CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Ce texte souhaite expliciter la complexité qui caractérise aujourd’hui les situations familiales et les difficultés que tout parent peut rencontrer dans ce contexte. Pour cela, il va falloir réaliser un détour socio-historique pour montrer pourquoi ce que l’on appelle la parentalité se trouve en pleine phase de recomposition, en d’autres termes en quoi nous sommes bien entrés dans ce que l’on a pu qualifier de seconde phase de la modernité.

2Cette seconde phase a mis en évidence le caractère contradictoire de la diffusion des valeurs de la démocratie comme principe de gestion de la sphère privée. Mais il faut également expliquer en quoi nous nous trouvons aujourd’hui plongés dans un nouveau régime anthropologique de la sexualité, de l’éducation et de la parentalité, et de quelle façon on peut concevoir désormais l’autorité.

Les contradictions de la démocratie familiale

Un nouveau système de références dans la sphère privée

3Dans la période d’après-guerre, la reconnaissance d’un modèle familial asymétrique est universelle en Occident, pourtant apparaît à partir du milieu des années 1960 sa contestation par la nouvelle génération. Si cette contestation fut si violente et si efficace, c’est bien que le modèle dit traditionnel restait en contradiction avec les valeurs nouvelles : la montée du souci de soi et ce qu’il suppose comme manifestation de la liberté individuelle, ainsi que la volonté croissante d’égalité des positions à l’intérieur de la famille, notamment pour les filles. La redéfinition de la place des femmes y tient une position centrale, qui oblige à repenser tout l’ordre familial en donnant les mêmes droits sociaux et parentaux aux deux sexes, alors qu’en parallèle le rapport à l’enfant s’y trouve profondément bouleversé avec l’affirmation du sujet enfantin, de son autonomie et de ses droits.

4Cette affirmation de l’enfant passe par le déclin de l’autorité parentale coercitive et s’accompagne de la montée du dialogue comme nouveau principe de régulation dans la famille… sauf lorsque les situations où le dialogue ne peut être mis en œuvre signalent les difficultés d’affirmation d’une nouvelle autorité parentale, si ce n’est sa vacance. D’où les accusations de « démission parentale » envers ceux dont les origines et la faiblesse de leurs capitaux culturels ne leur permettent pas de maîtriser le nouvel ordre symbolique en vigueur, d’où aussi la montée d’un discours nostalgique à l’égard d’une autorité paternelle antérieure qu’il s’agirait de restaurer, au mépris du partage nouvellement instauré de cette autorité (Castelain Meunier, 2002 ; Le Camus, 2002). Or, dans ce nouvel ordre, les places parentales ne sont plus instituées de la même façon et tout retour en arrière est impossible. Ce qu’il s’agit alors de penser, ce sont les conditions de la transition d’un ordre à un autre pour une meilleure régulation de celle-ci, et pour pouvoir répondre aux dysfonctionnements familiaux tels que la précarisation monoparentale.

Le changement de sens de l’union conjugale

5À travers cette évolution, le mariage a changé de sens : il s’est personnalisé, ouvrant la porte aussi bien à l’ère du démariage qu’à celle de la monoparentalisation potentielle créée par ce processus. Il est clair qu’une tension nouvelle s’est mise à parcourir les relations amoureuses, qui deviennent de plus en plus la clé de l’épanouissement personnel, mais cette hédonisation de la conjugalité, ce primat du bien-être amoureux, ont une conséquence sur la parentalité : ils rendent possible la dissociation de la relation au conjoint (désormais partenaire) de la relation aux enfants.

6S’il y a bien, de ce fait, une désinstitutionnalisation (Roussel, 1989) de la famille, le processus touche avant tout la conjugalité, débarrassée d’une grande part de ses assignations économiques et patrimoniales et recentrée sur la relation affective, alors que se trouve transféré sur la parentalité le principe d’indissolubilité et d’inconditionnalité qui caractérisait autrefois le mariage (Théry, 1996). Nous avons, là aussi, assisté à la mise en tension de ces deux logiques, celle de la fluctuance de la réalisation de soi, impliquant la réversibilité du lien conjugal, et celle de l’immuabilité de la filiation, impliquant la permanence du lien parental.

