjeu qui, à terme, pourrait permettre de démultiplier la richesse créée par les entreprises et les institutions françaises, grâce aux initiatives individuelles orientées vers un certain sens de l’intérêt collectif. L’esprit d’entreprendre est avant tout une question de mentalité et vise à développer un ensemble d’idées, une façon de penser et une capacité à repérer, explorer et exploiter des opportunités de création de richesses économiques et sociales. Il se traduit par une prise d’initiative, une prise de risque, et une orientation vers les opportunités. Comme l’ont montré Bernard Surlemont et Paul Kearney, certaines formes et principes pédagogiques contribuent plus que d’autres à développer l’esprit d’entreprendre des lycéens et des étudiants [6].

22L’observation est que les étudiants d’aujourd’hui, donc ceux qui ont participé à l’enquête, sont différents des étudiants d’hier. Les répondants de cette étude font partie de ce que l’on nomme la génération Y. Ils adoptent une vision à court terme, veulent être autonomes et participer à des défis. Leur style de vie leur importe plus que le travail. La génération Y serait la plus prédisposée à entreprendre. Ceci peut donc nous conduire à un optimisme mesuré pur les années futures. Plus que la génération X, actuellement la plus représentée sur le marché du travail, la génération Y présente de nombreux traits associés à l’entrepreneuriat (besoin d’accomplissement élevé, confiance en soi, créativité, attitude positive face au changement, etc.). Encore peu présente dans les entreprises, la génération Y [7] pourrait contribuer à inverser la tendance avec des individus s’intéressant naturellement et rapidement à l’entrepreneuriat par opportunité plutôt qu’à des comportements retardés très souvent dictés par la nécessité, voire la survie.

Notes

  • [1]
    Nous remercions Janice Byrne qui a réalisé l’enquête GUESSS 2008 et qui a co-écrit avec Alain Fayolle le rapport français, base de travail de cet article (Byrne J., Fayolle A. (2010), Global University Entrepreneurial Spirit Students’ Survey (GUESS 2008). National Report France, EM Lyon Business School).
  • [2]
    Voir à ce sujet : Fayolle A. (2004), Entrepreneuriat. Apprendre à Entreprendre, Paris : Editions Dunod, collection Gestion Sup.
  • [3]
    Barsoux, J.L., Laurence, P. (1991), The Making of a French Manager, Harvard Business Review, July-Aug., 58–67.
  • [4]
    Honig, B. (2004), Entrepreneurship education: Toward a model of contingency-based business planning, Academy of Management Learning and Education, 3(3), 258-273.En ligne
  • [5]
    Verzat, C. (2009), Université entrepreneuriale n’est pas un oxymoron, L’Expansion Entrepreneuriat, n°1, Janvier 2009.
  • [6]
    Surlemont B., Kearney P. (2009), Pédagogie et esprit d’entreprendre, Editions De Boeck.
  • [7]
    Pour plus d’informations, voir les travaux d’Yvon Gasse, Josée Audet, Maripier Tremblay, Gérald d’Amboise et Etienne Saint-Jean – Université Laval (Québec).
Français

Résumé

Des enquêtes comparatives situent l’activité entrepreneuriale française à un niveau plutôt faible par rapport à celle d’autres pays. Pourtant, certains indicateurs liés aux perceptions et aspirations des étudiants pourraient nous conduire à un optimisme mesuré pour l’avenir. A partir d’une enquête internationale, nous proposons une lecture comparée de l’orientation entrepreneuriale des étudiants français.

Jean-Michel Degeorge
Jean-Michel Degeorge est enseignant-chercheur au sein du groupe Inseec à Lyon, spécialiste de l’entrepreneuriat. Il est membre du comité de rédaction de Entreprendre et Innover et secrétaire général de l’Académie de l’entrepreneuriat et de l’innovation.
Alain Fayolle
Alain Fayolle, rédacteur en chef de la revue Entreprendre et Innover, est professeur d’entrepreneuriat à EM Lyon Business School. Il est également vice-président de l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation.
Mis en ligne sur Cairn.info le 24/11/2011
https://doi.org/10.3917/entin.009.0021
Pour citer cet article
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