La notion de « parentalité d’accueil », qui était au centre de notre contribution au numéro 167 de Dialogue, paru en 2005 sous le titre « Parentalité et famille d’accueil », si elle s’est aujourd’hui largement diffusée, n’a pas pour autant suffi à ce que les débats concernant la situation des familles d’accueil et, en leur sein, celle de ces parents désignés comme assistants familiaux finissent par connaître une issue consensuelle. Cela n’est pas particulièrement étonnant dans la mesure où ce que désigne cette notion est bien la place contradictoire qui est faite à ces professionnels placés en position parentale tout en voyant la parentalité additionnelle dont ils sont le support déniée par l’institution. Ce déni n’est pas sans raisons, car il s’appuie sur un des fondements de notre droit en matière familiale : l’exclusivité de la bifiliation, le fait que l’on ne peut avoir que deux parents. Pourtant, au cours du xxe siècle, ce principe a été relativisé au regard des évolutions majeures de la sphère privée qui ont traversé ce siècle, à commencer par la place faite à l’adoption.
Ce qui a présidé à l’institution de l’adoption plénière lorsqu’elle a été mise en place par la loi du 11 juillet 1966 est la volonté de substituer aux parents d’origine défaillants de nouveaux parents. Elle met en œuvre « une rupture irrévocable du lien de filiation entre l’enfant et sa famille d’origine et l’assimile à un enfant légitime de la famille adoptive ». Si cette adoption est considérée comme « de droit commun », est laissée cependant la possibilité d’une adoptio…