1 Écrire l’histoire des activités charitables pose d’emblée un problème de définition : quelles causes, quelles institutions, quelles pratiques, quels acteurs entrent dans ce champ ? On peut esquiver la question, souvent en appliquant au passé les critères du présent. On peut aussi l’affronter en observant la variété des façons dont était nommé et délimité le champ. C’est ainsi que l’historiographie récente, en accordant une certaine attention au vocabulaire utilisé par les acteurs, montre que des points de vue divers pouvaient être adoptés par ceux-ci sur le monde qu’ils constituaient [1]. La question de la définition se complique lorsqu’on observe que les différences terminologiques entre langues autorisent parfois difficilement la traduction [2]. Il est tentant de regarder ces variations sémantiques comme exprimant des différences « nationales » dans la conception des choses charitables, conceptions qui n’auraient pas été sans conséquence sur les chemins singuliers que suivirent les politiques sociales de l’État dans les différents pays. L’idée de « cultures nationales » à la fois cohérentes et distinctives est cependant difficile à soutenir puisqu’au sein de chaque nation existent aussi des différends sur le vocabulaire signalant des différences significatives de points de vue sur l’objet. Ainsi, en France, charité était utilisé par les catholiques, tandis que les laïques et les hommes des confessions minoritaires préféraient philanthropie [3], bienfaisance pouvant apparaître dans ce contexte sémantique comme un terme neutre, disponible pour être utilisé par les pouvoirs publics et, à la fin du siècle, pour le « compromis charitable » proposé par les républicains opportunistes aux catholiques ralliés [4]. L’idée de « cultures nationales » est également difficile à soutenir alors que, dès le milieu du XIXe siècle, les références franchissaient les frontières : congrès internationaux et visites à l’étranger, notamment, favorisaient la circulation transnationale des réflexions et réalisations philanthropiques, c’est-à-dire une intense activité de sélection et d’interprétation des expériences étrangères [5].
2 Définir les activités charitables pourrait donc appeler une discussion conceptuelle. Le présent article propose pourtant d’aborder la question d’une autre façon, intégralement pragmatique. Nous observerons en effet comment les acteurs eux-mêmes – ou du moins certains d’entre eux qui prenaient la parole au nom du monde charitable – définissaient et délimitaient celui-ci. Ils utilisaient notamment les mots charitable, beneficient, philanthropic, civic ou social – philanthropie, charité, prévoyance, bienfaisance ou l’adjectif social – Armenerziehung, Armenversorgung, Wohltätigkeit ou soziale Fürsorge. Nous ne regarderons pas ces notions comme s’il s’agissait de concepts qui appartiendraient à l’histoire des idées, nous observerons empiriquement leur définition institutionnelle. Nous disposons pour ce faire d’un ensemble de documents assez homogènes et très peu exploités [6] : les répertoires charitables qui recensaient, au XIXe et au début du XXe siècle, dans certaines grandes villes du monde industriel, les institutions ayant une activité dans ce domaine.
3 L’enquête porte sur un petit nombre de villes : Londres, New York, Paris et Genève. Comme c’est souvent le cas, ce choix résulte de réseaux scientifiques préexistants, de contraintes institutionnelles, de circonstances [7]. Les sites retenus ne sont évidemment pas tous ceux qui auraient pu l’être, mais nous pensons qu’ils constituent une configuration pertinente par rapport aux problèmes que nous souhaitons explorer. C’étaient de grandes villes où s’est posée, tout au long du XIXe siècle, la « question sociale » et où les contemporains observaient une effervescence charitable que des « organisateurs de la charité », dans le dernier quart du siècle, entendaient rationaliser. Entre ces villes, la circulation des hommes et idées était intense dans ce domaine : Londres était perçue par certains à Genève, à Paris ou à New York comme pionnière ; Genève et Paris regardaient aussi vers New York, et Genève constituait à bien des égards un milieu à la fois protestant et francophone où étaient acclimatées des expériences anglo-américaines qui pouvaient ensuite être utilisées à Paris [8]. Une partie des acteurs, notons-le, récusait les inspirations étrangères ou en privilégiait d’autres, comme celles de Berlin, Francfort, Bruxelles ou Gand [9]. Notre propos ici n’est toutefois pas d’étudier ces circulations, mais d’observer certaines configurations qu’elles ont contribué à produire, en d’autres termes de comparer des constructions locales. Leurs environnements sont divers, voire contrastés, et notamment le poids démographique des villes étudiées, leur structure économique, leur place dans leurs espaces politiques et administratifs nationaux, mais aussi le cadre juridique dans lequel se développèrent les activités charitables, la confession dominante et les rapports entre les Églises et les administrations d’État.
4 Le présent article ne se propose pas d’embrasser toutes ces questions, mais d’examiner une des sources qui s’offrent à nous pour étudier les mondes charitables et réformateurs dans ces villes au tournant du XXe siècle : les répertoires charitables. La discussion comparative de travaux monographiques sur les répertoires recueillis dans chaque ville nous a tout naturellement conduits à essayer d’en écrire l’histoire, la source de la recherche devenant ici son objet même.
5 Nous décrirons d’abord ces ouvrages comme des objets que leurs compilateurs et éditeurs proposaient sur un marché et qui présentaient un certain nombre de caractéristiques formelles, matérielles et économiques. Nous nous attacherons dans un deuxième temps à identifier leurs « auteurs » – si toutefois ce terme est approprié – et les projets pratiques dans le cadre desquels ces répertoires s’inscrivaient. Il apparaîtra alors que le recensement des institutions charitables par des hommes qui voulaient s’en instituer les porte-parole était en lui-même une action : définir, c’était agir et les répertoires avaient dans une large mesure un aspect performatif.
LES RÉPERTOIRES CHARITABLES COMME PRODUITS ÉDITORIAUX
6 On peut définir un répertoire comme une liste d’objets mise à disposition d’un public, comprenant sur chacun d’eux des informations utiles et organisées de façon à rendre la consultation aisée. Un répertoire se présente généralement comme exhaustif pour la catégorie d’objets considérée, sa compilation implique donc un recensement préalable et un dispositif de collecte d’informations sur les objets recensés. Comme ces objets sont rarement stables, un répertoire est appelé à être mis à jour, voire à devenir périodique. Enfin, il est d’abord destiné à fournir des informations, à décrire plutôt qu’analyser ou juger : il se trouve ainsi associé à la même revendication d’objectivité que d’autres formes de ce qu’on appelait alors « statistique ».
7 Le développement de l’imprimerie industrielle au XIXe siècle permit la multiplication des répertoires en tout genre [10] : listes de fournisseurs de biens ou services, listes de sociétés commerciales – éventuellement associées à une cote à la bourse des valeurs ou à une notation de leur crédit ; listes de membres de professions, de propriétaires, de notabilités, de membres de sociétés diverses ou de clubs ; tardivement dans le siècle, listes d’abonnés au téléphone. Sans doute peut-on associer le phénomène à un élargissement des mondes sociaux concernés au-delà des limites de l’interconnaissance de face à face, du fait notamment de l’ampleur croissante des marchés économiques et des sociétés urbaines. Un grand nombre de volumes imprimés résultaient de cette mise en répertoire : plutôt épais, souvent in-octavo ou in-quarto, ils étaient tantôt destinés de façon exclusive à ceux-là mêmes qu’ils répertoriaient (et qui généralement y souscrivaient), tantôt proposés à un public plus large qui constituait alors pour les éditeurs un marché à conquérir. Dans le monde britannique, l’expansion rapide des répertoires après 1880 est clairement liée, comme l’ont montré deux enquêtes systématiques [11], à l’essor commercial d’éditeurs à grande échelle. Avec le développement de cette forme, se répandaient dans les milieux concernés à la fois le pacte et les techniques de lecture qui lui étaient associés (consulter plutôt que lire, parcourir efficacement une liste alphabétique, une table analytique ou un index) et l’acceptation voire le souhait d’être soi-même répertorié (pour se faire connaître de clients, pour s’afficher comme faisant partie d’un groupe).
8 La production de répertoires charitables s’inscrivait dans ce contexte et cette tendance générale : nous avons essayé d’en constituer un corpus aussi exhaustif que possible afin d’en observer la variété et de dégager d’éventuels types ou traits communs [12]. Si Londres et, dans une moindre mesure, Paris se caractérisaient par une forme de concurrence entre divers répertoires charitables, la situation était beaucoup plus simple à New York et Genève, où s’était imposée une situation de monopole.
Londres et Paris : un marché concurrentiel
9 Les répertoires charitables londoniens du XIXe siècle se réclamaient d’un précédent publié en 1810, le Pietas Londinensis (1810, 1814) d’Anthony Highmore (1758-1829), sollicitor de profession, qui assura sa mise à jour en 1822 sous le titre Philanthropia Metropolitana. Ces deux petits mais épais volumes inaugurèrent le genre et furent bientôt rejoints par le Charity Almanack (1823-1825). Il fallut toutefois attendre les années 1850 pour qu’une publication périodique annuelle, The Charities of London, vît le jour. Elle parut de manière continue pendant treize ans (1850-1863), puis fut interrompue avant de reprendre pour plus de trente ans (1870-1904). Son auteur, Sampson Low Jr (1822-1872), était le fils de l’éditeur de l’ouvrage et son œuvre fut poursuivie après sa disparition par le très évangéliste révérend Charles Mackeson (1843-1899), qui compila aussi un Guide to the Churches of London and its Suburbs (1866-1894). Conçu comme une entreprise commerciale, The Charities of London était un épais ouvrage (471 p. en 1850, 348 p. en 1862) qui ne résultait pas d’une enquête auprès des œuvres, mais d’une compilation d’informations contenues dans d’autres répertoires (ceux de Highmore notamment), des magazines (Knight’s London) et des rapports officiels.
10 En 1863 apparut un répertoire concurrent, The Shilling Guide to the London Charities, compilé par Herbert Fry (1830-1885) : il s’agissait cette fois d’un volume plus mince (175 p.) vendu à un prix modeste, comme les autres guides de la collection à un shilling publiée chez l’éditeur Robert Hardwicke. Cette initiative contraignit Sampson Low à publier la même année un extrait de son propre répertoire au même prix, et n’est sans doute pas étrangère au fait qu’il abandonna le terrain pendant plusieurs années (1864-1869). Dès 1866, Fry commença la publication annuelle d’un répertoire plus complet remplaçant en quelque sorte celui de Sampson Low. Ce Royal Guide to the London Charities(in-8) continua après que d’autres compilateurs succédèrent à Fry après sa mort, qui baptisèrent la nouvelle série du nom de son inventeur : le Herbert Fry’s Royal Guide to the London Charities fut publié annuellement jusqu’en 1942.
11 Un troisième concurrent émergea en 1876, dans un contexte d’effervescence charitable renouvelée, avec la parution du Classified Directory to the Metropolitan Charities, compilé par Frederic Howe et édité par Longmans. Ce produit, qui se plaçait dans la catégorie des volumes bon marché (un shilling) et d’ampleur limitée (224 p.), eut lui aussi une considérable longévité (1876-1919).
12 Le dernier venu des répertoires charitables londoniens avait une toute autre ambition. Le Charities Register and Digest, qui parut pour la première fois en octobre 1882, était une initiative de la Charity Organisation Society (COS), institution fondée en 1869 dans le but de promouvoir les objectifs rationalisateurs de la scientific charity dans le monde bigarré des charities londoniennes. Il s’agissait cette fois d’une véritable somme de 1152 pages (in-8), qui connut quatre éditions entre 1882 et 1895, puis devint annuelle à partir de 1897 : elle devait se poursuivre, au-delà des transformations successives de la COS, jusqu’en 1964. Dès la première édition et jusqu’en 1917, l’ouvrage comprenait, outre le répertoire, une très longue introduction doctrinale qui s’autonomisa en un ouvrage distinct en 1883, vendu au prix d’un shilling sous le titre How to Help Cases of Distress : A Handy Reference Book for Almoners, Almsgivers and Others.
13 En 1900, par conséquent, quatre produits rivalisaient sur le marché londonien [13] : le petit répertoire à un shilling de Howe, le Low’s Handbook to the Charities of London sur le point de disparaître (l’un et l’autre d’environ 200 pages) et celui plus épais de Fry chez Chatto & Windus (443 p.), en fin le fameux Register de la COS, massif et lesté de doctrine (près de mille pages dans l’édition de 1901).
14 À Paris, le marché des répertoires s’apparentait plutôt à un duopole. C’est avec la Restauration que commencèrent à voir le jour des « manuels de charité », dont certains fournissaient des listes d’œuvres et quelques « renseignements » sur chacune d’elles. Toutefois, le premier effort concerté pour organiser la charité parisienne vint plus tard, sous la Monarchie de Juillet, des milieux catholiques et légitimistes. En 1842 fut formé, à l’initiative du vicomte Armand de Melun, un Comité des œuvres « composé des secrétaires des principales œuvres ou associations de la ville de Paris pour faciliter entre elles les échanges de service et les rapports de charité » [14]. Melun publia alors la première édition de son Manuel des institutions et œuvres de charité de Paris (1842), qui comptait 216 pages (in-18) et fut suivie d’une seconde en 1845. Dans ces éditions comme dans celles qui leur succédèrent, le nom de l’initiateur de l’entreprise n’apparaissait nulle part. C’est aussi en 1845 que Melun créa les Annales de la charité et, deux ans plus tard, la Société d’économie charitable. La publication du Manuel s’inscrivait donc dans un ensemble d’actions visant à organiser le monde charitable parisien, dans ses diverses composantes, sous la houlette bienveillante des catholiques [15].