7C’est dans ce contexte éminemment contradictoire qu’il convient de resituer les expressions du désarroi relationnel qu’exprime la montée brutale des séparations conjugales, avec le passage du taux de divortialité de 10 % à plus de 30 % du milieu des années 1970 au milieu des années 1980, puis la reprise de ce mouvement au milieu des années 1990, avec un taux qui atteint actuellement les 40 %. Ce deuxième mouvement semble caractériser une inflexion du processus de démariage dont parle Irène Théry (1993), car, après une phase de baisse continue du nombre des mariages parallèle à l’augmentation du nombre des divorces, puis une phase de stabilisation, nous sommes entrés dans une phase de disjonction de ces deux tendances : depuis quelques années, le taux de divortialité augmente parallèlement à un regain d’intérêt pour le mariage.

8Cette évolution illustre un changement de signification sociale du mariage, expliquant le caractère paradoxal de la désinstitutionnalisation en cours. Non seulement elle concerne plus la conjugalité que la parentalité, mais cette tendance à privatiser et personnaliser la relation conjugale, devenue avant tout une affaire qui concerne le couple, n’a pas aboli la recherche d’institution du couple.

9Maintenant qu’il est acquis que la logique de l’union conjugale réfère d’abord à l’intimité du couple (hormis quelques situations où la logique patrimoniale reste dominante, comme chez les exploitants agricoles ou la grande bourgeoisie), le désir d’institution de celui-ci peut s’exprimer dans le réinvestissement d’un contrat formel qui va symboliser l’attachement réciproque des partenaires, et leur donner, de surcroît, des garanties sur l’avenir et par rapport aux enfants. D’où ces mariages tardifs après des années d’union libre et alors que les enfants sont déjà là.

10Dorénavant, le mariage s’est individualisé, et les différentes situations conjugales apparaissent de moins en moins exclusives entre elles. S’il existe encore des concubins irréductibles qui ne supportent pas l’idée d’une « officialisation » de leur union, à l’image de leurs prédécesseurs (Salvon-Demersay, 1983 ; Neyrand, 1986), le mariage, personnalisé et réversible, n’est plus l’institution hautement contraignante d’autrefois et se retrouve quelque peu requalifié en ces temps d’incertitude relationnelle. Mais c’est aussi parce qu’il n’est plus une garantie contre la séparation qu’il peut être quelque peu réinvesti. Chacun sait qu’en cas de nécessité il est toujours possible de le dissoudre, et le divorce par consentement mutuel tend lentement à devenir le mode prépondérant de séparation, depuis son instauration en 1975.

Le nouveau statut de la monoparentalité

11Dans ce mouvement, le statut de la monoparentalité se trouve radicalement transformé, les séparations se banalisent en même temps que change le regard à leur sujet, sans pour autant que les objectifs d’égalité et de coparentalité puissent être massivement suivis, ne serait-ce que parce que la perdurance d’une opposition des places éducatives des père et mère continue à s’affirmer, notamment dans les couches populaires.

12La croissance lente et continue des situations monoparentales et la prépondérance qu’y ont prise les séparations conjugales viennent rappeler les difficultés d’accéder à un fonctionnement égalitariste dans la famille et dans la société. Un tel modèle rencontre de nombreuses résistances dans l’imaginaire social et les représentations collectives, les fonctionnements institutionnels et le monde du travail, mais aussi dans les psychismes individuels et leur attachement à naturaliser les positions masculine et féminine, et surtout paternelle et maternelle (Neyrand, 2000), tenues dans la société et dans le groupe auquel les individus se réfèrent. Ce qui n’est pas sans générer des conflits intrapsychiques, chez beaucoup, entre les dimensions les plus intériorisées, génératrices d’attitudes plus inconscientes, et les dimensions plus rationalisées qui se réfèrent aux valeurs globales du système social, véhiculées par exemple par les médias, et qui peuvent se trouver en décalage avec l’intériorisation des normes traditionnelles de milieu.

Des milieux qui résistent à la reconfiguration des normes de la vie privée

13En effet, la confrontation des nouvelles valeurs familiales, portées par les couches moyennes cultivées et devenues système de référence global, aux habitus des couches populaires en la matière, ne s’effectue pas sans conflits (Commaille ; Martin, 1998). L’une des issues des contradictions entre ces différents systèmes de références, qui ne traversent pas de façon semblable les individus selon leur sexe et leur position sociale, réside dans la fréquence des séparations conjugales conflictuelles, la monoparentalisation maternelle qui s’ensuit et la précarisation des foyers monoparentaux ainsi définis. Leur caractéristique est bien d’être soumis à un double système de contraintes croisées, socio-économiques et psychorelationnelles.

