Les bébés savent-ils jouer ?
Quels sont les différents types de jeu chez les tout-petits ?
Quelle est la place de l’autre et de l’humour dans les premiers jeux de l’enfant ?
Telles sont les principales questions qui s’inscrivent aujourd’hui à propos du jeu et de son émergence sur le fond de la nouvelle vision du bébé qui est la nôtre, depuis que nous ne le considérons plus comme un nourrisson, c’est-à-dire comme un être passif, et presque entièrement dépendant de son entourage.
Depuis ce changement radical dans notre manière de le considérer, et après avoir décrit le bébé – de manière sans doute un peu excessive – comme un véritable « héros », d’emblée doué de toutes les compétences, deux questions, au moins, se posent alors à son sujet :
– Les bébés savent-ils penser ?
– Les bébés savent-ils jouer ?
C’est cette seconde question qui sera traitée ici, en envisageant d’abord les différents types de jeu possibles chez eux, avant d’évoquer brièvement, ensuite, les conditions développementales de ce jeu.
L’ontogenèse du jeu ne pouvant se comprendre qu’au regard de l’accès à l’intersubjectivité et de la subjectivation, il importe alors de dire que celle-ci s’organise et se déploie entre ce qui vient de l’enfant lui-même et ce qui vient de l’autre, soit à l’interface de la théorie des pulsions et de la théorie des relations d’objet (Golse, Roussillon, 2010).
De même qu’il existe une conscience qui n’a pas forcément conscience d’elle-même, de même il existe probablement un jeu au sein duquel l’enfant n’a pas encore conscience de la dimension ludique de son action…