15 À la fin de 1848, l’archevêché de Paris créa à son tour un Conseil général des œuvres, dont le succès fut limité : « Les plus dévoués y crurent voir un commencement de dépendance, comme une tentative d’usurpation », expliqua plus tard Melun [16]. En 1852, c’est toutefois l’archevêché qui publia l’édition suivante du Manuel (252 p., in-18), placée sous le patronage d’une Commission des œuvres composée d’ecclésiastiques et des responsables de grandes œuvres catholiques parisiennes [17]. Une tentative ultérieure de faire renaître un comité des œuvres « éveilla de hautes susceptibilités » et l’administration impériale la fit échouer [18]. L’édition de 1867 du Manuel fut donc à nouveau une initiative personnelle de Melun, plus ambitieuse que les précédentes (460 p., in-18) [19]. Il lui ajouta un supplément en 1870 et publia une dernière édition en 1877, l’année de son décès (646 p., in-12). Dans le contexte de la lutte bientôt victorieuse des républicains contre les tentatives de restauration monarchique, le Manuel de M. de Melun était devenu un outil de la résistance catholique : « […] la nomenclature d’un si grand nombre d’institutions nées presque toutes de l’influence du christianisme, et sous l’inspiration de l’Évangile, n’est-elle pas, malgré sa concision et sa sécheresse, le plus éloquent témoignage en faveur des croyances et des doctrines aujourd’hui si calomniées et si combattues […] ? » [20]. Un groupe de catholiques légitimistes poursuivit la publication du Manuel des œuvres après la disparition de Melun en se réclamant de son inspiration : sept éditions parurent entre 1880 et 1912, dont l’ampleur ne cessait de croître (556 p., in-18 en 1880, 730 p., in-18 en 1912).
16 Une initiative concurrente du Manuel des œuvres vit le jour en 1897 avec le Paris charitable et prévoyant de l’Office central des œuvres de bienfaisance. Cette institution avait été créée en 1892 sur le modèle des COS anglo-américaines et sous le patronage d’aristocrates légitimistes comme le marquis de Vogüé, mais aussi de libéraux comme Anatole Leroy-Beaulieu et avec l’appui de la Société d’économie sociale, qui était composite en matière politique et neutre en matière religieuse. Deux tâches principales étaient au programme de l’Office : un répertoire central des institutions charitables, un autre des « solliciteurs » qui s’adressent à elles. L’enquête sur les œuvres, immédiatement entreprise, aboutit en 1896 à La France charitable et prévoyante (91 fascicules, in-8) qui traitait de la province, et en 1897 à Paris charitable et prévoyant (644 p., in-8) qui traitait du département de la Seine. À l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, l’Office publia une brochure (46 p., 26 cm) qui donnait un inventaire succinct des œuvres parisiennes d’assistance publique et privée, et de prévoyance. Une deuxième édition mise à jour du Paris charitable parut en 1904 (746 p., in-8), puis une nouvelle édition en 1912 (824 p., 20 cm). Elle écartait cette fois les œuvres de prévoyance, mais s’étendait à la banlieue de Paris, répertoriant environ 5000 œuvres, contre 3775 en 1904. À la différence des éditions précédentes, le format et le prix étaient conçus pour une large diffusion. Un Paris charitable pendant la guerre (4 fascicules) parut entre 1915 et 1918, puis trois nouvelles éditions du Paris charitable, bienfaisant et social en 1921 (1079 p., in-16), 1926 (1269 p., in-8) et 1936 (1700 p., in-8).
17 Paradoxalement, le secrétaire de l’Office central des œuvres de bienfaisance, Léon Lefébure – catholique rallié à la République à la suite des recommandations de Rome – situait son action, comme les auteurs du répertoire concurrent, dans « les généreuses traditions » de M. de Melun [21]. Les deux répertoires différaient toutefois nettement par le point de vue catholique intransigeant de l’un et la neutralité religieuse affichée par l’autre, qui couvrait un nombre d’œuvres très supérieur. La situation de duopole qui prévalut sur le marché des répertoires charitables entre 1897 et 1912 se dénoua par la disparition du Manuel, tandis que le Paris charitable connut une pérennité qui n’eut rien à envier à celle de ses cousins londoniens et new-yorkais [22].
New York et Genève : une situation de monopole
18 Le premier répertoire charitable repérable à New York fut une initiative modeste et sans lendemain prise en 1845 par la New York Association for Improving the Condition of the Poor, l’œuvre la plus ambitieuse et la plus généraliste qui existait à ce moment : il s’agissait d’un petit volume de 31 pages in-8. En 1868, Henry J. Cammann (1835-1920), un banquier épiscopalien « qui s’intéressait à de nombreuses institutions charitables et philanthropiques » [23], et Hugh N. Camp (1827-1895) publièrent un répertoire des charities de New York en donnant au terme une acception très restreinte puisqu’il ne concernait que hospitals et asylums – le type d’œuvres dont s’occupait Cammann. La même année, William A. McVickar (1827-1877), un clergyman épiscopalien, publiait la seconde édition de son répertoire des city missions. Il n’existait donc aucun répertoire d’ensemble des charities lorsqu’en 1874 une organisation privée, le Bureau of Charities, prit l’initiative de publier un petit Directory to the Charities of New York de 59 pages in-8 : il avait été réclamé au cours d’une récente campagne électorale, mais les œuvres furent réticentes à fournir des informations. Face à ces difficultés, les auteurs préconisaient que l’État entreprît de publier un tel répertoire – à l’exemple du Massachusetts – car les œuvres auraient été dans ce cas légalement obligées de répondre [24].
19 C’est toutefois la Charity Organization Society qui prit l’initiative en 1883. Créée l’année précédente par des hommes et femmes d’œuvres dont plusieurs étaient membres du State Board of Charities, l’instance officielle de surveillance des charities de l’État de New York, la COS new-yorkaise s’était donné pour but, sur le modèle de celle de Londres, de combattre les secours publics à domicile et de développer une charité privée scientifique. Son New York Charities Directory, malgré des débuts hésitants, s’imposa bientôt comme l’unique référence et, à partir de 1898, fut publié chaque année (sauf en 1908) jusqu’après la guerre et, sous la responsabilité de diverses organisations, jusqu’à aujourd’hui. En 1892, le State Board of Charities publia à son tour un répertoire qui couvrait l’ensemble de l’État de New York et calquait celui de la COS, ce qui fut probablement pour celle-ci une victoire morale et politique importante. Quant au petit répertoire d’œuvres placées sous l’étiquette Applied Sociology, qui formait la seconde partie du Handbook of Sociological Information (1894) du general agent de la New York Association for Improving the Condition of the Poor, William H. Tolman (1861- ?), il ne pouvait en rien concurrencer celui de la COS. Le New York Charities Directory était donc en situation de monopole, comme l’était aussi l’Annuaire philanthropique genevois, publié sous les auspices de la Société genevoise d’utilité publique.
20 Cette dernière, créée en 1828, était une section cantonale de la Société suisse d’utilité publique (SSUP), une organisation philanthropique d’ambition nationale et de fondation ancienne (1810) [25]. En 1875, un Annuaire philanthropique genevois de 110 pages fut publié et, en 1879, une deuxième édition revue et augmentée. Les rédacteurs de ces deux volumes étaient trois grandes figures de la philanthropie protestante genevoise : Gustave Moynier (1826-1910), l’un des fondateurs de la Croix-Rouge, Gustave Rochette (1825-1895), qui fut à l’origine de l’Asile de nuit de la ville [26], et Edmond Pictet (1835-1901), qui avait « bien voulu faire partie de la rédaction de l’Annuaire et fournir les notices qu’il avait déjà composées pour une publication analogue qu’il avait autrefois projetée » [27]. Le président de la Société genevoise d’utilité publique racontait en ces termes la genèse de l’annuaire :
« Cet hiver nous avons entendu plusieurs travaux : en premier lieu, une communication de M. le prof. Ch. Galopin sur le manque de publicité de certaines œuvres de bienfaisance, qui sont par cela même peu connues et surtout mal connues, et sur l’opportunité qu’il y aurait à publier un annuaire indiquant le but de chaque œuvre, avec son siège et le nom de son principal directeur. M. Galopin terminait en demandant que cette utile publication se fît avec l’appui moral et financier de la Société d’utilité publique. Le vœu de M. Galopin a été pleinement réalisé, et un joli volume, renfermant de courtes notices sur deux cent sept institutions de bienfaisance, intitulé Annuaire philanthropique genevois, a paru sous les auspices et avec une allocation de notre Société. Félicitons MM. Moynier, Pictet et Rochette, rédacteurs de cet excellent ouvrage dont l’édition est déjà épuisée » [28].
22 La publication s’arrêta ensuite, jusqu’à ce qu’elle fût reprise par Frank Lombard, fils de banquier et philanthrope, qui était l’un des principaux dirigeants de la société. Il publia l’Annuaire philanthropique genevois sous son nom à trois reprises, en 1893 (244 p., 28 cm), 1899 (260 p.) et 1903 (304 p.), en le plaçant dans la continuité des deux « éditions précédentes de l’annuaire » parues vingt ans plus tôt [29]. Cet annuaire disparut ensuite parce que, si l’on en croit le Journal de Genève, ses fonctions étaient désormais assurées par une institution relevant elle aussi de la philanthropie privée, mais de plus en plus professionnalisée : « Il [Frank Lombard] avait […] créé l’Annuaire philanthropique qui a rendu de grands services avant que le Bureau central de bienfaisance ne se fût organisé de façon tout à fait moderne et complète » [30].
Le répertoire charitable comme genre et comme produit
23 Les principaux répertoires charitables étaient donc issus du monde charitable lui-même et s’offraient pour aider celui-ci à accomplir ses missions : entreprise scientifique, utilité pratique et activité rationalisatrice se confondaient. L’initiative était le fait tantôt d’un philanthrope de premier plan – comme Armand de Melun à Paris ou Frank Lombard à Genève – tantôt d’une société qui entendait exercer une influence sur les œuvres qu’elle recensait – comme les Charity Organisation Societies de Londres et de New York, leur pâle imitation parisienne, l’Office central des œuvres de bienfaisance, ou enfin la puissante Société suisse d’utilité publique et ses sections cantonales. Ces organisateurs de la charité effectuaient une enquête directe auprès des œuvres, qui étaient exhortées à collaborer à cette entreprise d’intérêt général. Les informations devant être à jour pour être utiles, il y avait des éditions successives, dont le rythme plus ou moins régulier exprimait assez bien l’inégale solidité de ces entreprises. Les répertoires parisiens et genevois étaient les plus fragiles : celui de Melun et ses successeurs parut neuf fois entre 1842 et 1911 (soit tous les 9 ans en moyenne), celui de la Société suisse d’utilité publique, puis de Lombard, cinq fois entre 1875 et 1903 (moyenne 7 ans), celui de l’OCOB trois fois entre 1897 et 1912 (moyenne 5 ans). Les répertoires des COS étaient à l’évidence plus solides : celui de Londres devint annuel en 1897, après avoir été publié quatre fois entre 1882 et 1895 (moyenne 4 ans), celui de New York devint annuel en 1898 (sauf en 1908), après avoir été publié sept fois entre 1883 et 1896 (moyenne 2 ans).
24 Ces répertoires visant l’exhaustivité, c’étaient de gros ouvrages, toujours in-8, qui tendaient à être de plus en plus épais au fil de leurs éditions successives – parce que la couverture de l’enquête s’améliorait ou qu’elle s’élargissait à de nouvelles catégories d’œuvres. C’est ainsi que le nombre des institutions recensées fut en forte augmentation dans cette période d’extension du domaine de l’action charitable. Le répertoire de la COS de New York passa du modeste volume de 169 pages en 1883 à 400 en 1890, 772 en 1900 et 848 en 1914 [31] ; celui d’Armand de Melun avait 460 pages en 1867, le dernier publié par ses continuateurs 730 pages en 1912 [32], tandis que le répertoire de l’OCOB passait de 644 pages en 1897 à 824 en 1912 ; enfin l’Annuaire philanthropique genevois passa de 110 pages en 1875 à 304 en 1903. Le répertoire de la COS de Londres était un énorme volume de 1152 pages dès sa première édition de 1882, et il conserva cette caractéristique par la suite, même s’il perdit un peu d’épaisseur (979 pages en 1890, 768 en 1900, 714 en 1914).
25 Des volumes de cette importance coûtaient cher. Leur compilation pouvait être réalisée par des bénévoles ou entrer dans les frais ordinaires de fonctionnement d’organismes qui s’étaient donné pour tâche de tenir à jour un fichier des œuvres, mais, dans tous les cas, la composition et l’impression représentaient des dépenses importantes. La troisième édition du New York Charities Directory fut imprimée à 3000 exemplaires, la quatrième à 4000, la vingt-et-unième à 7500 [33]. Si les coûts n’étaient pas financés sur les ressources générales de la société, ils pouvaient être couverts de plusieurs façons : la vente par souscription ou en librairie, les recettes publicitaires, des donations spécifiques. On ne dispose guère d’information sur cette économie des répertoires charitables [34]. On peut supposer que leur marché était limité par le fait qu’un exemplaire était généralement offert à chacune des œuvres qui avaient contribué à l’enquête, sans doute aussi aux membres cotisants et bienfaiteurs de l’institution éditrice du répertoire [35]. Les répertoires des organisateurs de la charité étaient néanmoins proposés à la vente. Le prix de celui de la COS de Londres était originellement de dix shillings, puis fut réduit à quatre shillings dès 1897 [36] tandis que la concurrence vendait ses petits répertoires pour un shilling seulement. Celui de la COS de New York était vendu un dollar, réduit à cinquante cents en 1891 dans le but d’en développer la diffusion payante, mais il fut à nouveau porté à un dollar ensuite [37]. Le prix de celui de l’OCOB, fixé à 10 francs en 1897, fut réduit à 5 francs pour l’édition de 1912, afin d’atteindre « tous les honnêtes gens » [38].