14La montée du chômage et la précarisation des emplois les moins qualifiés (Boltanski ; Chiapello, 1999), contribuent à une fragilisation globale des situations familiales des plus démunis, qui risque d’autant plus de déstabiliser les familles que ces familles populaires se pensent de façon unitaire, quasi symbiotique. Elles sont basées sur un couple conçu comme une entité indissoluble, un « couple unité organique » selon l’expression d’Irène Théry (2000) : ces familles sont loin d’adhérer sans réserve au nouveau modèle moderne du « couple duo ». La séparation, dès lors, constituera une catastrophe identitaire dont beaucoup auront du mal à se relever, en particulier les pères.

15On conçoit alors l’importance des difficultés que des séparations dans un tel contexte peuvent générer, difficultés relationnelles entre les ex-conjoints et dans le rapport des pères à leurs enfants, et difficultés socio-économiques des mères confrontées aux nécessités d’une survie familiale qu’elles doivent bien souvent affronter seules. Monoparentalisation et précarisation s’avèrent alors intimement liées.

Les difficultés de la théorie clinique à prendre en compte l’évolution

16Dans ce mouvement, la conceptualisation clinique est en position d’autant plus délicate qu’elle se retrouve invitée à mettre en perspective des formulations dont l’historicité n’est pas toujours consciente. C’est le cas, en particulier, pour les formulations les plus élaborées des fonctions maternelle et paternelle, qui assignent le père à son rôle de tiers défusionnel d’une dyade originelle. Il faut alors interroger ces formulations, non du point de vue de l’importance qu’elles assument dans la construction psychique de la plupart des sujets, mais du point de vue du rôle normatif qu’on leur fait jouer dans la régulation sociale et psychique de tout ce qui n’entre pas dans le cadre d’une triangulation classique, alors même que celle-ci reste la plus répandue.

17Si ce travail n’est pas fait, les sciences humaines et, plus particulièrement, les différentes disciplines traitant de la vie psychique risquent de venir élaborer un déni de l’évolution sociale en venant réinscrire une immuabilité de fonctions maternelle et paternelle inquestionnables, et en venant délégitimer toute prétention féminine à la vie sociale et à la symbolisation, parallèlement au déni de la fantasmatique paternante que met par exemple en évidence Geneviève Delaisi (1981). Ce qui annule toute possibilité d’analyse d’une mixité sociale redistributrice des rôles de sexe dans le cadre d’une égalité de statuts.

18Le débat cependant bat son plein, et de nombreux autres auteurs s’évertuent à prendre le relais théorique visant à plus d’historicisation des concepts psychanalytiques, y compris du point de vue de la logique interne de certains énoncés freudiens ou lacaniens. L’effervescence qui traverse le milieu analytique en la matière n’est pas neutre, elle est révélatrice du changement de paradigme en matière d’analyse du familial que l’évolution sociale a rendu nécessaire.

Un nouveau régime anthropologique du sexuel, de l’éducatif et du parental

Coparentalité et monoparentalisation : des logiques antagonistes

19Dans le domaine de la parentalité, cette situation de transition se traduit par l’affrontement de deux tendances contradictoires. La première est portée par le mouvement d’émancipation des restes d’une organisation patriarcale de la famille et exprime la volonté d’égalisation des places parentales, c’est la tendance à la coparentalité. Ce terme désigne alors bien plus qu’un principe de gestion de l’après-séparation, mais le principe actuel de définition de la parentalité, tel que l’a formalisé, à travers le partage de l’autorité parentale dans la famille conjugale, la loi de 1970. Rappelons qu’il ne signifie pas l’interchangeabilité des sexes – notamment quant à leur fonction identitaire – ni la négation des différences biopsychologiques, mais rappelle leur relativité.

20Détachée de la conjugalité, devenue révocable, la parentalité perdure en droit en toute situation, selon ce principe d’inconditionnalité et d’indissolubilité du lien parental en toutes circonstances qui justifie les revendications du maintien du lien de l’enfant à ses deux parents dans les situations post-séparation. Ce principe a été réaffirmé récemment au niveau juridique par la loi de mars 2002 sur l’autorité parentale, reconnaissant entre autres la légitimité d’une résidence alternée de l’enfant [1].

