L’enfant exposé aux violences conjugales est encore trop peu considéré comme victime directe de ces violences malgré des décisions politiques positives prises ces dernières années (onpe, 2019). Or, la crise due à la pandémie covid-19 a contribué à révéler un nombre grandissant de situations d’enfants exposés à des violences au sein du couple, conjuguant menace intérieure et menace extérieure. Ainsi, le secrétaire d’État en charge de la Protection de l’enfance a alerté sur l’augmentation préoccupante des signalements d’enfants en danger par les canaux mis en place par le gouvernement : en moyenne 40 % de signalements supplémentaires au 119.
Dans ce contexte très particulier contribuant à diminuer les relations sociales et à renforcer l’isolement des familles, nous nous interrogeons sur la situation des enfants dont les mères sont victimes de violences conjugales et sur la manière dont chacun a pu vivre cette période. Sans l’ouverture vers l’extérieur portée par l’école, comment ces enfants ont-ils pu aménager leur espace psychique intérieur pour pouvoir continuer leur construction subjective ? Quels effets psychiques peut avoir cet enfermement « chez soi » ? Comment le contexte sanitaire a-t-il exacerbé la violence au sein des familles ? Nous proposons ici quelques perspectives issues d’une recherche en cours afin de discuter de la prise en charge pouvant être prévue et aménagée pour ce jeune public.
Depuis plus de vingt ans plusieurs enquêtes – Enveff (Jaspard, 2000), Virage (Hamel et coll…