26 La publicité constituait parfois une ressource importante : les annonceurs étaient tantôt des œuvres charitables qui souhaitaient se mettre en valeur et susciter des dons, tantôt des fournisseurs proposant aux œuvres des biens ou services – machines à écrire, service d’impression, placements financiers, équipements d’hygiène, etc. –, sans oublier les œuvres qui comportaient elles-mêmes un caractère commercial puisqu’elles proposaient des services au public – atelier de fabrication de bois à brûler, écoles, crèches, etc. Ainsi, les répertoires londoniens et new-yorkais comprenaient de 50 à 60 pages d’annonces commerciales. En outre, pour New York, il y avait une norme de longueur de la notice et, si une œuvre souhaitait disposer de plus de place, elle devait payer en conséquence : un dollar par pouce [39].
27 Le coût net final du répertoire était parfois couvert par des donations : ce fut le cas par exemple des répertoires new-yorkais de 1888 et 1895 [40]. Bien qu’une publication annuelle eût été envisagée dès l’origine, la COS de New York hésita longtemps à adopter cette périodicité par crainte du déficit. À partir de 1900 ou 1901, toutefois, il apparut que les recettes équilibraient les dépenses de composition et impression [41].
Les autres publications sur le monde charitable
28 Ces répertoires charitables présentaient donc un certain nombre de points communs : ils étaient publiés de façon périodique, ils étaient établis à l’échelle d’une ville, ils étaient issus du monde charitable lui-même. Ils n’étaient toutefois pas les seules publications visant à décrire les œuvres de bienfaisance. Une présentation non exhaustive d’autres initiatives permettra de mieux cerner les particularités des répertoires charitables – et leurs limites en tant que source. Nous envisagerons successivement la question de la périodicité, celle de l’échelle géographique et celle des publications confessionnelles.
29 Certains répertoires étaient des publications uniques. Entreprises de type scientifique, ils étaient l’œuvre érudite d’administrateurs ou de particuliers qui s’inscrivaient dans le registre que l’on appelait dès le XVIIIe siècle et tout au long du XIXe « statistique », c’est-à-dire une énumération exhaustive et descriptive d’objets d’une catégorie déterminée, assortie ou non de récapitulations chiffrées. Un exemple précoce de ces « mémoires statistiques » [42] pour Londres est en 1810 le volumineux Pietas Londinensis (1013 p., in-12) et sa mise à jour de 1822 Philanthropia Metropolitana (674 p.), déjà cités, compilés par Highmore, auteur d’études juridiques sur les legs et donations charitables et secrétaire (secretary) d’une importante charity, le London Lying-in Hospital, un établissement financé par souscriptions qui recevait des femmes en couches mariées. Un autre répertoire de ce type fut publié à New York en 1872 par John F. Richmond sous le titre : New York and its Institutions, 1609-1871. Ce gros ouvrage (608 p., in-8), édité par E. B. Treat, comprend un aspect historique qui le classe nettement du côté de l’érudition en même temps que de l’utilité pratique. Certaines « histoires de la charité » publiées à Paris à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe présentaient des caractéristiques analogues, comme celle de Léon Lallemand (1844-1916), un disciple de la Réforme sociale de F. Le Play qui était aussi un « organisateur de la charité » aux côtés de Lefébure [43]. Relève aussi de ce genre érudit l’étude à la fois historique et contemporaine sur les Institutions philanthropiques genevoises que publia en 1888 le pasteur Eugène Mittendorf, pasteur très impliqué dans les œuvres de bienfaisance. Ce gros livre (323 p., in-8) visait à en raconter l’histoire en même temps qu’à en décrire l’état actuel sous la forme d’un répertoire. Il était aussi une prise de position : « l’État n’est pas qualifié pour exercer l’influence morale et religieuse » [44].
30 Ces recensements savants étaient des publications longuement élaborées, qui n’avaient pas vocation à être ensuite mises à jour. Les inventaires statistiques et historiques qu’ils proposaient résultaient généralement d’une compilation de documents divers – des rapports d’organismes officiels, la presse, les rapports (annuels) émanant des sociétés elles-mêmes. Au contraire des répertoires charitables proprement dits, ils n’impliquaient donc pas nécessairement une enquête directe auprès des œuvres recensées. Les bibliothèques étant les principales sources de documentation, le compilateur n’avait pas besoin d’appartenir au monde qu’il entendait décrire, ni surtout d’argumenter le bien-fondé de son entreprise auprès de ceux qui en étaient l’objet pour les convaincre d’y collaborer [45].
31 Il n’est pas surprenant que la plupart des répertoires concernaient une ville et sa région, plutôt que le pays tout entier. La préface de l’Annuaire philanthropique genevois de 1903 en donne la raison, toute pratique : « Nous aurions pu sans doute étendre la liste des établissements philanthropiques hors du Canton, toutefois nous avons choisi ceux qui, par leurs rapports plus fréquents avec notre public bienfaisant, l’intéressent davantage » [46]. Certaines publications adoptaient néanmoins une autre échelle de description. Le Manuel des œuvres mentionnait de nombreuses œuvres de province, généralement dépendantes de congrégations catholiques, et La France charitable et prévoyante, première publication de l’OCOB, mais sans lendemain, couvrait tous les départements français. Dans les deux cas, on peut douter que le recensement des œuvres provinciales ait été aussi complet que celui des parisiennes. La COS de Londres mit en place un comité pour établir et publier une liste des sociétés de province avec lesquelles elle était en correspondance, mais ce très mince (56 p.) Register of Charity Organisation and Relief Societies in Correspondance with the London COS ne fut publié qu’en 1892-1894.
32 En Suisse, en dépit d’une structure fédéraliste qui donnait un rôle très important aux réseaux charitables locaux [47], trois initiatives aboutirent à des répertoires pour la Confédération helvétique toute entière. La première eut pour origine une enquête sur « les Assistances officielles et volontaires » entreprise en 1890 par la Société suisse de statistique. Sept ans plus tard, les résultats furent jugés insatisfaisants et la Société demanda au Conseil fédéral de confier l’étude de l’assistance officielle au Bureau fédéral de statistique en même temps qu’elle chargeait la SSUP de reprendre celle de l’assistance volontaire [48]. C’est ainsi que le pasteur Wilhelm Niedermann réalisa un nouveau recensement des institutions et sociétés pour l’éducation et l’assistance des pauvres (für Armenerziehung und Armenversorgung), dont il résulta un gros volume (389 p., in-8) qui parut en 1896. Le second projet se situait dans le cadre de la « Bibliographie nationale suisse », entreprise savante d’initiative privée soutenue par les autorités fédérales, qui donna lieu à un travail érudit réalisé par les frères Anderegg. Tous deux fonctionnaires de l’Office fédéral de statistique, ils travaillèrent à cette « œuvre », expliquèrent-ils, en tant que « particuliers » pendant leurs heures de loisir. L’ouvrage leur coûta quinze ans de travail [49]. Le résultat est une somme qui est, en même temps qu’un répertoire des œuvres, un traité de législation et une description complète du cadre institutionnel. Enfin, une dizaine d’années après la publication du répertoire national de Niedermann, la SSUP commanda au pasteur Albert Wild une mise à jour amplifiée. L’enquête eut lieu en 1908-1909 et ses résultats parurent en 1910 (614 p., in-8) – en concurrence avec ceux des frères Anderegg dont la publication commençait enfin. Le répertoire de Wild s’imposa rapidement comme une référence pour les personnels de l’assistance et rendit sans doute obsolètes les répertoires locaux qui l’avaient précédé, parmi lesquels celui de Lombard pour Genève [50].
33 Les hommes et femmes charitables soulignaient souvent l’importance de leurs convictions religieuses dans leur activité auprès des pauvres et un très grand nombre d’œuvres avaient une inscription confessionnelle explicite. Les répertoires, en revanche, se voulaient « neutres » (comme on disait à Paris) ou undenominational (comme on disait à New York), et ils recensaient aussi bien les œuvres liées à la confession majoritaire – qui était aussi celle des compilateurs – qu’aux confessions minoritaires. Ce souci d’exhaustivité n’était pas incompatible avec une prise de parti confessionnelle plus ou moins affirmée : le Manuel des œuvres, dont les auteurs affirmaient bien haut leur catholicisme intransigeant, avait un chapitre séparé pour les « cultes dissidents » (protestant et israélite), et l’Annuaire philanthropique genevois donnait en annexe les domiciles et heures de réception des pasteurs et non ceux des curés, tout en recensant aussi les œuvres catholiques. L’empreinte de la confession majoritaire n’est pas perceptible, en revanche, dans les répertoires des COS de Londres et de New York ni dans celui de l’OCOB.
34 Il est intéressant de relever que les confessions minoritaires n’ont pas adopté la forme « répertoire » pour faire connaître leurs activités charitables. À New York, les œuvres relevant des confessions non protestantes s’étaient pourtant organisées en fédérations distinctes (United Hebrew Charities of the City of New York en 1874, Association of Catholic Charities en 1902), elles tenaient des réunions annuelles ou bisannuelles à l’échelle nationale selon le modèle de la National Conference of Charities and Correction (National Conference of Jewish Charities, 1900, National Conference of Catholic Charities, 1910). Ces institutions publiaient des rapports et comptes rendus, mais pas de répertoire. À Paris, on trouve de brèves descriptions d’œuvres dans les petits almanachs publiés plus ou moins régulièrement par divers éditeurs à destination des fidèles protestants [51], sur le modèle de publications catholiques contemporaines [52]. On trouve aussi des ouvrages d’ensemble sur les institutions de la communauté, généralement sous la plume d’un responsable de celle-ci : ainsi pour les protestants le baron Henry de Triqueti (1861), qui s’efforça ensuite d’élargir le projet à la France entière (1863), puis le pasteur Auguste Decoppet (1876), membre de la Commission permanente du Synode de l’Église réformée [53] ; pour les israélites Léon Kahn, secrétaire-adjoint du Consistoire [54]. À Genève, en revanche, on ne relève aucun répertoire ou annuaire catholique. À Londres, l’Église catholique romaine publia à partir de 1856 et pendant près d’un siècle un Catholic Directory, Ecclesiastical Register, and Almanac qui répertoriait, pour le pays tout entier, ses diocèses et ses lieux de cultes, mais aussi ses écoles et associations de toute nature [55]. Un Jewish Directory fut publié en 1874 sur le même modèle à l’initiative de Asher I. Myers, rédacteur du Jewish Chronicle, un des grands organes de la presse juive à Londres, mais il ne connut pas d’autre édition [56]. Dans tous les répertoires ou almanachs que l’on vient d’évoquer, c’est l’ensemble des institutions de la confession concernée qui étaient décrites et les œuvres charitables n’occupaient qu’une place très limitée.
35 Cette absence de répertoire spécifique aux œuvres confessionnelles tient sa ns doute à ce qu’il s’agissait, à l’échel le de la vil le, de mondes où tous se connaissaient : la publication de listes n’était nécessaire ni pour signaler les bienfaiteurs potentiels, ni pour diriger les donations, ni pour établir les réputations. Il est possible aussi que, parfois, la situation difficile d’une minorité religieuse l’invitât à une certaine prudence. C’était le cas à Genève où les autorités avaient déclenché à partir de 1871 une sorte de Kulturkampf contre l’Église romaine et organisé en 1873 une Église catholique nationale avec une partie des fidèles. C’était aussi le cas à Paris où l’antisémitisme devint un trait majeur de la vie publique dans les années 1880 et des autorités militaires avec la condamnation du capitaine Dreyfus. Point n’est besoin, dans de telles circonstances, d’exhiber dans un répertoire sa puissance – ou sa faiblesse.
36 Enfin, le répertoire n’était pas le seul genre par lequel les mondes charitables se trouvaient décrits au XIXe siècle : une très abondante littérature s’employait à faire connaître les œuvres, leurs actions, leurs bienfaits. La bibliographie dans les quatre villes envisagées ici étant immense, mentionnons simplement les principales formes rencontrées [57]. Le « manuel d’assistance », ouvrage plutôt mince et de petit format, exposait la législation et l’organisation administrative [58], souvent en outre l’action des sociétés charitables [59], parfois doctrine et conseils l’emportant de beaucoup sur les « renseignements » [60]. Certains de ces ouvrages, plus ambitieux, se présentaient comme une « statistique » qui visait à donner des œuvres une image complète à l’échelle d’une ville, avec des exposés doctrinaux et pratiques, une classification d’ensemble et des listes détaillées [61]. Les publications narrant l’histoire d’une congrégation religieuse catholique étaient innombrables, mais il y avait aussi des monographies portant sur une œuvre de bienfaisance spécifique, apologétiques souvent [62], ou affichant une objectivité toute scientifique dans les brèves études que publiaient de loin en loin les Annales de la charité [63]. Plus nombreux étaient les ouvrages qui donnaient un tableau d’ensemble des bienfaits de la charité à Paris en décrivant de façon détaillée un certain nombre d’œuvres – une ou plusieurs dizaines, selon l’ampleur du volume. Leurs auteurs étaient des ecclésiastiques [64], des dames d’œuvres catholiques [65], mais aussi des publicistes éclectiques qui présentaient leur enquête comme un récit de voyage dans un Paris inconnu [66].
