CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 Le numérique occupe aujourd’hui une place centrale dans la vie des couples et des familles. Face aux limites de la puissance humaine à être ou à faire semble s’ouvrir la voie de l’agir virtuel, de l’être virtuel, de la rencontre virtuelle aux effets réels, imaginaires et fantasmatiques sur les sujets et les groupes. Dans ce contexte, il revenait à la revue Dialogue, après une première incursion dans ce domaine (« De l’imaginaire au virtuel », Dialogue n° 186, 2009/4), de consacrer un nouveau numéro pluridisciplinaire à cette thématique avec comme objectif de faire le point sur les connaissances issues des travaux de chercheurs et de praticiens au sujet d’un phénomène dont l’ampleur soulève nombre d’interrogations. Si l’imaginaire dans l’activité fantasmatique sous-tend le désir humain, il s’agit de se demander quelle place donner au virtuel dans l’économie libidinale du sujet et de ses groupes d’appartenance. Ceci ne pouvait se faire sans évoquer comment les praticiens et les chercheurs se saisissent de ce questionnement – avec parfois une créativité théorique et pratique.

2 Virtualis (« qui n’est qu’en puissance ») est dérivé du latin classique virtu (vertu), il ne s’oppose pas au réel, mais à l’actuel [1]. Le virtuel, le numérique modifie notre rapport au temps, c’est un outil, un moyen qui impacte le corps, le rapport à l’autre, à l’espace, au temps et, en cela, il est porteur d’un potentiel destructeur ou structurant.

3 Quelle que soit la position idéologique, politique des professionnels, des parents, les objets numériques font maintenant partie de notre quotidien, Internet y tenant une place à part par l’« éventail de services, d’applications, d’interfaces, de pratiques et d’usages » qu’il offre (Martin et Dagiral, 2016, p. 12). Comme le relève Marie Bergström (2016, p. 341), « dans de nombreux pays […] la technique s’est traduite par une réorganisation de plusieurs sphères de la vie sociale […]. Loin de relever d’un univers à part que l’on pourrait qualifier de virtuel, par opposition au réel, les pratiques numériques ont un caractère tentaculaire et s’immiscent désormais dans la vie quotidienne de nombreux individus ». Doit-on alors encore opposer « relations authentiques » (interactions en face-à-face) et « cyberrelations » (interactions médiées par des objets numériques) ? Dans la présentation de la toute dernière livraison de la revue Sociologie consacrée aux « liens sociaux numériques », justifiant cet intitulé, Éric Dagiral et Olivier Martin (2017) tranchent en ces termes : « Nous avons préféré recourir à cette expression “liens sociaux numériques” qui nous semble bien davantage refléter le constat établi par les articles de ce dossier. Loin d’opposer la technique au social ou la matérialité à l’humain, ils montrent au contraire à quel point les techniques d’information et de communication (tic) sont entrelacées dans les faits sociaux étudiés et qu’il serait vain de vouloir distinguer la dimension non-tic et la dimension tic d’un fait social. Choisir cette expression “liens sociaux numériques” est une manière de dire que les liens sociaux incorporent, ou peuvent incorporer, des aspects prenant forme dans les dispositifs numériques. » Ce à quoi nous souscrivons.

4 Dans le champ de la psychiatrie, la cyberdépendance est maintenant clairement définie, parallèlement le virtuel depuis quelques années commence à acquérir ses lettres de noblesse dans le domaine des thérapies. Dans le domaine de la psychologie, ce sont surtout les méfaits du numérique et du virtuel qui sont mis en avant. Ce numéro invite à infléchir cette vision pour ouvrir sur les ressources que peut présenter le recours au virtuel. Les psychologues et psychanalystes qui écrivent dans ce numéro montrent que le numérique impose un travail conceptuel et méthodologique important, en particulier sur les voies (voix) du transfert à emprunter pour que thérapeute et patient se rejoignent dans une histoire commune.