21La conception de l’autorité qui s’en dégage participe de la déliaison qui s’est effectuée entre les notions de paternité et d’autorité. À travers le double mouvement de partage de l’autorité parentale et de l’affirmation de l’enfant comme sujet, s’élabore une nouvelle conception de l’autorité qui demande à être légitimée par la reconnaissance d’une compétence (Hurstel, 2001) et s’articule à une gestion dialoguante du consensus familial. On peut parler alors, pour désigner les nouvelles relations parents-adolescents, d’une démocratie familiale (Fize, 1990). Le pendant, en ce qui concerne la parenté, de ce principe de coparentalité (Bruel et coll., 2001) est que la filiation va s’affirmer biparentale à tous les niveaux (les enfants dits naturels, l’héritage, et tout récemment le patronyme…).

22La seconde tendance, qui s’affronte à celle de la coparentalité, s’exprime dans l’espace créé par l’effondrement du patriarcat et l’autonomisation des femmes, comme recomposition des schémas traditionnels d’appréhension du parental, c’est la tendance à la monoparentalisation. Il s’agit alors, non pas d’une volonté de la femme de se poser en seul véritable parent de l’enfant, hormis quelques cas de maternité célibataire volontaire qui restent marginaux, mais de l’effet des dynamiques sociales antérieures concernant l’organisation des rapports de sexe et de génération. Ces dynamiques réalisent une recomposition pragmatique des pesanteurs et des bénéfices identitaires que certains trouvaient dans le mode d’organisation familiale antérieur. Ce qui induit la prise en charge de l’enfant par sa mère à la séparation, en prolongement de sa présence éducative antérieure plus forte et de la marginalisation plus ou moins accentuée du père, jusqu’à parfois sa disparition.

23S’il s’affirme ainsi à la séparation, c’est bien que ce processus de monoparentalisation se met en place dès la naissance de l’enfant dans les familles traditionnelles, où le père est secondarisé, voire absent, en tant que parent éducateur (au sens large, c’est-à-dire dispensant soin et éducation). Dans ce modèle, toujours très présent, et que cautionnent beaucoup d’attitudes paternelles et maternelles, et plus généralement masculines et féminines, la dimension prédominante de la parentalité – celle qui s’exprime dans la présence auprès de l’enfant – est asymétrique, alors que la dimension qui recoupe celle de la parenté – et s’exprime dans la double filiation – est symétrique. Cette situation apparaît d’autant plus complexe que, non seulement elle diverge selon les milieux et les familles, mais elle instaure un clivage à l’intérieur de la parentalité entre le niveau symbolique de la filiation et le niveau pratique de l’éducation quotidienne.

24La monoparentalisation ne signifie donc pas la négation de l’autre parent dans sa dimension biologique (géniteur) et sociale (filiation), mais seulement dans sa dimension éducative et relationnelle. C’est le recentrage sur la mère de cette dimension-là que cautionnent toujours nombre d’attitudes institutionnelles et de représentations sociales. D’où les contradictions dont le droit ne s’est pas complètement débarrassé, alors qu’il a reconnu comme principe général la coparentalité (Commaille, 1994) ; et d’où aussi les contradictions que ressentent les parents séparés face aux conséquences extrêmes de leur position antérieure mitigée. D’un coup, la mère se retrouve seule responsable effective de la quotidienneté de l’enfant, alors que jusque-là elle y était dominante, et le père s’en retrouve plus ou moins écarté alors qu’il y avait une présence. Ce qui rend compte du désarroi de certaines mères et du désespoir de certains pères, pouvant mener les uns ou les autres à la dépression.

Le nouveau dispositif social de la parentalité

25Cela va me permettre d’expliciter ce que j’entends par « dispositif de parentalité ». Un tel terme indique bien la multiplicité des agencements possibles de la parentalité et la multiplication de ses acteurs possibles : parents biologiques, parents adoptifs, beaux-parents, homoparents, parents des familles d’accueil, sans compter les multiples intervenants non familiaux.

26Il faut rappeler que cette multiplicité et cette multiplication des agencements ne concernent pas seulement les « nouvelles » familles, relativement peu nombreuses. Dans les familles « ordinaires » où les parents restent les parents biologiques, l’impact de ces nouveaux agencements sur les rôles, les fonctions et les représentations de la parentalité n’est pas sans effet sur les modalités d’éducation des enfants, en un temps où tout le fonctionnement familial est retravaillé par les mutations sociales et où la connaissance des autres dispositifs familiaux est généralisée. La transformation du regard touche ainsi toutes les familles, même si le modèle des enfants élevés par leurs deux parents d’origine jusqu’à la majorité représente encore une très large majorité des situations.