LES RÉPERTOIRES CHARITABLES COMME MODE D’ACTION
37 Les répertoires qui émanaient du monde charitable répondaient à des intentions pratiques affichées. Comme nous n’avons presqu’aucun moyen de connaître les publics effectifs de ces ouvrages [67], ni les modalités de leur usage, ni leur impact réel, il faudra nous en tenir ici aux intentions proclamées par ceux qui les publiaient. Les répertoires devaient fournir à ceux qui voulaient donner aux œuvres un moyen de le faire à bon escient, à ceux qui s’intéressaient à des malheureux de les orienter comme il convenait, enfin, était-il ajouté par souci de symétrie, d’indiquer à ces derniers à quelle porte frapper. Le public principalement visé était toutefois la multitude des bénévoles de la charité, aussi bien que ses premiers professionnels salariés. Les visiteurs des pauvres, almoners, friendly visitors, devaient trouver dans le répertoire la description des œuvres vers lesquelles ils pouvaient orienter les « cas » et, en même temps, le moyen de classifier ceux-ci valablement [68].
38 L’usage des répertoires doit être mis en relation avec celui des nombreux annuaires et listes nominatives que les organisateurs de la charité se chargeaient de centraliser et de mettre à disposition de leurs adhérents. Le Charity Organisation Reporter, revue publiée par la COS londonienne, informait ainsi les membres de la société : « Une collection de répertoires par comté, listes de membres du clergé et autres ouvrages de référence, est disponible au Central Office » [69]. Outre les recensements d’institutions, la COS de Londres établissait des listes de souscripteurs susceptibles de fournir des lettres de recommandation, ainsi que des listes de personnes secourues : ainsi le Deptford District Committee faisait circuler des monthly lists afin de coordonner l’action entre la COS et la paroisse [70], et le comité central de la COS des cautionary lists, dites aussi black lists, qui répertoriaient les fraudeurs à la charité et circulaient au sein de la société pour prévenir les abus [71]. C’est dans le même but qu’étaient utilisés les annuaires postaux : on enjoignait au personnel de la COS de consulter le London Post Directory et les County directories afin d’y vérifier l’exactitude des renseignements fournis par les demandeurs quant à leur adresse, celle de leur employeur ou d’autres références.
39 Les répertoires avaient aussi des objectifs plus globaux que l’utilité immédiate. Leurs compilateurs entendaient représenter le monde charitable, au double sens d’en produire une représentation informée et scientifique, et de s’en constituer comme les représentants autorisés – ce qui, compte tenu du caractère proliférant et concurrentiel des initiatives charitables, n’était pas une mince affaire. Certains des compilateurs, en outre, entendaient agir sur le monde charitable qu’ils décrivaient, en vue d’en coordonner les initiatives et d’en réformer les pratiques dans le sens d’une rationalisation scientifique. Ces divers objectifs, toutefois, n’étaient pas également partagés par tous les acteurs et ils furent sans doute très inégalement couronnés de succès.
Les « auteurs » : individus et institutions
40 Qui étaient les « auteurs » des répertoires charitables ? Si on laisse de côté les œuvres individuelles d’érudition pour centrer le propos sur les répertoires issus du monde charitable lui-même, le terme « auteur » est sans doute peu approprié [72]. Un ouvrage portant sur un ou deux milliers d’œuvres, couvrant plusieurs centaines de pages et faisant l’objet d’une mise à jour régulière, voire annuelle, ne peut être le travail d’un seul. Les noms associés à ces produits sont donc plutôt ceux de signataires de préfaces ou exposés introductifs que d’auteurs à proprement parler. La compilation elle-même demandait beaucoup de soin, de temps et de dévouement, vertus modestes et peu prisées parmi les aristocrates ou grands bourgeois qui patronnaient les sociétés d’organisation de la charité : l’un d’entre eux, le comte d’Haussonville, saluait ce « travail de bénédictin » et disait savoir « un gré infini à ces patients travailleurs qui viennent ainsi en aide à [sa] paresse » [73]. Le plus souvent, les répertoires qui nous intéressent ici étaient le produit d’une institution : les Charity Organization Societies de Londres et de New York étaient des œuvres auxquelles collaboraient plusieurs centaines de bénévoles et, en outre, un personnel rémunéré important ; la Société genevoise d’utilité publique était, elle aussi, une puissante institution ; l’Office central des œuvres de bienfaisance était sans doute la moins dotée des œuvres d’organisation de la charité, mais disposait au moins d’un administrateur salarié. L’enquête directe auprès des œuvres demandait une activité et un dévouement considérables de la part d’un personnel suffisamment nombreux – jeunes gens fortunés, dames d’œuvres ou messieurs retirés assistés au moins d’un secrétaire salarié –, jusqu’à ce que l’habitude fût prise par les œuvres de communiquer régulièrement leurs documents internes à un service qui prenait alors le caractère d’une bibliothèque spécialisée gérée par des professionnels : c’est ainsi qu’à la COS de New York, le répertoire passa en 1910 de la responsabilité d’un Publication Committee composé de notables à celle d’un Bureau of Advice and Information qui avait pour tâche de tenir à jour un fichier des œuvres et de collecter leurs rapports et publications [74].
Trajectoires d’« auteurs »
41 Deux types d’« auteurs » de répertoires peuvent être distingués – sur le modèle du couple « patron » et « secrétaire » qui a été proposé comme structurant les mondes réformateurs de la fin du XIXe siècle [75]. Du côté des « patrons », notables fortunés issus des classes supérieures qui accordaient aux entreprises réformatrices la protection de leur nom et des ressources de toute sorte, on peut classer sans risque d’erreur trois personnages : le vicomte Armand de Melun (1807-1877) [76], propriétaire foncier de vieille noblesse picarde, Frank Lombard (1837-1925), issu d’une famille qui fut à l’origine d’une des principales banques privées de Genève [77], et Samuel Macauley Jackson (1851-1912) [78], un ministre presbytérien qui n’était pas un notable du nom ou de la fortune, mais du savoir et des entreprises éditoriales : chairman du Committee on Publication de la COS de New York, il présida à ce titre aux destinées du New York Charities Directory pendant un quart de siècle.
42 C’est toutefois surtout du côté des « secrétaires » que l’on trouve les compilateurs de répertoires. Ces entrepreneurs en réforme dotés de peu de ressources, sinon leurs compétences d’organisateur et leur inlassable dévouement au service de la cause, travaillaient à rationaliser les pratiques charitables et à rallier les patronages que nécessitaient les institutions dont ils avaient la charge. La publication des répertoires s’inscrivait dans cette action d’ensemble. Un prototype de la figure du secrétaire est Charles Stewart Loch (1849-1923) [79]. Fils d’un modeste fonctionnaire de l’Indian Civil Service, Loch commença des études à Oxford (Balliol College), puis prit quelques petits emplois tout en se faisant activiste de la charité dans un comité local de la COS. À l’âge de 26 ans, il remplaça son ami et condisciple de Bailliol, Charles Bosanquet, au poste de secrétaire (secretary) de la COS, qu’il occupa jusqu’à sa retraite. À partir de 1890 environ, Loch s’imposa comme le porte-parole de la charité scientifique par une série de publications remarquées et des interventions fréquentes dans la presse. Son dévouement devenu compétence lui ouvrit la voie des honneurs : commissions royales, council de la Royal Statistical Society, poste de professeur à King’s College London et, pour couronner le tout, le titre de chevalier au moment de sa retraite. Léon Lefébure (1838-1911) [80] – qui fut secrétaire de l’Office central des institutions charitables de sa fondation, en 1890, jusqu’à sa mort – et Emily Dinwiddie (1879-1949) [81] – qui fut recrutée en 1901, à l’âge de 22 ans, comme visiteuse (visitor) de la COS, avant de rapidement devenir acting agent de la Société, puis se voir confier la charge de faire paraître l’édition de 1903 du Charities Directory avec pour consigne de refondre entièrement la nomenclature selon « un plan plus scientifique » [82] – sont également représentatifs de cette figure du secrétaire.
43 Les carrières biographiques de ces compilateurs de répertoires charitables, qu’ils soient patrons ou secrétaires, avaient un air de famille. Tous se signalaient par une étroite adhésion à la confession dominante de leur pays ou de leur ville : Melun était devenu un membre en vue du parti catholique et Lefébure était regardé comme un catholique fervent bien que rallié, Loch avait hésité à devenir pasteur dans l’Église d’Angleterre, Lombard était très actif au sein de la communauté protestante de la ville de Calvin – un de ses fils devint même pasteur –, Johnson était ministre presbytérien et Dinwiddie fille de ministre presbytérien – le culte qui partageait avec l’épiscopalien les faveurs du patriciat de la côte Est.
44 La dimension familiale de ces carrières charitables est importante. La plupart de nos compilateurs étaient dans une situation de célibat : Dinwiddie ne se maria jamais, Melun se maria à l’âge de 50 ans après avoir accompli l’essentiel de sa carrière d’« homme charitable », et les débuts de l’activisme de Lefébure dans la bienfaisance coïncidèrent avec son veuvage à l’âge de 38 ans. En outre, chez certains, la charité ou l’action sociale était une vocation familiale : Loch, par son mariage avec Sophia Emma Peters, était entré dans une famille de philanthropes – son beau-père Edward Peters était un membre éminent de la COS et son beau-frère F. H. Peters, avec lequel il fut étudiant à Baillol, secrétaire d’Octavia Hill –, les frères de Dinwiddie étaient des hommes d’œuvres, celui de Melun appuyait à l’Assemblée son action législative. Les Lombard étaient un parfait exemple de l’investissement familial des grands lignages protestants dans les œuvres [83] : les grand-père, père et frères de Frank sont présentés par l’hagiographe de la famille comme des chrétiens philanthropes, son oncle Alexandre avait délaissé les affaires pour s’occuper de la sauvegarde du dimanche férié, sa femme était active dans plusieurs sociétés philanthropiques genevoises [84].
45 Un troisième point commun aux compilateurs a trait à leur carrière d’auteur. Les répertoires étaient loin d’être leur unique production : il s’agissait de gens qui publiaient, parfois beaucoup. Tous étaient des auteurs abondants en matière de charité, d’assistance, de réforme. Melun avait créé les Annales de la charité et ses activités engendraient de multiples articles et brochures au fil de ses interventions à l’Assemblée nationale législative, à la Société d’économie charitable et dans les diverses œuvres dont il s’occupait. Loch écrivait régulièrement dans Charity Organisation Review et des brochures reprenaient les plus importants de ses articles. Il intervenait en outre dans la presse quotidienne (Times) et dans les magazines politiques ou littéraires (Nineteenth Century) pour faire connaître la doctrine de la COS et combattre les politiques qui en transgressaient les principes. Les publications de Lefébure, après son entrée en réforme, portèrent exclusivement sur des sujets afférents à ses nouveaux investissements et reprenaient pour l’essentiel des discours ou textes liés à son activité de secrétaire de l’OCOB [85]. Dinwiddie avait pour spécialité la question du logement et l’éducation des locataires : en même temps qu’elle travaillait au répertoire de la COS, elle publia un manuel sur l’entretien du logement à destination des locataires et des travailleurs sociaux (1903) et les résultats d’une enquête sur les conditions de logement à Philadelphie (1904). Par la suite, elle continua à écrire sur ces mêmes thèmes, notamment dans la revue de la COS, et elle intervint à la première National Conference on Housing (1911) [86].
46 Certaines de leurs publications acquirent le statut de textes doctrinaux. Melun publia de brèves études d’économie charitable (1847, 1849, 1852) dont certaines marquèrent l’époque, et Lefébure de longs exposés sur l’organisation de la charité (1890, 1900) sans doute plus rapidement oubliés [87]. Loch, au retour du Congrès d’assistance de 1889 à Paris, fit imprimer son rapport sous forme d’un petit livre intitulé Charity Organisation, qui devint une référence obligée et, un peu plus tard, il se vit confier l’article « Charity and Charities » pour la dixième édition de l’Encyclopaedia Britannica [88]. Certains répertoires avaient eux-mêmes un aspect didactique marqué : Loch insérait dans chaque édition de celui de la COS de Londres un véritable manuel de charité scientifique ; Jackson, dans sa préface au répertoire de la COS de New York, introduisit à partir de 1903 un rappel des principes de la Société, suivi d’un exposé de son histoire ; Lefébure en faisait autant, quoique de façon plus brève, dans sa préface à Paris charitable.