5 Les enfants et adolescents sont souvent des moteurs puissants pour introduire dans la vie de la famille le virtuel sous des formes diverses. L’accès à Internet se développe et celui à l’image via les tablettes devient une réalité pour de nombreux bébés et jeunes enfants. Ainsi, le numérique concerne tous les âges de la vie, du bébé à la personne âgée, ceci en famille mais aussi en institution de soin et d’accompagnement. Si la relation à l’image est « virtuelle », la charge pulsionnelle, elle, est bien réelle. En effet, toutes virtuelles que soient les relations établies via les avatars, les jeux en ligne…, elles ont des effets dans la réalité que nous nous devons de mieux saisir et avec lesquels nous devons travailler à différents niveaux et avec différents outils théoriques et métrologiques.

6 Les tablettes, ordinateurs et autres objets connectés – objets que Cédric Gaussard (2017) définit en ces termes : « Un objet connecté est un équipement électronique doté de capacités très hétérogènes en communication, traitement, mémoire, énergie et collecte de données ambiantes » – se sont fortement développés durant les deux dernières décennies (Croutte, Lautie et Hoibian, 2016). Il s’agit du simple smartphone qui permet d’accéder à une multitude d’applications variées, dont nous ne pouvons ici donner un aperçu [2], et d’interagir avec d’autres objets en « champ proches, comme la montre connectée, ou distants (maison connectée comprenant l’alarme, les volets roulants…) » (ibid.), jusqu’aux objets dits autonomes, comme la voiture connectée (Tesla, Google) ou même les robots de divertissement, d’accompagnement ou d’assistance [3], ce dont les médias se font souvent l’écho [4], tout particulièrement lorsqu’il s’agit de relayer l’information selon laquelle « le robot sexuel… c’est pour bientôt [5] ». Une prouesse technologique envisageable en recouvrant le robot d’une « surface » imitant la peau et en le dotant, grâce aux progrès de l’intelligence artificielle, de certaines « compétences » (variation de température, cage thoracique imitant les mouvements de la respiration, manifestation d’émotions appropriées…). Si l’on entrevoit l’intérêt potentiel d’une telle innovation numérique (baisse des infections sexuellement transmissibles, diminution de la prostitution…), elle ne manque cependant pas d’interroger. Quels scripts affectifs et sexuels seront mobilisés par les concepteurs pour rendre ces simulacres attractifs ? Pour quelles performances de genre ces robots seront-ils programmés ? Les humains peuvent-ils tisser un lien affectif avec une entité issue des technologies d’information et de communication ?... Questions auxquelles, à l’initiative du laboratoire Sophiapol de l’université Paris-Nanterre, un colloque vient récemment de tenter d’apporter des éléments de réponse [6].

7 Ce numéro comprend autant d’articles sociologiques que d’articles de psychologues et psychanalystes, ce qui témoigne de l’intérêt de ces deux disciplines à dialoguer sur ce thème à la fois dans la recherche mais aussi dans la pratique de soin psychique et d’accompagnement. Laurence Le Douarin, qui s’intéresse à l’influence des outils numériques au sein des familles, ouvre ce dossier en s’interrogeant, d’une part, sur leurs effets au niveau de la vie quotidienne des couples et, de l’autre, sur leur rôle dans la gestion de la coparentalité suite à une rupture conjugale. Ces outils participent-ils à rebattre les cartes concernant la division du travail domestique et éducatif, et ainsi à redistribuer la charge mentale entre conjoints par la mise en lumière du « travail invisible », ou bien la renforcent-ils ? Que les ruptures conjugales soient ou non conflictuelles, les applications disponibles sur le Web en vue d’optimaliser l’organisation de la coparentalité et la communication entre ex-conjoints sont-elles des « facilitateurs de coparentage », œuvrant alors en faveur de l’intérêt du ou des enfants ? Ou bien ces outils, notamment les sms et les mails, sont-ils ressentis comme trop intrusifs en ce qu’ils continuent d’individualiser une relation qui n’a plus lieu d’être sur ce registre, la rupture étant censée y avoir mis un terme ? À partir de deux enquêtes s’adossant à deux terrains distincts, l’auteure apporte des réponses tout en nuances, qui soulignent que l’influence des tic sur le couple conjugal et le couple parental est pour le moins diversifiée : ils peuvent tout aussi bien conforter la dynamique relationnelle en place que promouvoir de nouveaux rapports sociaux.