27S’il y a alors dispositif, c’est bien que la définition et la disposition des acteurs varient selon les cas et qu’il devient nécessaire d’être de plus en plus attentif à l’identification des personnes concernées, à leurs places et à leurs rapports aux constellations familiales dans lesquelles elles sont engagées, et aux effets symboliques que ces appartenances génèrent.

28Pour présenter de façon simple ce qui me semble constituer la spécificité de ce que l’on appelle la parentalité, je dirai que sa caractéristique première est de nouer « à chaque fois spécifiquement trois registres qui participent d’un plus vaste domaine que celui du parental : ceux de l’alliance, de l’affiliation et de la socialisation » (Neyrand, 2001b, 41).

29L’alliance, en effet, participe non seulement du parental mais aussi du conjugal, la socialisation, de l’éducatif, et l’affiliation, plus globalement encore, du sociétal, de la constitution de la société comme telle. Explicitons un peu plus cette définition de la parentalité, en reprenant chacun des termes l’un après l’autre.

30L’alliance, en arrimant le sexuel au conjugal, donne le cadre de définition de la procréation et fonde la famille dans sa définition la plus courante : communauté de vie d’un couple parental et de ses enfants. Mais la modernité, en autorisant la déliaison du sexuel et du reproductif par la maîtrise féminine de la procréation, concourt à autonomiser le conjugal au regard du parental et à lui donner comme condition de sa constitution, non plus le mariage, qui en devient facultatif, mais le consentement à l’acte sexuel. « Un acte sexuel socialement admis, c’est désormais un acte consenti, y compris quand il n’a ni pour cadre, ni pour horizon, le mariage. En conséquence, il revient désormais à chacun de se fixer à lui-même les règles limitant ou ordonnant le champ subitement immense des possibles » (Théry, 2003).

31La conséquence seconde en est alors que, si la vie conjugale n’est plus jugée satisfaisante, il devient tout à fait licite de la rompre, même en présence de jeunes enfants élevés jusqu’alors en commun. La parentalité s’est bien dissociée de la conjugalité : elles ne forment plus un tout amalgamé mais continuent cependant à s’articuler l’une à l’autre. Le destin du sexuel et de la libido dans l’organisation des rapports conjugaux et parentaux devenant l’une des clés majeures du devenir de la vie familiale. Ce que, sur le terrain, nombre des praticiens pressentent, ainsi de cette gynécologue médicale [2] : « C’est important de reprendre une activité sexuelle pour que l’homme prenne sa place entre l’enfant et la mère, que la mère ne soit pas captée. J’induis le fait de ne pas garder l’enfant dans la chambre, car cela peut aider à réinvestir la sexualité. Un homme, ça permet à une femme de ne pas être folle d’angoisse. C’est symbolique qu’un aspect pratique comme le lieu où dort l’enfant couvre la question du rapport au conjoint, la défusion… comme s’il y avait une espèce de continuité du plan le plus pratique au plan le plus symbolique. »

32Cette dernière idée permet de mettre en évidence non seulement l’existence déjà évoquée de niveaux très différents de mise en œuvre de la parentalité : concret et normatif, imaginaire et fantasmatique, généalogique et symbolique… mais de rappeler que ceux-ci sont en interaction constante. Il reste que si l’alliance continue généralement à constituer la condition d’une entrée dans la parentalité, on voit qu’en devenant fragile elle rend plus incertain le rapport de l’enfant à sa filiation et, par contre-coup, plus fréquents les troubles ayant rapport à la généalogie de l’enfant – si ce n’est des parents –, bien au-delà des seules angoisses de recherche des origines des enfants nés sous X ou adoptés.

33La socialisation constitue le deuxième registre où s’inscrit l’organisation de la parentalité en dispositif. Il faut entendre ici socialisation dans son sens le plus large, c’est-à-dire celui des effets sur l’enfant d’une prise en charge allant du soin à l’éducation, d’une « pratique » concrète de la parentalité (Houzel, 1999). L’inculcation des normes et règles de la vie humaine y est d’emblée sociale.

34Dans le processus d’hominisation qui permet à l’enfant de se constituer progressivement en personne, le psychique et le social sont intriqués si profondément que tout apprentissage, toute relation, tout rapport au monde médiatisé par autrui est socialisateur ; de façon exemplaire la relation mère-bébé souvent présentée comme prélude à une socialisation postérieure.