47 Loch et Dinwiddie furent donc des publicistes prolixes, mais ils se bornaient strictement à leur domaine de spécialité professionnelle. Il en était autrement des « patrons », auteurs ou promoteurs de répertoire de statut social plus élevé [89]. Melun s’exprimait parfois sur le terrain politique – ainsi sur « la question romaine » (1860) au moment où Napoléon III décida de soutenir le pape contre le jeune royaume d’Italie – mais il était aussi engagé dans des travaux d’écriture caractéristiques du loisir aristocratique : des études d’histoire locale associées à celle de sa famille (1848, 1853, 1857, 1860) et des biographies édifiantes (1855, 1857, 1869). Lombard était un polygraphe notoire, dont les écrits touchaient aux différents registres habituels aux lettrés de la haute société : amateur d’alpinisme comme nombre de grands bourgeois du temps, membre du Club alpin suisse, il décrivait ses ascensions et les montagnes qui en étaient le cadre (1868, 1884, 1886, 1891, 1919) ; fils d’une famille de banquiers, il publiait ses opinions sur les finances publiques (1878, 1880, 1884), contre la banque d’État (1896) et pour le libre-échange (1902) ; réformateur généraliste, il s’exprimait sur l’immoralité du commerce de l’opium (1879), des maisons de jeu (1884-1890, 1899-1910, 1900-1904, 1910), de la « littérature vicieuse » (1892, 1907) et sur la réglementation du travail (1892). Jackson, spécialiste érudit du réformateur de la Suisse alémanique, Zwingli (1901, 1912), publia des encyclopédies religieuses (1888, 1908-1914), des dictionnaires (1889-1890, 1892, 1898), des répertoires de personnalités religieuses (1891, 1894) et une monumentale histoire des églises américaines en treize volumes (1893-1897), entreprises qui le plaçaient au centre de réseaux qui comprenaient des dizaines de collaborateurs.
« Organiser la bienfaisance » : circulation d’un modèle et circulation des répertoires
48 Outre ces similarités biographiques, les compilateurs des répertoires charitables se rencontraient encore sur un point essentiel : ils prenaient modèle les uns sur les autres. Ceux de New York observaient ceux de Londres : « 4000 exemplaires, dans le même style que le livre anglais Low’s Handbook of London Charities (400 pages comme celles de notre dernière édition correspondraient à 350 pages anglaises) coûteraient 1000,00 dollars », notait pragmatiquement Samuel M. Jackson en 1891 [90]. Loch, qui avait très sévèrement critiqué l’édition de 1888 du New York Charities Directory, se félicitait de sa bonne influence sur la suivante :
« Nous avons remarqué la troisième édition de ce livre en mai 1889, et nous en avons parlé dans des termes peut-être un peu trop sévères. Les editors, cependant, ont pris nos critiques du bon côté, et nous avons maintenant le plaisir d’accueillir une nouvelle édition, pour laquelle nous n’avons que des éloges. Elle suit les orientations de notre Charities Register, mais ce n’est pas une simple imitation, et nous admettrons volontiers qu’elle apporte à certains égards des améliorations par rapport à notre travail » [91].
50 Ceux de Paris prenaient modèle sur New York et Londres. « On choisit, comme type de manuel, le New York charitable, format écu, facile à manier », précisait Eugène Plantet, président de la commission des enquêtes de l’OCOB, qui souhaitait publier à courts intervalles des éditions mises à jour « comme cela se pratique, d’ailleurs, par les soins des offices centraux de Londres et New York » [92].
51 Cette attention constante à ce qui se faisait ailleurs n’est pas surprenante. L’« organisation de la bienfaisance », comme on disait à Paris, ou « charity organisation », comme on disait à Londres, était en effet un slogan ou un modèle d’action qui circulait intensément à travers les frontières et qui, au cours des deux dernières décennies du XIXe siècle, constituait le cadre dans lequel désormais les répertoires charitables prenaient sens. L’exhortation à de meilleures méthodes pour faire le bien avait parcouru tout le siècle, mais à la fin de celui-ci, elle fut placée, internationalement, sous la bannière de la « charité scientifique ».
52 La Charity Organisation Society (COS) de Londres a été copieusement mise en scène comme la pionnière de ce mouvement [93], mais il convient de noter que l’engouement pour le modèle londonien n’était pas général. D’autres « pionniers » étaient parfois évoqués dans le récit des origines : le « système d’Elberfeld », par exemple, en France ou en Suisse, ou encore, aux États-Unis, le « Germantown experiment » [94]. Les municipalistes de l’Assistance publique parisienne affirmaient qu’ils faisaient depuis longtemps ce dont on attribuait le mérite aux Anglais, tandis que « des explications sur le bureau central de bienfaisance [de Genève], qu’a copié la Société de Londres » étaient données par le président de la société helvétique [95]. Quant aux catholiques, ils n’étaient pas très enclins à situer leur inspiration en terre protestante, mais plutôt dans l’histoire de la charité d’Ancien Régime : la figure de saint Vincent de Paul, canonisé au début du XVIIIe siècle, était constamment invoquée.
53 C’est toutefois effectivement à Londres que la plupart des réformateurs de la charité qui entrent dans le champ de notre enquête allèrent chercher arguments et méthodes. La COS londonienne fut fondée en 1869 par les dirigeants d’œuvres soucieux de créer un dispositif commun pour réaliser des enquêtes préalables à l’attribution de secours [96]. Très rapidement, la COS organisa desdistrict committees chargés de cette tâche, chacun pour un territoire limité qui correspondait autant que possible aux circonscriptions de l’assistance publique. La bataille commença bientôt pour que celle-ci revienne aux principes de la New Poor Law de 1834, s’abstienne de distribuer des secours à domicile et renvoie vers la charité privée tous les demandeurs qui ne pouvaient être traités par l’enfermement dans la workhouse du district. La COS combattait en outre vigoureusement les distributions de secours que les autorités locales mettaient en place lors des crises de chômage (1886), les initiatives de la Salvation Army (1889), les projets de pensions de vieillesse (1894). En 1882, après une douzaine d’années d’existence, la COS commença à publier son Charities Register and Digest.
54 Le rayonnement de la COS de Londres ne tarda pas à déborder les frontières du royaume. Aux États-Unis, le mouvement connut rapidement un essor considérable. En 1877, à Buffalo, la première COS américaine portant ce nom fut fondée par S. Humphreys Gurteen, un clergyman épiscopalien récemment arrivé d’Angleterre et familier avec la société de Londres. Des organisations semblables furent ensuite créées dans une dizaine de villes puis, en 1882, à New York, celle qui devint vite la plus in fluente de toutes [97]. La COS de New York s’organisa, elle aussi, en district committees qui couvrirent bientôt l’ensemble du territoire municipal et commença immédiatement à recenser les œuvres et à publier son New York Charities Directory. Sous l’impulsion de Josephine Shaw Lowell, elle se lança dans une bataille politique acharnée contre les secours à domicile distribués par la municipalité – bataille qu’elle gagna lorsque le outdoor relief fut interdit par la nouvelle charte municipale qui créa le Greater New York en 1898 [98]. C’est aussi la COS qui prit l’initiative de créer à Columbia College une School of Philanthropy destinée à former les bénévoles ou les professionnels du social work, sous la forme d’une école d’été en 1898, puis d’un cursus complet en 1904.
55 En Europe continentale aussi, la COS de Londres fournissait un modèle d’action, un langage et une légitimation à certains des courants réformateurs qui cherchaient à redéfinir les pratiques de la bienfaisance privée et de l’assistance publique, la répartition de leurs tâches et les formes de leur coopération. Genève et Londres partagent une longue histoire d’étroites relations, au point qu’on a pu qualifier la Suisse romande aux XVIIIe et XIXe siècles de « jardin d’acclimatation francophone des idées et des tendances anglo-saxonnes » [99]. Dans le domaine de la philanthropie, ces liens étaient nombreux. Ainsi en 1862, Gustave Moynier, l’un des compilateurs du premier Annuaire philanthropique genevois, présenta à la Commission centrale de la Société genevoise d’utilité publique un rapport sur le Congrès international de bienfaisance qui s’était tenu la même année à Londres et auquel il avait participé, en même temps qu’à la conférence annuelle de la National Association for the Promotion of Social Science, avec laquelle le congrès avait été couplé. Moynier avait en effet assisté à de nombreuses conférences sur les pratiques philanthropiques à Londres et rencontra de grandes figures de la bienfaisance britannique comme Florence Nightingale ou Anthony Ashley-Cooper, comte de Shaftesbury [100]. Entre Londres et Genève, l’information passait aussi par la circulation des écrits. Ainsi, la Société genevoise d’utilité publique disposait d’une importante bibliothèque spécifiquement consacrée à la bienfaisance, pour laquelle Gustave Moynier rapporta de Londres un « assez grand nombre d’imprimés » [101]. La Bibliothèque publique et universitaire de Genève dispose par ailleurs d’un exemplaire du Charities Register and Digest de 1882. Ces indices sont ténus, ils n’en montrent pas moins que les philanthropes genevois, en particulier les deux principaux rédacteurs de l’Annuaire philanthropique genevois, se tenaient informés des pratiques charitables à Londres et connaissaient les activités de la COS de Charles Loch.
56 En France, le Congrès international d’assistance qui se tint en 1889 dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris fut l’occasion de proclamer « l’organisation méthodique de la bienfaisance » comme doctrine officielle du gouvernement, de l’administration de l’assistance publique et des secteurs de la bienfaisance privée ralliés à la République. Le rapport sur la question fut un exposé enthousiaste de la doctrine et des réalisations des COS britanniques et américaines, et la conclusion proposée au vote des congressistes une déclaration d’allégeance à « la supériorité, au point de vue social, moral et financier, des méthodes adoptées par les Charity organization [sic] societies d’Angleterre et d’Amérique dans la lutte contre le paupérisme » [102]. Charles Loch était présent au congrès, ainsi que Nathaniel S. Rosenau, le secrétaire de la COS de Buffalo. L’un et l’autre présentèrent – en français – des exposés doctrinaux et pratiques complets qui avaient le statut exceptionnel de rapports officiels complémentaires [103]. Quelques mois plus tôt, Léon Lefébure avait exposé à la Société d’économie sociale son projet d’Office central des institutions charitables – qui fut créé formellement en 1892 – « en s’inspirant des exemples fournis par les œuvres anglaises et américaines » [104]. Cette « Œuvre des œuvres, destinée à les servir toutes » mobilisait un noyau de notables catholiques, plus ou moins ralliés à la République, dans le but d’« organiser la bienfaisance » en constituant un répertoire central des œuvres et un autre des solliciteurs qui s’adressent à elles [105]. Quelques années plus tard, en 1896, deux jeunes auditeurs au Conseil d’État créèrent la Société charitable des visiteurs des pauvres – plus tard Société des visiteurs pour le relèvement des familles malheureuses –, œuvre où collaboraient catholiques ralliés, socialistes normaliens, fonctionnaires de l’Office du travail, notables de la philanthropie protestante et israélite : elle aussi avait épousé la doctrine de la charité scientifique [106]. En 1900, lorsqu’un Congrès international d’assistance et de bienfaisance fut à nouveau organisé à Paris, les notables catholiques, qui s’étaient tenus à l’écart jusque-là, y collaborèrent enfin malgré le contexte peu favorable d’une affaire Dreyfus qui battait son plein. Cette fois encore, Loch fit un exposé doctrinal et c’est sous le signe de l’organisation scientifique de la bienfaisance que se scella le « concordat charitable » que le gouvernement appelait de ses vœux [107]. « Chaque œuvre a son dossier, chaque pauvre a sa fiche », affirma alors le très catholique Louis Rivière [108], de façon un peu présomptueuse sans doute pour ce qui est du fichier des pauvres.
Les répertoires comme action sur le monde charitable
57 Ainsi, dans les années 1890, alors que se manifestaient déjà en Angleterre les signes d’une contestation croissante de la doctrine de Loch, le modèle de la COS de Londres connut un moment fugitif de triomphe international. C’est par rapport aux tâches impliquées par ce modèle qu’il faut situer les répertoires des nouveaux organisateurs de la charité. Les sociétés engagées dans ce projet s’étaient en effet donné pour tâche de coordonner les initiatives charitables à l’échelle de la ville tout entière. Sur la couverture du New York Charities Directory, on pouvait lire ce slogan : « United an army – Divided a mob » [109]. L’argument était simple : il fallait s’unir pour faire face aux ruses des mauvais pauvres. Là où la coopération fait défaut, insistait la COS de New York, « l’imposteur et le fraudeur s’emparent de vos aumônes et les pauvres méritants souffrent de la faim et du froid » [110]. Ou, comme s’en lamentait à Paris un notable catholique : « Nous savons tous qu’il y a des gens qui émargent au budget de toutes les œuvres, se font payer le loyer par M. de Rothschild, le pot-au-feu par le baron Schickler [notable protestant], le pain par le curé » [111]. Il convenait donc de promouvoir le principe de l’enquête préalable au secours et, autant que faire se peut, centraliser les résultats des enquêtes dans un fichier unique des demandeurs. Le premier pas vers cette coopération, c’était le recensement aussi exhaustif que possible des œuvres, recensement auquel les œuvres elles-mêmes devaient apporter leur concours, gage de leur disponibilité à entrer dans une coordination plus poussée.
58 Recenser les œuvres était déjà agir sur celles-ci : chaque réponse reçue pouvait être interprétée comme une reconnaissance de la légitimité de l’entreprise fédératrice, chaque demande de renseignement faite par un donateur potentiel une confirmation de son utilité. Remarquons que les répertoires charitables correspondaient à une forme encore largement pratiquée à l’époque : la prise en mains de la production statistique par ceux qui entendaient représenter la population qui en était l’objet. C’est ainsi que l’on peut comprendre par exemple les enquêtes des syndicats ouvriers sur le nombre des chômeurs ou les budgets familiaux [112].