8 S’inscrivant dans le sillage des recherches soucieuses de comprendre comment l’usage des technologies numériques d’information et de communication contribue à la structuration des relations et s’insère dans les trajectoires de vie des foyers, Julie Denouël s’intéresse à la manière dont les usages et les sociabilités numériques accompagnent les transitions biographiques personnelles et familiales. L’originalité du travail qu’elle nous présente ici tient au fait qu’elle s’est penchée sur des transitions biographiques majeures. Prenant appui sur les données recueillies lors d’une enquête ethnographique (observations au domicile, entretiens individuels et collectifs, carnets de contacts en face-à-face et médiatisés remplis par les enquêtés sur une semaine) qu’elle a menée en 2014-2015 auprès de trois foyers bretons technophiles ayant la particularité de se trouver en pleine situation de bifurcation biographique – après la naissance d’un premier enfant, en plein divorce ou en phase de recomposition familiale après un double veuvage –, elle analyse la manière dont l’usage de ces technologies prend part à la réorganisation familiale, contribue au réagencement spatial du foyer et procure un soutien lors de la traversée de ces trois situations de bifurcation biographique. In fine, elle en vient à la conclusion que ces technologies ne seraient pas tant des outils que des « instruments de l’organisation familiale ».

9 Marie-Line Carrion-Martinaud et Marc-Éric Bobillier-Chaumon se sont intéressés au phénomène d’introduction de robots dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (ehpad), qui tend à s’accroître depuis que la Haute Autorité de santé préconise de diminuer l’usage de thérapies médicamenteuses. L’un de ces robots, le robot paro, développé en 1993 par l’équipe du Dr Shibata pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et apparentées, a fait son apparition en France en 2014. Ce robot thérapeutique ressemble à un petit phoque en peluche qui peut bouger la tête, cligner des yeux, remuer ses nageoires latérales et sa nageoire caudale, sachant que ce sont surtout ses yeux qui jouent un rôle déterminant pour susciter la communication non verbale. Suite à plusieurs études ayant souligné son efficacité, notamment auprès de personnes âgées souffrant de troubles sévères du comportement en lien avec la maladie d’Alzheimer, les auteurs se sont attachés à évaluer son rôle et sa fonction dans la remédiation et le soutien psychosocial des personnes âgées, ainsi que ses effets sur les interactions « résidents-soignants » et « familles-résidents » au sein de plusieurs ehpad. Si au terme de leur travail les auteurs font un constat globalement positif de la présence de paro dans ces ehpad, ils reconnaissent cependant que le remplacement de l’homme par le robot n’est pas sans poser des questions éthiques et que le risque d’infantilisation que redoutent certaines familles reste pour l’heure sans réponse. Ce qui constitue potentiellement de nouvelles pistes pour la recherche.

10 Marie Danet, Laurence Martel et Raphaële Miljkovitch proposent une revue de la littérature sur l’incidence des nouvelles technologies sur la relation parent-enfant, ceci aux différents âges de la vie. Cette revue montre que, si ces outils peuvent avoir des fonctions positives dans les liens en construction et en évolution, leur usage peut être symptomatique de difficultés relationnelles et devenir un problème. Les travaux soulignent le fait que les nouvelles technologies, en modifiant les notions d’absence et de présence, peuvent révéler les problématiques familiales sous-jacentes. Les auteurs concluent donc que ce sont ces dernières, plus que les technologies en elles-mêmes, qui pourraient déterminer les aléas de la relation à l’ère du numérique.

