La dépression post-partum (DPP) est un trouble très fréquent qui affecte 15 à 18 % des mères et 8 à 10 % des pères (Hahn-Holbrook, Cornwell-Hinrichs et Anaya, 2018 ; Cameron, Sedov et Tomfohr-Madsen, 2016). Même si ce trouble a traditionnellement été décrit comme un trouble maternel, de récentes recherches indiquent que la dépression post-partum pourrait en effet également toucher les pères (Paulson et Bazemore, 2010). Les données de la recherche suggèrent par ailleurs qu’il existe des liens entre la présence de symptômes dépressifs dans la période du post-partum chez la mère et le père au sein d’une même famille (Wee, Skouteris, Pier, Richardson et Milgrom, 2011).
Bien que cette pathologie parentale et ses conséquences aient fait l’objet de très nombreuses recherches (principalement sur les mères), il est intéressant de constater que sa définition n’atteint pas un réel consensus entre les experts. D’un côté, les tenants d’une approche psychiatrique du trouble la considèrent comme une simple sous-catégorie de la dépression majeure, avec une période de déclenchement spécifique dans la période suivant l’accouchement, à savoir dans les quatre semaines suivant l’accouchement (American Psychiatric Association, 2013). Les critères diagnostiques décrits pour la DPP sont alors ceux de la dépression majeure, comme l’humeur dysphorique, la fatigue et le sentiment de culpabilité, le trouble de l’appétit, du sommeil et/ou du fonctionnement psychomoteur (O’Hara, 1997). D’un autre côté, une seconde perspective, née des premières descriptions cliniques systématiques du trouble, en propose une vision plus nuancée…