59 On connaît mal les méthodes utilisées pour recueillir les informations nécessaires à la compilation : aucun de ces répertoires n’a laissé derrière lui les archives de l’enquête. Sans nul doute les rapports annuels que de nombreuses sociétés produisaient à destination de leurs membres et donateurs étaient mis à profit. Ainsi, la présence de guillemets dans certaines notices de Paris charitable et prévoyant signale des citations extraites de ces publications [113]. Mais si les compilateurs érudits pouvaient se borner à un travail de bibliothèque – comme les frères Anderegg qui, sur le modèle de la bibliographie nationale suisse, ont rempli leurs « fiches » en dépouillant des documents [114] –, les organisateurs de la charité allaient autant que possible s’informer directement auprès des œuvres. Lombard, par exemple, précise que les articles de son répertoire résultent « des renseignements précis qu’ont bien voulu nous envoyer les représentants des institutions ou que nous avons extraits de leurs rapports » [115]. On sait que parfois un questionnaire a été adressé aux œuvres, non sans difficulté dans certains cas. C’est le cas de Niedemann qui, après le questionnaire de la Société suisse de statistique, en envoya successivement deux autres. Le Conseil fédéral, « vu le fait que le public commençait à se lasser d’avoir à répondre aux incessants questionnaires qui lui étaient envoyés, décida de mettre de côté, sans plus, tous les matériaux réunis » [116]. On sait aussi que la première enquête de l’OCOB en province a été faite à l’aide d’un questionnaire arrêté par une commission des enquêtes présidée par le notable réformateur et statisticien Émile Cheysson. Ce questionnaire était administré avec le « concours de jeunes hommes qui ont l’ardeur de la charité » et qu’une brochure de Paul Festugière – maître de forges en Haute-Marne, constructeur de cités ouvrières – visait à mobiliser dans toute la France et informer de leurs tâches [117]. L’enquête de 1912 reposait sur des questionnaires délivrés et remplis au siège des œuvres par les membres de la Commission des enquêtes qui rédigèrent ensuite les notices selon un plan convenu [118].
60 S’il était parfois demandé aux dirigeants des œuvres de rédiger eux-mêmes la notice les concernant, ils étaient toujours instamment priés d’aider à mettre leur notice à jour [119]. Lorsque les répertoires commencèrent à être publiés de façon récurrente, voire annuelle, il arrivait qu’un fichier constamment alimenté remplaçât l’enquête périodique : il en était ainsi à la COS de New York. On peut enfin supposer que des renseignements manquants étaient copiés sur les répertoires concurrents lorsqu’il en existait de récents [120].
61 Les recenseurs dépendaient donc de la coopération des œuvres recensées et ils ne l’obtenaient pas toujours, comme en témoignent les fréquentes déplorations à ce sujet [121]. Dans les débuts au moins, les organisateurs de la charité devaient avant tout se faire reconnaître une légitimité par ceux qu’ils voulaient recenser : c’était la condition du succès final et, dans l’immédiat, du caractère raisonnablement exhaustif de la compilation. Le nombre d’œuvres recensées constitue un indicateur de la capacité de l’entreprise de recensement à atteindre son objectif : lorsqu’il y a une brusque augmentation d’une édition à l’autre, on peut faire l’hypothèse qu’avant celle-ci, on était loin du compte. C’était le cas pour le répertoire de la COS de New York entre son lancement en 1883 et 1898, année où l’indicateur commence à plafonner [122] ; et cela resta le cas pour celui de l’OCOB de ses débuts en 1897 à 1912. Il semble en être différemment pour la COS de Londres : dès la première édition du Register and Digest , une sorte de sommet fut atteint, si l’on en juge par le nombre de pages du répertoire ; il est vrai qu’en 1882 la Société avait déjà treize ans d’âge et une solide autorité.
62 Nous avons donc, dans cet article, considéré une source de l’historien comme un objet historique, c’est-à-dire comme un produit de l’action. Il reviendra à d’autres publications de montrer que ce moment de l’enquête permet d’utiliser au mieux ce que ces documents nous apprennent des mondes charitables dans la période de l’âge d’or des répertoires, c’est-à-dire les dernières décennies du XIXe siècle et les premières du XXe. Signalons cependant dès à présent deux directions principales d’une étude qui considère sérieusement la dimension performative de cette source. D’une part, les répertoires définissaient l’extension des mondes qu’ils entendaient décrire, ils procédaient à l’annexion de pans entiers d’institutions sur lesquels les organisateurs de la charité proclamaient leur juridiction. Les répertoires nous informent ainsi à la fois sur les activités des œuvres considérées comme relevant de la charité, bienfaisance ou philanthropie, mais aussi sur les activistes qui les peuplaient. Ils nous permettent d’étudier la morphologie institutionnelle du monde décrit et les réseaux qui l’organisent en un monde social diversifié. D’autre part, les répertoires sont des dispositifs qui organisent aussi les mondes qu’ils recensent sur le plan symbolique et cognitif : la plupart ont pour table des matières une nomenclature des œuvres. Nés à l’âge des classements, ces tableaux des espèces sont intrigants car ils décrivent un monde oublié dans un langage que nous n’utilisons plus. Restituer les logiques sous-jacentes à ces classifications est une façon intéressante, bien que difficile, d’approcher le sens qu’avaient ces listes d’institution pour ceux qui les ont façonnées et utilisées.
63 Dans un exposé synthétique de 1897, les compilateurs du répertoire de la COS de New York expliquaient ce qu’ils entendaient par le terme charitable ressources. Ils commençaient par décrire « une gamme généreuse de sociétés et de fonds de secours [relief], liés à des églises et à des organismes créés dans divers objectifs mais ayant des activités de secours ». Puis :
« D’un caractère totalement différent et échappant donc aux défauts des secours charitables ordinaires, il y a les allocations des organisations ouvrières ou des sociétés de secours mutuels [benefit societies] en cas de décès, de maladie ou de perte d’emploi. Ce ne sont pas des “œuvres charitables” [charities], elles font disparaître le besoin de l’assistance charitable, et chaque fois qu’une assurance de cette espèce est pratiquement possible, il faut absolument lui donner préférence ».
65 Venaient ensuite :
« les nombreux organismes spécialisés, financés totalement ou partiellement par la philanthropie privée, dont l’objet est de prévenir la nécessité de secours directs en procurant un emploi, le soin des enfants pendant les heures de travail, des prêts gagés sur des objets domestiques ou des vêtements, des excursions au bon air, ou d’autres moyens de se protéger contre la dépendance effective ».
67 Plus importante encore que tous ces organismes, il y avait « la charité qui s’exprimait dans la vie des particuliers, à l’abri des regards et impossible à quantifier » : aide matérielle, conseils amicaux, délais de paiement accordés, « courtoisie entre voisins, qui coûte peu, mais est riche en avantages mutuels. La charité des pauvres envers leur prochain est proverbiale ». Et enfin :
« À côté de ce vaste réseau de la charité privée, il y a le Department of Public Charities [l’assistance publique municipale], qui s’occupe de la multitude des pauvres invalides, déficients ou infortunés demeurant sans abri et sans ami en dépit de la philanthropie apparemment inépuisable des acteurs privés » [123].
69 Ce qu’il s’agissait de décrire dans le répertoire, c’étaient donc les multiples formes sous lesquelles on pouvait venir en aide à ceux qui étaient dans le besoin, de sorte que cette aide permît que leur indépendance fût restaurée au plus vite : églises et œuvres généralistes qui, en complément de leur fonction principale éducative, cultuelle ou prosélyte, distribuaient des secours à leurs ouailles ; sociétés d’aide mutuelle par lesquelles les populations se protégeaient elles-mêmes contre le risque de se trouver dans le besoin ; œuvres tournées vers la prévention, toutes celles qui favorisaient l’emploi, la mobilisation des ressources familiales, la santé ; à titre résiduel, institutions publiques qui prenaient en charge les incapables et les malheureux que la philanthropie privée aurait laissés de côté.
70 Cette extension donnée au monde charitable ressemble, dans ses grands traits, à celle que revendiquaient à la même époque les organisateurs de la charité dans les trois autres villes de notre enquête. Leurs répertoires, en effet, étaient conquérants. Ils débordaient très largement les œuvres considérées légalement comme charities ou le périmètre de l’initiative charitable des particuliers puisque tous annexaient les institutions officielles qui touchaient aux mêmes objets. Ils n’incluaient pas seulement les œuvres qui secouraient des malheureux, mais aussi celles qui s’efforçaient de prévenir leur malheur ou d’en réparer les effets – par l’éducation, la prévoyance, la science, l’exhortation morale et religieuse. Ils étaient enfin œcuméniques : ils ne faisaient pas seulement place aux œuvres inspirées par la confession dominante, mais aussi à celles des confessions minoritaires ou qui se présentaient comme neutres du point de vue religieux. Ils nous permettent donc aujourd’hui de décrire des mondes passés dans leurs propres termes, bien différents des nôtres.
RÉPERTOIRES CHARITABLES : LE CORPUS
71 Lorsqu’il s’agit d’une série, la référence bibliographique complète n’est donnée que pour le premier titre, les éditions ultérieures sont seulement signalées par leur date ; le titre, la ville, l’éditeur ou le format n’est donné que lorsqu’il change ; la pagination est donnée pour chaque édition ; le numéro d’édition n’est donné que s’il figure effectivement sur l’ouvrage.
Londres
72 1810-1814 – Highmore, Anthony, Pietas Londinensis : The History, Design, and Present State of the Various Public Charities In and Near London, London, R. Phillips, 1810 (XXIX-984 p.) ; id., C. Cradock & W. Joy, etc., 1814 (XXIX-984 p., in-12).
73 1822 – Highmore, Anthony, Philanthropia Metropolitana : a View of the Charitable Institutions Established in and near London, Chiefly During the Last Twelve Years, by […], Esq., Author of Pietas Londinensis, & c., London, published for the author, by Longman, Hurst, Rees, Orme, and Brown [Paternoster Row], [March] 1822 (XXVII-647 p.) [R. Wilks, Printer, 89, Chancery Lane].
74 1823 – Murray, John, The Annual Subscription Charities and Public Societies in London : or, an Account of the several Sermons, Dinners, Concerts, Balls, and Meetings of every Description, by which the different Establishments of the Metropolis, for Charity, or other Purposes connected with the general Welfare of Society, are supported, London, 1823 (XXIV-164 p.) [Printed by William Clowes, Northumberland-court].
75 1823-1824 – The London Charity Almanack, London, 1823 (XXIV-164 p.) ; The London Charity Almanack, for [...] 1825 ; or Annual Return of the Subscription Charities and Societies for Moral or Religious Purposes, In and About the Metropolis, London, 1824 (in-12).
76 1836 – Low, Sampson Jr, with the assistance of John Brownlow, A Pocket Guide to the Charities of London, 1836.
77 1844 – Low, Sampson Jr, The Metropolitan Charities : Being an Account of the Charitable, Benevolent, and Religious Societies ; Hospitals, Dispensaries, Penitentiaries, Annuity Funds, Asylums, Almshouses, Colleges, and Schools ; In London and its immediate Vicinity. Containing Every Information that May Be Useful to the Benevolent Desirous of Assisting, or to the Unfortunate Requiring the Assistance of a Metropolitan Charity, with a Preface by T[homas] D[ale], London, Sampson Low, 1844 (VIII-236 p.).
78 1850-1863 – Low, Sampson Junior, The Charities of London. Comprehending the Benevolent, Educational, and Religious Institutions. Their Origin and Design, Progress, and Present Position, by [], London, Sampson Low, 1850 (XIV-471 p.) [Dedicated, by Special Permission, to His Royal Highness The Prince Albert].
79 1863 – Low, Sampson junior, Low’s One Shilling Guide to the Charities of London : Comprising the Objects, Date, Address, Income and Expenditure, Treasurer and Secretary, of above seven hundred Charities : corrected to April 1863 : forming also a supplement to the Charities of London in 1861, their Objects, Operations, and Present Condition, Containing a more Detailed account of each Institution, by [], London, S. Low, son, & co., 1863 (146 p.).
80 1870-1904 – Mackeson, Charles, Low’s Handbook to the Charities of London for 1882. Giving the objects, Date of Formation, Office, Income, Expenditure, Invested Funds, Bankers, Treasurer, and secretary, of, More than Nine Hundred Charitable Institutions and Funds (Under the direct Sanction of Her Majesty the Queen). Edited and Revised to December, 1881, by […], Editor of « The Guide to the Churches of London and its Suburbs », « The Churchman’s Shilling Magazine », « The Year-book of the Church », etc. London, Sampson Low, Marston, Searle & Rivington, Crown Buildings, 1882 (XX-191 p. + XLVIII pages of advertisements).
81 1863-1866 – Fry, Herbert, The Shilling Guide to the London Charities ; showing in alphabetical order the Name, Date of Foundation, Address, Objects, and Annual Incomes, Number of People Benefited by, Mode of Application to, and Chief Officers of Every Charity in London, by [], London, Robert Hardwicke [192, Piccadilly], 1863 (5-IV-175 p.).
82 1866-1885 – Fry, Herbert, The Royal Guide to the London Charities, London (in-8).
83 1885-1942 – Herbert Fry’s Royal Guide to the London Charities, showing in alphabetical order their Name, Date of Foundation, Address, Objects, Annual Income, Chief Officials, & c., according to their latest Reports, edited by John Lane, London, Chatton & Windus [111, St. Martin’s Lane], 1900 (LIV-389 p.).
