En France, nous prenons beaucoup de précautions avant l’adoption tant au niveau de la rencontre avec les candidats à l’adoption qu’au niveau de la préparation des enfants à leur adoption même si les choses fonctionnent de manière, en fait, très diverse d’un département à l’autre.
En revanche, une fois l’enfant accueilli, les lieux d’écoute des parents sont encore en nombre insuffisant, ce qui est dommage car c’est là que nous pourrions sans doute les aider au mieux quant à l’information de leur enfant sur son adoption. C’est pourquoi c’est une question que j’ai toujours abordée régulièrement dans le cadre des entretiens que j’ai menés pendant de longues années au Copes.
L’information des tout-petits sur leur adoption pose frontalement la question du type de communication qui est possible avec eux.
Dans le cadre de cet article, j’aborderai donc les modalités de la communication du bébé et les différents niveaux de la narrativité, la question de la filiation narrative en tant que quatrième axe de la filiation, et la manière enfin dont nous pouvons nous, adultes, transmettre au très jeune enfant quelque chose de son histoire précoce.
La psychiatrie du bébé – et c’est en quoi elle me passionne – nous ouvre à une nouvelle compréhension de la sémiologie et de la sémiotique, c’est-à-dire de l’entrée du bébé dans le monde des signes.
Il est vrai que l’enfant arrive dans un monde où il y a déjà de la pensée, où il y a déjà du langage et où il y a déjà des relations structurées, ne serait-ce qu’au niveau de son groupe familial, mais aussi au-delà, au niveau de la société…