11 Steve Bellevergue aborde la question de l’addiction au jeu vidéo. Il discute la pertinence terminologique de cette addiction et les formes qu’elle revêt à l’adolescence. À partir d’une analyse de la littérature scientifique, il met cette addiction en perspective avec les troubles concomitants, comme la phobie scolaire et la dépression. Sa réflexion clinico-théorique s’appuie sur le cas d’un garçon de 16 ans reçu au sein d’une maison des adolescents via des éléments d’entretiens et l’évaluation psychologique du jeune homme. Il discute ensuite l’hypothèse que, dans ce cas, l’espace du jeu vidéo représenterait un expédient narcissique élaboratif et il soutient que cela pourrait être un aménagement défensif spécifique face à la dépression, en résonance à la désidéalisation parentale.

12 Yolande Govindama et Lise Haddouk, elles aussi, discutent, à partir d’une étude de cas d’adolescent, la question des fonctions de l’addiction au jeu vidéo en la mettant en lien avec la dynamique des liens familiaux vécus dans l’enfance. Ce cas souligne l’importance de replacer ce « symptôme » dans la complexité des sens et effets qu’il revêt au moment particulier de l’adolescence. Ces approches par études de cas montrent tout l’intérêt dont les praticiens témoignent à écrire à propos de leur clinique afin que nous puissions mieux travailler avec ces adolescents mais aussi utiliser le média numérique à des fins thérapeutiques.

13 Sylvain Missonnier et Xanthie Vlachopoulou évoquent un sujet très actuel qui n’a pas trait au numérique à la maison mais au numérique dans son usage médical : l’échographie. À la croisée des processus de parentalité périnatale et d’adolescence, les auteurs considèrent l’espace conceptuel du virtuel comme offrant un cadre théorique et clinique heuristique. À partir du cas d’une jeune fille enceinte et des effets de l’échographie, ils posent les jalons d’une « relation d’objet virtuelle » dans la rencontre entre la virtualité processuelle du devenir adulte et du devenir parent, enrichie par la rencontre avec le virtuel technoscientifique. Ils montrent que la grossesse à l’adolescence est une violente collusion du virtuel adolescent et générationnel. Ils font le récit d’une intervention psychothérapique à la maternité dans ce contexte, ce qui leur donne l’occasion d’étudier le dynamisme en plein et en creux d’une relation d’objet virtuelle singulière.

14 En écho à la thématique principale de ce numéro, Gérard Neyrand développe une réflexion personnelle et originale à partir de la population minoritaire qui recourt aux sites de rencontre dans l’espoir de former, bien que sans certitude, un couple (Meetic, Attractive World, eDarling…) ou parce qu’ils recherchent simplement une rencontre à finalité sexuelle (EasyFlirtSexy, BeCoquin, YesLibertin…). Il s’interroge sur ce que cette mise en relation par média numérique interposé tend à induire sur la rencontre elle-même et sur le fonctionnement du couple dans un contexte de libéralisation des mœurs, où sont promues les valeurs d’égalité entre les partenaires, d’autonomie de chacun, d’éthique du consentement et d’épanouissement de soi. Il formule l’hypothèse que l’émergence croissante de sites dédiés à des publics ciblés sur la base d’une croyance, d’une communauté d’appartenance, d’une passion, d’un loisir ou d’un secteur professionnel a contribué à mettre à mal la possibilité de rencontres inédites que les sites généralistes du marché numérique de la rencontre des débuts rendaient encore faciles. Il estime que, ce faisant, la restructuration dudit marché, loin d’innover, c’est-à-dire d’œuvrer en faveur d’un certain brassage social et culturel, pourrait renforcer l’homogamie sociale traditionnellement dominante. De même, il se demande si le clivage entre « sites sérieux » et « sites libertins » ou « coquins » ne recoupe pas et ne pérennise pas une opposition convenue : aux hommes le sexe, aux femmes l’affectif, alors qu’une évolution est manifeste en ce domaine. Transparaît au terme de la réflexion de l’auteur un certain pessimisme concernant les mises en relation numériques quelles qu’elles soient (sites, blogs, réseaux sociaux, chats, sms…), l’éphémère et la fragilisation étant consubstantiels à ces dispositifs numériques. En contrepoint des travaux visant à éprouver une problématique à l’aune d’un terrain clairement défini, ce type de réflexion à la croisée de la sociologie et de la clinique présente l’intérêt d’ouvrir potentiellement sur de nouveaux chantiers ou, à tout le moins, souligne tout le travail qu’il reste encore à faire aux chercheurs et aux praticiens dans ce domaine.