84 1876-1912 (37 vol.) – Annual Edition of the Classified Directory to the Metropolitan Charities ; Fifteenth Annual Edition of the Classified Directory to the Metropolitan Charities for 1890 Giving full information of above 1 000 Metropolitan Charitable Institutions, all the Religious, Medical, Educational, Reformatory, Preventive, Relief, and Other Charities Being Grouped or Classed under their Respective Headings, together with an Appendix Containing a list of Similar Institutions in England and Wales by W[illiam] F[rederick] Howe Editor of Each of the Fifteenth Editions, London, Longmans, Green, and Co, 1890 (XL-224 p.) [Price One Shilling] ; 1913-1919 (7 vol.) – Annual Edition of Howe’s Classified Directory to the Metropolitan Charities.
85 1882-1895 (4 vol.) – The Charities Register and Digest. Being a Classified Register of Charities in or Available for the Metropolis, and a Digest of Information Respecting the Legal, Voluntary, and Other Means for the Prevention and Relief of Distress and the Improvement of the Condition of the Poor, with an Introduction by C. S. Loch, Secretary to the Council of the Charity Organisation Society (London), and an Elaborate Index, London, Longmans, Green, & Co., First Edition, [October] 1882 (IX-1152 p.).
86 1897-1964 (66 vol.) – The Annual Register and Digest. Being a Classified Register of Charities in or Available for the Metropolis, together with a Digest of Information Respecting the Legal, Voluntary, and other Means for the Prevention and Relief of Distress and the Improvement of the Condition of the Poor, and an Elaborate Index. With an Introduction by C. S. Loch, Secretary to the Council of the Charity Organisation Society (London). London, New York and Bombay, Longmans, Green, & Co., 4th ed. 1897 (XXVIII-CLXXX-681 p.) ; 1898 (31-CLXXXII-745 p.) ; 1899 (31-CLXXXVI-761 p.) ; 1900 (31-CLXXXVI-768 p.) ; 1901 (31-CLXXXVI-779 p.) ; 1903 (31-CCVIII-767 p.) ; 13th ed. 1904 (31-CCXII-787 p.) ; 14th ed. 1905 (31-CCXXVI-767 p.) ; 15th ed. 1906 (31-CCCI-719 p.) ; 16th ed. 1907 (35-CCCXXIV-705 p.) ; 17th ed., London, New York, Bombay and Calcutta, 1908 (31-CCCXXVIII-702 p.) ; 18th ed. 1909 (31-CCCLIV-697 p.) ; 19th ed. 1910 (31-CCCLXIV-701 p.) ; 20th ed. 1911 (31-CCCLXXVI-706 p.) ; 21th ed. 1912 (31-CCCLXXVIII-714 p.) ; 22th ed. 1913 (31-CCCLXXVI-714 p.) ; 23rd ed., London, New York, Bombay, Calcutta and Madras 1914 (XX-CCCCX-714 p.) ; 24th ed. 1915 (31-CCCLXXXVIII-714 p.) ; 25th ed. 1916 (31-CCCLXXXIV-710 p.) ; 26th ed. 1917 (31-CCCLXXX-702 p.) ; 27th ed. 1918 (31-XX-626 p.) ; 28th ed. 1919 (27-XX-614p.) ; 29th ed. 1920 (27-XX-610 p.) ; etc.
87 1892-1894 (3 vol.) – Register of Charity Organisation and Relief Societies in correspondance with the London Charity Organisation Society, Charity Organisation Society, Printed by Spottiswoode and Co., 1892 (XII-56 p.).
88 [1889]-1893 (4 vol.) – Burdett’s Hospitals Annual and Year Book of Philanthropy.
89 1894-1895 (2 vol.) – Burdett’s Hospitals and Charities Annual.
90 1896-1930 (34 vol.) – Burdett’s Hospitals and Charities 1896 Being the Year Book of Philanthropy containing a Review of the Position and Requirements, and Chapters on the Management, Revenue and Cost of the Charities. An exhaustive Record of Hospital Work for the Year. It will also be found to be the most useful and reliable Guide to British, American, and Colonial Hospitals and Asylums, Medical Schools and Colleges, Religious and Benevolent Institutions, Dispensaries, Nursing and Convalescent Institutions by Henry C. Burdett, Author of « Hospitals and Asylums of the World » ; « Hospitals and the State » ; « Pay Hospitals of the World » ; « Cottage Hospitals : General, Fever and Convalescent, with Fifty Beds and under » ; « Helps in Sickness and to Health » ; « The Relative Mortality of Large and Small Hospitals » ; and Editor of « The Hospitals ». London, The Scientific Pres (Limited), 482 Strand, WC. New York ; Charles C. Scribner’s sons, Boston and Chicago : D.C. Heath and Co. [all rights reserved] (1-955 p.).
New York
91 1845 – New York Association for Improving the Condition of the Poor, The Directory of the New York Association for the Improvement of the Condition of the Poor, New York, J.F. Trow & Co., printers, 1845 (31 p., 10 cm).
92 1868 – McVickar, William Augustus, City Missions, 2nd ed., New York, Pott & Amery, 1868 (96 p., 19 cm).
93 1868 – Cammann, Henry Julius et Hugh N. Camp, The Charities of New York, Brooklyn, and Staten Island, New York, Hurd and Houghton, 1868 (XI-596 p., 23 cm).
94 1872 – Richmond, John F., New York and its Institutions, 1609-1871 : A Library of Information, Pertaining to the Great Metropolis, Past and Present [...], New York, E.B. Treat, Chicago, I. S. Smith [etc.], 1872 (XVI-608 p., 22 cm).
95 1874 – New York Bureau of Charities, Directory to the Charities of New York, New York, J.F. Trow & Son, printers, 1874 (59 p., 19 cm).
96 1883- en cours – Charity Organization Society of the City of New York, Classified and Descriptive Directory to the Charitable and Beneficient Societies and Institutions of the City of New York, published for the Charity Organization Society of the City of New York, 1883 (169 p., 18 cm) ; 2nd ed. 1887 (227 p.), published by the Charity Organization Society of the City of New York ; puis New York Charities Directory (sous-titre variable) ; 3rd ed. 1888 (524 p., 17 cm) ; 4th ed. 1890 (400 p.) ; 5th ed. 1892 (480 p.) ; 6th-7th 1895-1896 (531 et 516 p.) ; 8th-17th 1898-1907 (665, 742, 772, 736, 685, 694 + LI, 695 + LII, 703 + LI, 723 + LI et 807 + LI p.) ; 18th-28th 1909-1919 (813 + XLI, 867 + LV, 835 + LXI, 835 + LV, 865 + LV, 848 + XLIX, 607 + LXI, 434 + LXVII, 472 + LXXII) ; puis Directory of Social Agencies of New York, 29th-35th 1920-1926 ; puis Directory of Social Agencies of the City of New York, 36th-40th 1927/28-1950/51 ; puis Directory of Social and Health Agencies, 1951/52-en cours.
97 1892 – New York State Board of Charities, Directory of the Charitable, Eleemosynary, Correctional and Reformatory Institutions of the State of New York, prepared by the State Board of Charities, transmitted to the Legislature April 20, 1892, Albany, J. B. Lyon, State printer, 1892 (VIII-494 p.).
98 1894 – Tolman, William Howe et William Isaac Hull, Handbook of Sociological Information with especial Reference to New York City, prepared for the City Vigilance League, New York City, by [...], New York, The Knickerbocker Press, 1894 (257 p., 21 cm).
99 1910 – The Inter-Relation of Social Movements, with Information about sixty-seven Organizations, The Charity Organization Department of the Russell Sage Foundation, New York, 1910.
100 1911 – Directory of Charity Organization Societies of the United States and Canada, with a selected List of Foreign Societies and of U.S. Consuls, 3rd ed., The Charity Organization Department of the Russell Sage Foundation, New York, 1910 (15 p.).
Paris
101 1819 – Société philanthropique, Annuaire de la Société philanthropique : contenant l’indication des meilleurs moyens qui existent à Paris de soulager l’humanité souffrante et d’exercer utilement la bienfaisance, imp. de Mme Huzard, 1819 (180 p., in-18, 16 cm).
102 1827 – Cassin, Eugène, Almanach philanthropique ou Tableau des sociétés et institutions de bienfaisance, d’éducation et d’utilité publique de la ville de Paris, à l’usage des personnes charitables et de celles qui ont besoin de secours, Paris, Treuttel et Würtz, 1827 (X-216 p., in-18).
103 1842-1845 – Manuel des institutions et œuvres de charité de Paris, Paris, Poussielgue-Rusand, 1842 (VIII-244 p., in-18, 15 cm) ; 2e éd., 1845 (216 p., in-18).
104 1852 – Manuel des œuvres et institutions de charité de Paris, publié par ordre de Mgr l’archevêque, et par les soins de la commission des œuvres instituée à l’archevêché, préface du vicomte de Cormenin, Paris, Vve Poussielgue-Rusand, 1852 (XV-252 p., in-18).
105 1851 – Raquin, Livret-manuel des établissements publics d’assistance et des institutions et œuvres de charité privées de Paris, par un employé des bureaux de bienfaisance, Paris, Gontier, 1851 (212 p., in-16, 18 cm).
106 1863 – Knoepflin, Édouard, Annuaire de la charité, Paris, E. Dentu (378 p., in-8).
107 1867-1877 – Manuel des œuvres et institutions religieuses et charitables de Paris, Paris, Poussielgue frères, 1867 (XVIII-460 p., in-18), supplément en 1 vol., 1870 (in-18) ; Manuel des œuvres et institutions religieuses et charitables, Paris, Impr. nationale, 1877 (646 p., in-12, 18 cm).
108 1876 – Lecour, Charles-Jérôme, Manuel d’assistance. La charité à Paris. Des diverses formes de l’assistance dans le département de la Seine, Paris, P. Asselin (in-16, VII-269 p.).
109 1880-1912 – Manuel des œuvres. Institutions religieuses et charitables de Paris et principaux établissements des départements pouvant recevoir des orphelins, des indigents et des malades de Paris, Paris, Poussielgue, 1880 (IV-556 p., in-18) ; 1886 (VII-553 p., in-18) ; 1891 (592-16 p., in-18) ; 1894 (VI-659 p., in-12) ; 6e éd., 1900, (VI-695 p., in-16) ; 7e éd., Paris, J. de Gigord, 1911 (VII-718 p., in-18) ; 11e éd. revue et augmentée, 1912 (VII-730 p., in-18).
110 1896 – Office central des œuvres charitables [sic], La France charitable et prévoyante, tableau des œuvres et institutions des départements, préface d’Émile Cheysson, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie (XX p. et 91 fascicules, in-8).
111 1897-1936 – Office central des œuvres de bienfaisance, Paris charitable et prévoyant. Tableau des oeuvres et institutions du département de la Seine, 2e éd. [sic], Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1897 (644 p., in-8) ; 3e éd., 1904 (VIII-746 p., in-8) ; 4e éd., Paris charitable et bienfaisant, 1912 (XX-824 p., 20 cm) ; Paris charitable, bienfaisant et social, 1921 (XXXVIII-1079 p., in-16) ; 1926 (XX-1269 p., in-8) ; nouvelle éd., Angers, Impr. Presses des éditions de l’Ouest, Paris, Office central des oeuvres de bienfaisance, 1936 (1 700 p., in-8).
112 1900 – Les œuvres de la charité parisienne, liste dressée par l’Office centrale des œuvres de bienfaisance, Supplément, Office central des œuvres de bienfaisance, 1900 (46 p., 26 cm).
113 1901 – Annuaire de la charité, Paris, s.n. (66 p., in-16).
114 1903 – Harmois, Georges, Le petit dictionnaire des œuvres de solidarité sociale de bienfaisance, Paris, La Maison du pauvre, 1903 (72 p., in-8) ; 2e éd., Paris, impr. de J. Gainche, 1903 (80 p., in-8) [ « ouvrage gratuit qui ne peut être vendu »].
115 1906 – Merlin, Roger, Guide social de Paris, Paris, A. Rousseau, 1906 (441 p., in-12).
116 1915- 1918 – Office central des œuvres de bienfaisance, Paris charitable pendant la guerre, préface par René Vallery-Radot, Paris, 1915-1918, in-16 (comprend : [1] février 1915 : 124 p ; [2] Supplément, février-juillet 1915 : 62 p. ; [3] 2e supplément et table générale, juillet 1915-décembre 1916 : 149 p ; [4] 3e supplément et bibliographie charitable, 1914-1918 : 247 p.).
Genève
117 1875-1879 – Société genevoise d’utilité publique, Annuaire philanthropique genevois, publié sous les auspices de la Société genevoise d’utilité publique, Genève, Librairie Desrogis, 1875 (110 p.) ; 2e éd., Librairie Desrogis, J. Sandoz successeur, 1879 (144 p.).
118 1876-1928 – Zürcher Jahrbuch für Gemeinnützigkeit, Zürich, Druck von J. Herzog, 1876 (255 p.).
119 1888 – Mittendorf, Eugène, Les institutions philanthropiques genevoises. Leur origine, leur développement et leur état actuel, Genève, Ch. Schuchardt, 1888 (IV-323 p., in-8).
120 1893-1903 – Lombard, Frank, l’Annuaire philanthropique genevois, 3e éd. revue et augmentée, Genève, W. Kündig & fils, 1893 (244 p., 28 cm) ; 4e éd. augmentée, 1899 (260 p.) ; 5e éd. augmentée, 1903 (304 p.).
121 1896 – Niedermann, Wilhelm, Die Anstalten und Vereine für Armenerziehung und Armenversorgung/Établissements et sociétés suisses pour l’éducation et l’assistance des pauvres/Società e istituti svizzeri d’educazione e cure per gli indigenti, Berabeitet in Aufrage der Armenkommision der Schweizerischen gemeinnützingen Gesellschaft von Wilhelm Niedermann, Pfarrer in Oberuzwil und herausgegeben von der Schweizerischen gemeinnützingen Gesellschaft, Zürich, Druck und Kommissions-Verlag von Zürcher & Furrer, 1896 (XVI-389 p., 23 cm).