35La socialisation est donc particulièrement l’affaire de la famille, qui vient relayer le bref passage à la maternité comme espace privilégié de vie, puis s’ouvre aux lieux d’accueil de la petite enfance, à l’école, à la société civile comme autres instances de socialisation. Remarquons cependant que la naissance en maternité, et parfois le prolongement du séjour en espace médical (prématurité, dysfonctionnements divers), confère à ces lieux et à leur personnel une importance non négligeable dans la mise en place d’une régulation optimale de la parentalité au travers des relations de parole qui peuvent s’établir.

36L’affiliation n’en constitue pas moins le processus qui me semble central de la parentalité, c’est elle qui va lier un enfant à ses parents et ceux-ci à leur enfant. Venu du mot latin affiliare (adopter), ce terme rappelle que la parentalité se constitue dans le processus d’adoption réciproque des parents et de leur enfant, autrement nommé parentalisation ; sans oublier de préciser que cette parentalisation est à la fois sociale et psychologique.

37Elle est sociale par l’enregistrement juridique qui est fait de la désignation parentale (la déclaration de naissance, si ce n’est d’adoption), enregistrement qui va correspondre à toute une symbolique de la parenté qui va donner du sens aux positions généalogiques des uns et des autres, c’est-à-dire qui va inscrire l’enfant dans des lignées. Remarquons que, jusqu’à maintenant, le droit s’est acharné à limiter à deux les lignées parentales en construisant l’exclusivité des filiations, leur substitution et leur incompatibilité, jusqu’à avoir recours si nécessaire au secret sur la filiation biologique (Fine, 2001) pour maintenir un cadre biparental.

38Mais l’affiliation est aussi psychologique, par la constitution du lien interactif entre un enfant et ses parents. On se situe là dans le domaine de « l’expérience » de la parentalité, où l’investissement imaginaire et mental que les parents ont de l’enfant constitue la dimension prépondérante.

39Cependant, cette affiliation d’un enfant à ses parents et de ses parents à un enfant, cette parentalisation, n’est qu’une des dimensions d’une affiliation plus large, sociétale. En effet, elle s’inscrit dans un rapport social d’affiliation, qui veut que tout individu s’affilie, par le fait même de vivre en collectivité, aussi bien à la société dans laquelle il s’inclut (c’est l’intégration sociale) qu’aux différents groupes d’appartenance définissant son tissu identitaire, et en premier lieu la famille. Ce qui permet de comprendre qu’en tant que processus l’affiliation est réversible et qu’en situation d’anomie le risque de désaffiliation est bien réel, articulant comme le montre Robert Castel (1991) le risque de désaffiliation socio-économique à celui de désaffiliation familiale (Thalineau, 1998).

40On comprend donc que pour moi (Neyrand, ibid., 43) : « Le principal registre du parental est bien celui de l’affiliation, dans ses dimensions à la fois sociales et psychologiques, entérinées par le droit […] Les pratiques familiales de soin, d’éducation, de socialisation découlent de ce positionnement imaginaire et social comme parents. » Et cela a, bien sûr, des conséquences importantes, puisque cela « rend compte de ce que l’on puisse être parent sans avoir enfanté. »

41À cette première conséquence importante qu’illustre l’adoption, s’adjoint une deuxième conséquence : « la possibilité d’un décalage entre l’investissement imaginaire de la parentalité et la reconnaissance sociale du droit à occuper cette place. » Ce qui veut dire que l’on peut occuper une place parentale, en parallèle à d’autres, sans que soit reconnu que cette position est parentale, par exemple je pense aux beaux-parents ou aux parents des familles d’accueil, aux mères qualifiées d’assistantes maternelles et plus encore aux pères de ces familles, qui n’ont même pas de nom pour être désignés (Chapon-Crouzet ; Neyrand, 2005).

42Nombre des troubles qui surviennent à cet instant peuvent être reliés à cette difficulté à harmoniser les niveaux de référence ; les investissements fantasmatiques et imaginaires des parents et des enfants sont toujours susceptibles de trouver des obstacles dans la réalité : dans les situations d’adoption, de beau-parenté, de placement familial. Il en est ainsi lorsque les interrogations sur la place de chacun ne sont pas résolues ou que se manifeste une contradiction entre la place socialement dévolue (affiliation/parentalisation sociale) et la place psychiquement investie (affiliation/parentalisation psychique). À ce moment-là, ce décalage est particulièrement bien placé pour provoquer des désordres psychiques ou des troubles relationnels.

