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Les inégalités scolaires entre filles et garçons en Afrique ont fait l’objet de nombreuses recherches depuis les années 1970 (Lange & Pilon 2000). Elles ont été observées le plus souvent sous l’angle de l’accès à l’école primaire et/ou secondaire. Les études mettent alors en lumière le fait que les enfants de classe pauvre accèdent peu à l’école, que les filles sont nettement moins nombreuses que les garçons à tous les degrés, du primaire au secondaire. De nombreux facteurs sont mis en avant pour expliquer l’absence de parité tant du côté de l’offre –nombre insuffisant d’établissements, de personnels…– que de celui de la demande scolaire –normes sociales et culturelles qui favorisent la scolarisation des garçons au détriment des filles vouées aux tâches domestiques, voire aux mariages précoces.
Des changements importants se sont produits ces vingt dernières années, tout particulièrement dans les villes africaines (Lange 2018). Le taux de scolarisation a augmenté et de plus de filles entrent à l’école primaire. À Cotonou où se déroulent les recherches présentées ici, en 2012, année de l’enquête, le taux brut de scolarisation (Rapport entre le nombre d’élèves scolarisés au primaire et le nombre d’enfants ayant l’âge officiel de scolarisation) est de 109%. Le taux d’achèvement –Proportion des enfants à l’âge officiel de la fin du primaire ayant achevé le primaire– est de 78,7% (MEMP 2012) : la quasi-totalité des enfants passe donc par l’école primaire et nombreux sont ceux qui vont au bout du cycle…

Français

Observées le plus souvent sous l’angle de l’accès à l’école primaire et/ou secondaire, les inégalités scolaires entre filles et garçons en Afrique ont fait l’objet de nombreuses recherches depuis les années 1970. Plus qu’une distinction filles/garçons, cet article propose une lecture à partir du genre du quotidien des enfants dans deux écoles primaires de Cotonou. Adossé à des observations et des entretiens avec des instituteurs, il montre comment l’entrée en classe, le placement des enfants sur les bancs, les interactions entre élèves et enseignants, la distribution des tâches sont régis par les représentations que les instituteurs se font des qualités et attributions des filles versus des garçons. Il apparaît alors que l’école n’est pas un lieu de changements, mais plutôt de maintien des normes de genre en vigueur à l’extérieur dans la société environnante.

Bénédicte Gastineau
Laboratoire Population Environnement Développement (LPED, UMR 151)
Institut de recherche pour le développement (IRD-AMU)
Aix Marseille Université, Site Saint-Charles, case 10
3, place Victor Hugo – CS80249
13331 Marseille Cedex 3
Agnès Adjamagbo
Laboratoire Population Environnement Développement (LPED, UMR 151)
Institut de recherche pour le développement (IRD-AMU)
Aix Marseille Université, Site Saint-Charles, case 10
3, place Victor Hugo – CS80249
13331 Marseille Cedex 3
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Mis en ligne sur Cairn.info le 14/03/2023
https://doi.org/10.3917/es.049.0079
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