15 Deux articles viennent compléter ce numéro. Laurencine Piquemal-Vieu, Marie-Claire Viader-Mate et Christiane Joubert, à partir de deux vignettes cliniques recueillies en ehpad, en s’étayant sur les travaux d’Alberto Eiguer, analysent le fonctionnement psychique de l’entité vieux couple. Pour chaque couple est mis en évidence un mode de fonctionnement psychique spécifique, construit de longue date. Le premier couple, qualifiable d’anaclitique, se caractérise par son immobilisme dans tous les registres de la vie et par le repli sur lui-même. Le second, qualifiable de narcissique, se caractérise par une labilité émotionnelle récurrente associée à une violence comportementale et verbale. Quel que soit le type du couple, son mode de fonctionnement manifeste l’atteinte d’un équilibre psychique, certes dérangeant pour l’environnement, mais à respecter et à prendre en compte par l’institution.

16 Ensuite, Géraldine Pierron-Robinet et Chantal Hédouin traitent de la relation quotidienne à un proche malade Alzheimer, qui peut confronter l’aidant familial à des expériences d’étrangeté parfois difficiles à penser. Cet article retrace l’expérience d’un groupe de parole d’aidants familiaux qui a fonctionné au centre hospitalier de Rouffach. Il étudie l’hypothèse que le groupe de parole incarne un espace transitionnel qui permet à l’aidant de se représenter et de transformer les expériences d’étrangeté vécues au contact de son proche malade Alzheimer.

Notes

  • [1]
    Voir A. Rey (sous la direction de), Dictionnaire historique de la langue française (1992), Paris, Le Robert, 2006, p. 4085.
  • [2]
    Si dans notre domaine (couple, famille), on pense inéluctablement aux sites de rencontre classiques (Meetic, Attractive World, eDarling, EasyFlirt…) dont l’objectif vise à former un couple ou à favoriser une rencontre « libertine », notons qu’il en existe d’autres, tels OVS (On va sortir) et Blablacar, qui, s’ils favorisent eux aussi la mise en relation, et ce de manière collective et éphémère, visent à dynamiser de manière originale la sociabilité de ceux qui y recourent, dans le but non pas tant de créer de nouvelles relations que de promouvoir des échanges enrichissants entre inconnus, en marge des réseaux de chacun et à l’écart des contraintes qui pèsent sur les réseaux sociaux personnels en raison du non-engagement de chacun, en bref une « sociabilité sans lien », dont Anne-Sylvie Pharabod (2017) rend compte par la notion d’« expérience relationnelle ».
  • [3]
    Tels Aibo, robot canidé capable de développer sa propre personnalité, d’exprimer ses émotions, de se déplacer et même de parler (dans son ultime version), qui a cessé d’être produit en 2006 ; Nao, premier robot humanoïde de 58 cm qui sait se lever, s’asseoir, jouer, discuter avec vous dans plusieurs langues ; Cozmo, petit robot de compagnie qui tient dans le creux de la main, parle sa langue (borborygmes), reconnaît les visages, déplace les objets et peut manifester plus de 850 réactions (joie, tristesse, colère…) ; Romeo, robot humanoïde de 140 cm qui monte les escaliers, ouvre les portes, prend des objets…, assiste les personnes âgées ou en perte d’autonomie ; Pepper, premier robot capable d’identifier nos principales émotions et d’interagir de manière adaptée (vous êtes content, il se réjouit avec vous, vous êtes triste, il vous réconforte).
  • [4]
    Encore récemment, cf. V. Fagot, « Avec Cozmo, la robotique gagne en émotions », Le Monde, « Médias & Pixels », 17 juin 2017, p. 8 ; T. Sève, Ma vie avec un robot, Planète +, documentaire, 21 juin 2017, 20h55 (83 mn).
  • [5]
    L’entreprise californienne Abyss creations a en effet annoncé vouloir mettre sur le marché, dès 2017, des robots sexuels qui présentent toutes les apparences de l’humain. « Le sexe avec les robots, “c’est pour demain !”, selon des chercheurs », 20minutes.fr, 22 déc. 2016 ; « Royaume-Uni : le sexe avec les robots, bientôt une réalité », leparisien.fr, 22 déc. 2016 ; « Les robots sexuels, c’est pour bientôt », madame.lefigaro.fr, 27 janv. 2017 ; « Les robots sexuels arrivent ! », parismatch.com, 13 févr. 2017, etc.
  • [6]
    Voir l’argumentaire de ce colloque intitulé « L’attachement aux cyber-choses : logiciels sentimentaux, “love-bots” et séducteurs de synthèse », qui s’est tenu les 15 et 16 juin 2017 à Nanterre et qui se proposait « d’étudier les enjeux et les modalités de l’attachement aux substituts affectifs numériques », Carnet du Sophiapol, [en ligne] http://sophiapol.hypotheses.org/20545.

