CAIRN.INFO : Matières à réflexion

La période de confinement liée à l’épidémie nous a amenés à tenter de maintenir avec nos patients, si ce n’est de renforcer, autant que possible, nos liens avec eux en raison de l’impossibilité de toute rencontre directe, en chair et en os.
Les consultations par téléphone ou par visioconférence (Zoom ou équivalents) se sont donc intensément développées.
Ceci étant, les différentes formes de contact à distance ou en présence ne sont sans doute pas équivalentes, et elles nous obligent – et nous obligeront probablement de plus en plus – à élaborer une modélisation théorico-clinique de ces interventions non présentielles, à distance.
Il ne s’agit au fond, ni plus ni moins, que de mettre en forme une authentique métapsychologie de la rencontre.
Cela nous renvoie, nous semble-t-il, à la question de la représentation du lien et à la nécessité d’une topique du lien (troisième topique ?) telle que nous essayons actuellement de la penser avec Sylvain Missonnier (Golse, Missonnier, 2020).
Toutefois, avant d’aborder cette question, nous souhaitons faire quelques remarques cursives sur la question du face à face en général, dans la mesure où nombre de patients en psychothérapie ont plutôt choisi de poursuivre les entretiens par visioconférence durant le confinement, alors qu’il semble que ceux qui étaient en analyse ont plus souvent choisi de le faire par téléphone (soit sans échange de regard ni accès au visage de l’autre).
S. Freud ne s’est, au fond, jamais véritablement expliqué sur les motivations profondes qui l’avaient amené à délaisser le cadre de la cure hypnotique (dans lequel le thérapeute voit et touche le patient qui lui-même le voit) au profit du cadre psychanalytique classique (dans lequel l’analyste et le patient ne communiquent qu’en se parlant et en s’écoutant)…

Français

L’auteur rappelle d’abord l’abandon par S. Freud de la position en face à face pour celle de la cure-type (divan/fauteuil) en tentant d’interpréter cette modification fondatrice du cadre psychanalytique au regard de la polysensorialité et de l’intersubjectivité.
Après quoi, il propose de décomposer le concept de représentation d’objet en trois niveaux distincts : représentation de la place de l’objet, des liens à l’objet et de l’objet lui-même.
Ces réflexions permettent peut-être de modéliser les entretiens à distance (téléphone ou visio-conférence) dans la perspective d’une métapsychologie de la rencontre.

Mots-clés

  • Cure-type
  • face à face
  • métapsychologie
  • rencontre
  • représentation d’objet
  • cadre
Bernard Golse
Pédopsychiatre-psychanalyste, ancien chef du service de pédopsychiatrie de l’Hôpital Necker-Enfants malades (Paris), professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université René Descartes (Paris 5) / Inserm, U669, université Paris-Sud et université Paris Descartes, UMR-S0669
bernard.golse@icloud.com
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Il vous reste à lire 94 % de cet article.
Acheter cet article 4,00€ 10 pages, format électronique
(html et pdf)
add_shopping_cart Ajouter au panier
Autres options
Acheter ce numéro link Via le sommaire
S'abonner à cette revue link Via la page revue
Membre d'une institution ? business Authentifiez-vous
Déjà abonné(e) à cette revue ? done Activez votre accès
Mis en ligne sur Cairn.info le 07/01/2021
https://doi.org/10.3917/ep.087.0091
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour Érès © Érès. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...