L’accueil familial de l’Aide sociale à l’enfance (ase) reste la modalité d’accueil la plus importante en nombre. Pour autant, sa place par rapport aux autres modes d’accueil ne cesse de décroître ces dernières années. L’accueil familial ne représente plus parmi les différentes modalités d’accueil que 47 % en 2017 (drees, 2019). Les difficultés de l’ase ne sont pas étrangères à cette situation. Avant de développer de façon plus spécifique les problèmes auxquels est confronté l’accueil familial, peut-être est-il nécessaire de situer les difficultés actuelles du dispositif dont il dépend.
Signe des difficultés, le dispositif aura connu deux grandes réformes en moins de dix ans (2007, 2016). La dernière réforme vise à la fois à corriger les problèmes constatés par la précédente tout en réaffirmant la continuité de son orientation, par un recentrage de la mission sur la garantie de la prise en compte des besoins de l’enfant (Escots, 2020). Un premier constat paradoxal s’impose : malgré une volonté clairement affirmée en 2007 de développer une politique de prévention fondée sur la recherche d’une coopération avec les parents, 80 % des placements et 70 % des mesures éducatives en milieu ouvert sont de nature judiciaire (drees, 2019). Majoritaire au milieu des années 1990, entre 2007 et 2016 la part des placements sur l’ensemble des mesures s’est réduite pour se stabiliser à parts égales avec les actions éducatives (drees, 2019).
Une enquête nationale de l’odas sur le bilan et les perspectives de la protection de l’enfance a mis en évidence le trouble des professionnels de terrain qui sont inquiets et déplorent pour 90 % d’entre eux de ne pouvoir aller au bout de leur mission (Féret et Simon, 2017)…