Bibliographie

  • En ligneBergström, M. 2016. « Internet », dans J. Rennes (sous la direction de), Encyclopédie critique du genre, Paris, La Découverte, 341-348.
  • Butler (de), A. ; Le Gall, D. (sous la direction de). 2010. Dialogue, 186, « De l’imaginaire au virtuel », Toulouse, érès.
  • Croutte, P. ; Lautie, S. ; Hoibian, S. 2016. Baromètre du numérique, Paris, Credoc, R333, Collection des rapports.
  • En ligneDagiral, É. ; Martin, O. 2017. « Liens sociaux numériques », Sociologie, 8.
  • Fagot, V. 2017. « Avec Cozmo, la robotique gagne en émotions », Le Monde, « Médias & Pixels », 17 juin, 8.
  • Gaussard, C. 2017. « Les enjeux sociétaux des objets connectés », Terminal, 120, [en ligne] https://terminal.revues.org/1500.
  • Martin, O. ; Dagiral, É. (sous la direction de). 2016. L’ordinaire d’Internet. Le web dans nos pratiques et relations sociales, Paris, Armand Colin.
  • En lignePharabod, A.-S. 2017. « Fréquenter des inconnus grâce à Internet. Une sociabilité sans les liens », Sociologie, 8, 101-116.
  • Rey, A. (sous la direction de). 1992. Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Le Robert, 2006.
  • Sève, T. 2017. Ma vie avec un robot, documentaire.
  • Sources Internet

    • « Royaume-Uni : le sexe avec les robots, bientôt une réalité », 22 décembre 2016, wwww.leparisien.fr
    • « Le sexe des robots, “c’est pour demain !”, selon les chercheurs », 22 décembre 2016, www.20minutes.fr
    • « Les robots sexuels, c’est pour bientôt », 27 janvier 2017, wwww.madame.lefigaro.fr
    • « Les robots sexuels arrivent ! », 13 février 2017, www.parismatch.com
    • « L’attachement aux cyber-choses : logiciels sentimentaux, “love-bots” et séducteurs de synthèse », Carnet du Sophiapol, http://sophiapol.hypothèses.org/20545
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Didier Le Gall
Professeur de sociologie, université de Caen-Normandie, laboratoire cerrev ea 3918.
didier.le-gall4@wanadoo.fr
Régine Scelles
Psychologue clinicienne, professeur de psychopathologie, directrice adjointe du laboratoire clipsyd ea 4430.
scelles@free.fr
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 13/10/2017
https://doi.org/10.3917/dia.217.0007
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