43Lorsque le cadre social de la parentalité organisée par la filiation diverge de l’expérience subjective des sujets ou, dit autrement, lorsque les agents et les acteurs de la parentalité ne sont pas les mêmes, des troubles peuvent d’autant plus facilement advenir que les inscriptions sont elles-mêmes troubles.

44Pour conclure sur cette question du dispositif de parentalité, je voudrais attirer l’attention sur le fait que les trois registres définissant la parentalité, alliance, socialisation, affiliation, sont les registres de son inscription sociale, et pas seulement de simples composantes de la vie familiale. Ce qui permet de mettre en relief que la parentalité (comme la famille) participe d’un ordre social plus général et ne s’y oppose pas, et que les mutations sociales consistent en une réorganisation des rapports entre les différentes dimensions de cet ordre.

45Cette analyse permet de sortir de l’implicite, souvent présent dans les approches trop strictement psychologiques, selon lequel l’éducation et la prise en charge de l’enfant sont la stricte affaire des parents, les autres intervenants n’apparaissant alors que comme des substituts parentaux ou des délégués. Cette position fait l’impasse sur l’inscription des familles dans l’ordre sociopolitique de la société et les multiples institutions et groupes sociaux avec lesquels elles sont en interaction.

46Autrement dit, la fonction parentale ne recouvre pas la fonction éducative ou socialisatrice, et l’on peut même aller jusqu’à penser que la socialisation de l’enfant constitue d’emblée une responsabilité collective, confiée en premier lieu aux parents biologiques, mais qui peut leur être retirée. Ce qui est une autre façon de rappeler que du côté de l’ordre symbolique qu’organise la parenté, comme du côté de l’ordre quotidien qu’organise le parentage – dans ses divers équilibres entre maternage, autorité et paternage (Ouellette, 2000) –, il est bien question de rapports sociaux, s’articulant à ces autres modalités de ces rapports que sont les rôles de sexe et les formes de l’intégration sociale.

Quel repositionnement institutionnel ?

L’ambiguïté de la position des institutions

47Face à une telle évolution, le grand changement dans la régulation des situations familiales par les institutions, lors de ce dernier demi-siècle, a sans doute été de passer d’une régulation de la famille à une régulation de la parentalité. Mais ce passage, s’il s’est traduit par une volonté de neutralité à l’égard des relations privées entre adultes, ne s’en heurte pas moins aux contradictions entre modèles de la parentalité dès qu’il y a en jeu des enfants et leur intérêt.

48On retrouve, là, l’une des grandes ambiguïtés de l’objectif proposé aux travailleurs sociaux de soutien et d’accompagnement à la parentalité, c’est-à-dire le décalage entre le modèle familial de la coparentalité, qui sert de référence sociale, et celui des rôles asymétriques, qui demeure dominant en milieux populaires. Ce décalage s’affirme d’autant plus que le discours égalitariste sous-jacent à l’intervention se trouve en contradiction avec les situations familiales concrètes, qui sont alors dans l’exacerbation de l’asymétrie, avec une difficulté particulière d’accès des mères peu qualifiées à l’emploi et des pères à leurs enfants.

49Dès lors, la façon dont se positionnent les institutions contribue bien souvent à reproduire l’inégalité du positionnement des sexes. La logique dite « de discrimination positive » risque, en effet, en voulant répondre à des situations de déficit de socialisation, de contribuer à les renforcer en isolant un peu plus les personnes concernées. C’est le cas par exemple de l’attribution d’aides financières comme l’api[3] ou l’ape, qui, pour protéger les enfants, se retrouvent en porte-à-faux avec les objectifs égalitaires en soutenant la mère restée au foyer et risquant de l’inciter à se refermer sur l’enfant. D’où l’intérêt de nouvelles mesures visant à aider des femmes en difficulté à faire garder leurs enfants lorsqu’elles reprennent un emploi. On voit que la situation est complexe et difficile à réguler au niveau de la gestion et de l’action sociales, qui se retrouvent confrontées à des objectifs égalitaristes ou paritaires de régulation, contradictoires avec la situation de bien des familles…

50Les nouvelles mesures de soutien à la parentalité essaient de sortir de cette logique en proposant de nouvelles réponses coordonnées, qui se déploient dans le rapport au vécu des personnes (médiation familiale, groupes de parole, écoute…) et insistent sur la participation des parents. Par-là, elles cherchent à proposer une aide plus efficace, et surtout mieux acceptée, notamment par les parents de ces milieux qui demeurent méfiants à l’égard des mesures classiques de soutien.

Repenser l’autorité

51Les évolutions contradictoires que nous avons évoquées n’en rendent que plus difficile l’élaboration d’une position éducative qui ne peut plus s’appuyer sur l’idée d’une autorité, uniquement légitimée par la place que tient le porteur de cette autorité. Être parent, professeur ou éducateur ne suffit plus pour que l’autorité émanant de la position tenue soit suffisamment légitime pour être acceptée sans discussion.

52Dans un monde qui à la fois affirme la subjectivité de l’enfant, et par là sa liberté en tant qu’être humain semblable aux autres humains, et met en paroles, démultipliées par les médias, les différentes situations de l’existence et le sens que l’on peut leur donner, l’autorité et l’action éducative qui lui est liée demandent un surcroît de légitimation : c’est dans le dialogue avec l’enfant ou le jeune qu’il faut le trouver. Mais cela repose fondamentalement la question de la relation éducative, et de l’autorité sur laquelle elle s’étaye.

53Pour qu’une relation éducative puisse s’exercer, il est nécessaire que soit reconnue, à l’éducateur, une légitimité à éduquer, qui lui confère alors une autorité pour le faire. Or, l’évolution sociale a rendu caducs certains principes de légitimation traditionnelle comme l’affirmation d’une position patriarcale dans la famille ou la mise en œuvre d’une discipline coercitive à l’égard de ceux qui n’étaient pas encore considérés comme des sujets de droit, mais cela ne signifie pas qu’une autorité éducative ne puisse s’exercer.

54Cette autorité s’appuie beaucoup plus aujourd’hui, pour asseoir sa légitimité, sur l’articulation à la reconnaissance sociale des places éducatives tenues par les parents, enseignants, éducateurs, à la reconnaissance de leurs « compétence » à tenir ces places, par les instances sociales ou les enfants eux-mêmes. Mais il ne s’agit pas d’une compétence instrumentale, en termes de performances, dont la nécessité pour être un « bon parent » viendrait renforcer un peu plus la culpabilisation sociale des parents et des éducateurs. Bien plutôt est-ce la nécessité que soit reconnue, et d’abord par soi-même, la compétence à tenir la position dans laquelle on se trouve, alors même que l’individu est devenu incertain. Les institutions ont ainsi à soutenir la compétence parentale en la reconnaissant comme telle, notamment en organisant la participation des acteurs aux décisions qui les concernent, en particulier ces parents désignés comme « en difficulté ». Ce qui peut représenter le sens d’une véritable prévention précoce (Neyrand, 2004), et devrait animer tout souci de « soutien à la parentalité ».

55En définitive, tout cela a fait passer l’éducatif du registre d’une légitimé transcendante, externe, à celui d’une légitimité immanente, inscrite dans la dimension de l’autoproduction normative, et de son paradoxe moderne : éduquer pour subjectiver un déjà sujet enfantin. Ce qui, en dernière analyse, repose d’une autre façon la question philosophique du sujet [4].

Notes

  • [1]
    Outre mon ouvrage sur la question, j’ai explicité, dans deux articles de Dialogue, d’une part l’importance de la dénomination « résidence » (plutôt qu’« hébergement ») alternée (2001a), d’autre part les conditions d’une alternance pour le jeune enfant (2002).
  • [2]
    Voir à ce sujet la thèse de médecine de cette présidente du collège de gynécologie médicale de Marseille, Édith Laplane-Caillol, Étude critique d’un questionnaire sur la sexualité du post-partum, Marseille, 1983.
  • [3]
    api : Allocation de parent isolé.
  • [4]
    Ce texte est la reprise d’une intervention de Gérard Neyrand au conseil de santé mentale du XIe arrondissement de Paris, journée « De l’enfant roi à l’enfant tyran, quand les limites sont dépassées », le 14 juin 2005. Il s’inspire du chapitre « La nouvelle place des femmes, une révolution anthropologique traversée de contradictions », dans Neyrand, Rossi, Monoparentalité précaire et femme sujet, 2004, ainsi que de Neyrand, Préserver le lien parental, 2004.

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Gérard Neyrand
Gérard Neyrand est sociologue, professeur à l’université Paul-Sabatier Toulouse III et directeur du cimerss (Centre interdisciplinaire méditerranéen d’études et recherches en sciences sociales).
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/03/2007
https://doi.org/10.3917/ep.034.0144
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