122 1904 – Demme, Kurt, Die humanitären und gemeinnützigen Bestrebungen und Anstalten im Kanton Bern, Bern, Neukomm & Zimmermann, 1904 (XII-192 p., in-8).
123 1905 – Führer durch Kirchen, Schulen und Liebeswerke der Stadt Basel, hrsg. von der Missionsbuchandlung, Basel, Verlag der Missionsbuchhandlung, 1905 (128 p., 19 cm) (bearbeitet von Pfarrer Albert Wenger).
124 1910 – Wild, Albert, Veranstaltugen und Vereine für soziale Fürsorge in der Schweiz/Institutions et sociétés pour la prévoyance sociale en Suisse/Istituzioni e società svizzere per provvedimento sociale, II. vermehrte und umgearbeittete Auflage des Buches von Pfr. W. Neidermann [...], Zürich, Druck und Kommissions-Verlag von Gebr. Leemann & Co., 1910 (XII-614 p., in-8).
125 1910-1912 – Anderegg, Ernest et Hans Anderegg, Bibliographie nationale suisse, Répertoire méthodique de ce qui a été publié sur la Suisse et ses habitants [...], fascicule V10f, Assistance et bienfaisance, élaboré par les Dr Ernest Anderegg et Hans Anderegg, arrêté à la fin de l’année 1900, Berne, K. J. Wyss, 1er cahier, Assistance et bienfaisance en générale. Assistance légale, 1910 (VI-386 p., in-8) ; 2e cahier, Assistance libre. Police de l’assistance, 1911 (p. 387-924) ; 3e cahier, Prévoyance appliquée à l’enfance et à la vieillesse, 1911 (p. 925-1518) ; 4e cahier, Prévoyance appliquée aux malades et aux autres personnes ayant besoin de protection. Institutions de correction, 1912 (p. 1519-2010) ; 5e cahier, Activité chrétienne appliquée à des occasions spéciales, 1912 (p. 2011-2297).
Notes
-
[1]
Gertrud HIMMELFARB, The Idea of Poverty : England in the Early Industrial Age, Londres, Faber & Faber, 1984, chap. 6-8 ; Catherine DUPRAT, Le temps des philanthropes. La philanthropie parisienne des Lumières à la monarchie de Juillet, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1993 ; EAD., Usage et pratiques de la philantropie. Pauvreté, action sociale et lien social à Paris, au cours du premier XIXe siècle, Paris, Comité d’histoire de la Sécurité sociale, 1997 ; André GUESLIN, Gens pauvres, pauvres gens dans la France du XIXe siècle, Paris, Aubier, 1998, chap. 7.
-
[2]
Klaus WEBER, « “Wohlfahrt”, “philanthropie” und “caritas” : Deutschland, Frankreich und Großbritannien im begriffsgeschichtlichen Vergleich », in Rainer LIEDTKE et Klaus WEBER (ed.), Religion und Philanthropie in den europaïschen Zivilgesellschaften. Entwicklungen im 19. und 20. Jahrundert, Paderborn, Ferdinand Schöningh, 2009, p. 19-37.
-
[3]
C. DUPRAT, Usage… , op. cit.
-
[4]
Christian TOPALOV, « Langage de la réforme et déni du politique. Le débat entre assistance publique et bienfaisance privée, 1889-1903 », Genèses, 23, juin 1996, p. 30-52.
-
[5]
Helen MELLER, « Philanthropy and public enterprise : International exhibitions and the modern town-planning movement, 1889-1913 », Planning Perspectives, 10, 1995, p. 295-310 ; Daniel T. RODGERS, Atlantic Crossings : Social Politics in a Progressive Age, Cambridge Mass., The Belknap Press of Harvard University Press, 1998, chap. 1-2 ; Axel R. SCHÄFER, American Progressives and German Social Reform, 1875-1920, Stuttgart, Franz Steiner, 2000, chap. 2-3 ; Pierre-Yves SAUNIER, « Sketches from the urban Internationale : Voluntary societies, international organizations and US foundations at the city’s bedside, 1900-1960 », International Journal for Urban and Regional Research, 25-2, 2001, p. 380-403 ; ID., « Les voyages municipaux américains en Europe 1900-1940. Une piste d’histoire transnationale », Jahrbuch für europäische Verwaltungsgeschichte, 15, 2003, p. 267-288.
-
[6]
Parmi les rares exceptions : John W. MOHR et Vincent DUQUENNE, « The duality of culture and practice : Poverty relief in New York City, 1888-1917 », Theory & Society, 26-2/3, 1997, p. 305-356.
-
[7]
La recherche qui est à l’origine de cet article a bénéficié d’un financement de l’ANR française (projet Europhil) et de l’appui, sous diverses formes, de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), de l’Université de Lausanne, de The Rothschild Archive (Londres), du Centre Maurice Halbwachs (CNRS-EHESS-ENS), de l’École normale supérieure et du Remarque Institute (New York University). Nous remercions Marie-Emmanuelle Chessel, Janick Marina Schaufelbuehl et les rédacteurs de la RHMC pour leurs lectures attentives.
-
[8]
Le cas des ligues d’acheteurs est exemplaire à cet égard. Voir Marie-Emmanuelle CHESSEL, Consommateurs engagés à la Belle Époque. La Ligue sociale d’acheteurs, Paris, Presses de Sciences Po, 2012.
-
[9]
L’inclusion de villes allemandes dans l’enquête aurait certainement modifié notre description des circulations charitables, celle de villes belges aurait mis en lumière d’autres plaques tournantes des transferts entre pays latins et germaniques, etc.
-
[10]
On ne peut donner ici que quelques exemples. Pour les sociétés commerciales : Handbuch der deutschen Aktiengesellschaften (1896-), Annuaire général des sociétés françaises par actions (cotées et non cotées) et des principales sociétés étrangères (1897-), Annuaire Desfossés. Valeurs cotées en Banque à la Bourse de Paris (1904-) ; pour les notabilités : Debrett’s Peerage (Londres 1803-), Debrett’s Illustrated House of Commons (Londres 1867-), Who’s Who (Londres 1872-), Kelly’s Handbook to the Titled, Landed, and Official Classes (Londres 1880-), Gustave VAPEREAU, Dictionnaire universel des contemporains (Paris 1893-), Alfred T. Camden PRATT (ed.), People of the Period (Londres 1897-), Who’s Who in America (Chicago 1899-), The Mayors of England and Wales (Brighton 1902-), C.-E. CURINIER (éd.), Dictionnaire national des contemporains (Paris 1906-), The Ladie’s Court Book (Londres 1908-), Qui êtes-vous ? (Paris 1908-) ; pour les propriétés : Annuaire des châteaux et villégiatures (Paris 1888-), Annuaire des propriétaires et des propriétés de Paris et du département de la Seine (Paris 1894-) ; pour les personnes : Annuaire officiel des abonnés au téléphone. Région de Paris (Paris 1889-) ; un inventaire : City Directories of the United States, 1860-1901, Woodbridge Conn., Research Publications, 1984.
-
[11]
Peter J. ATKINS, The Directories of London, 1677-1977, Londres, Mansell, 1990 ; Gareth SHAW, British Directories : a Bibliography and Guide to Directories Published in England and Wales (1850-1950) and Scotland (1773-1950) [1989], Leicester, Leicester University Press, 1997.
-
[12]
On trouvera ce corpus en annexe, classé par date de première publication dans chaque série, avec une description bibliographique aussi complète que possible. Lorsqu’il s’agira dans cet article d’un des ces répertoires, sa référence ne sera pas donnée en note et il conviendra de se reporter à l’annexe. S’agissant d’autres types de publications pour lesquelles une description matérielle est pertinente (format, nombre de pages), cette information sera donnée en note.
-
[13]
On pourrait considérer comme un cinquième concurrent le Burdett’s Hospitals and Charities, qui paraissait depuis 1889 et comptait environ mille pages. Compilé par Henry Burdett (1847-1920), un homme clef de la philanthropie et de la réforme hospitalière, il recensait principalement les institutions médicales. À partir de 1896, il étendit sa couverture à l’Empire britannique et aux États-Unis et fut aussi édité par Scribner (New York) et Heath (Boston). C’est l’unique cas de notre corpus où l’extension géographique du répertoire ait pris une dimension impériale. Au même moment, le publisher de la nouvelle série de The Annual Register and Digest de la COS londonienne mentionnait comme adresse éditoriale « London, New York and Bombay » (1897) puis, pour la 23e édition de 1914, « New York, Bombay, Calcutta and Madras ». Mais ces changements résultaient du développement du réseau commercial de Longmans, Green & Co et non d’une extension de la couverture du répertoire.
-
[14]
Manuel des institutions et œuvres de charité de Paris, Paris, Poussielgue-Rusand, 1842, p. 3.
-
[15]
[Armand DE MELUN], Mémoires, revus et mis en ordre par le comte Le Camus, Paris, H. Oudin, 1891, vol. 1, p. 227-230.
-
[16]
Ibidem, p. 228.
-
[17]
Manuel des institutions… , op. cit., p. 3-4.
-
[18]
[A. DE MELUN], Mémoires, op. cit., p. 229.
-
[19]
Sur la continuité de ces initiatives de coordination catholique des œuvres et le rôle de la Société Saint-Vincent-de-Paul, voir Mathieu BREJON DE LAVERGNÉE, La Société de Saint-Vincent-de-Paul au XIXe siècle. Un fleuron du catholicisme social, Paris, Cerf, 2008, p. 566-567.
-
[20]
Manuel des œuvres […], Paris, Poussielgue, 1880, p. VI (cette préface est reprise de l’édition de 1877).
-
[21]
Léon LEFÉBURE, L’organisation de la charité privée en France. Histoire d’une œuvre, Paris, Firmin-Didot, 1900, p. 119 (le texte cité a été prononcé en 1890).
-
[22]
L’OCOB publia en 1944 un Répertoire des œuvres et des services sociaux de Paris et de la Seine en 7 fascicules, puis, sous la nouvelle dénomination d’« Office central des œuvres de bienfaisance et services sociaux », deux autres répertoires généraux (1952 et 1957) et une série de répertoires plus spécialisés (enfants, malades et vieillards ; maisons de repos et de convalescence ; maisons de retraite) entre 1947 et 1963.
-
[23]
NY Times, Obituary, 25 août 1920.
-
[24]
Le Bureau of Charities, qui s’était réuni pour la première fois en novembre 1873, cessa toute activité dès 1875 : David M. SCHNEIDER et Albert DEUTSCH, The History of Public Welfare in New York City, vol. 2, 1867-1940, Chicago, University of Chicago Press, 1941, p. 37-38.
-
[25]
Sur cette société, voir Beatrice SCHUMACHER (ed.), Freiwillig verpflichtet. Gemeinnütziges Denken und Handeln in der Schweiz seit 1800, Zurich, Verlag Neue Zürcher Zeitung, 2010.
-
[26]
Journal de Genève, 6 décembre 1895.
-
[27]
Eugène DE BUDÉ, « Société genevoise d’utilité publique. Rapport sur ses travaux pendant l’année 1875 », Bulletin de la Société genevoise d’utilité publique, 5, 1876, p. 621.
-
[28]
Ibidem.
-
[29]
Frank LOMBARD, l’Annuaire philanthropique genevois, Genève, W. Kündig & fils, 1893, p. V.
-
[30]
Journal de Genève, 16 février 1925.
-
[31]
Un réaménagement du sommaire aboutit à une baisse de la pagination les années suivantes (607 en 1915, 434 en 1916).
-
[32]
Le format, toutefois, n’est pas in-8, mais in-12, in-16 ou in-18 selon les éditions.
-
[33]
3e éd. : Charity Organization Society of the City of New York (désormais : COS NY), 6th Annual Report of the Central Council […], January 1st, 1888, New York, Central Office, 1888, p. 50 ; 4e éd. : COS NY, 9th Annual Report of the Central Council […] For the Year 1890, New York, Central Office, 1891, p. 31 ; 21e éd. : « Re : Directory of Social Agencies », 17 mai 1934, p. 6 (Community Service Society Archives, Box 115, dossier « Directory of Social Agencies », Columbia University, Rare Books and Manuscripts Library [désormais : CSS Archives, Box 115]).
-
[34]
Quelques chiffres sont disponibles sur le répertoire de la COS de New York. Les principaux postes de dépenses pour l’édition de 1895 (coût total 3352 dollars) furent l’impression (56 %), la rémunération du compilateur pour son travail d’écriture (29 %) et sa commission sur les sommes collectées auprès des œuvres au titre de l’espace supplémentaire qui leur était attribué (4 %) ; ces coûts furent couverts par la publicité (35 %), l’espace supplémentaire vendu aux œuvres (22 %), les ventes (29 %) et une subvention versée par un ami de la Société (14 %) (COS NY, 14th Annual Report from January 1st, 1895 to July 1st, 1896, New York, Central Office, 1896, p. 42).
-
[35]
Ainsi, le répertoire de la COS de New York « fut distribué gratuitement à tous les pasteurs des églises et à toutes les sociétés qui ont collaboré à sa confection, et il fut mis en vente dans les librairies importantes » (COS NY, 2nd Annual Report of the Central Council […], April 1st, 1884, New York, Central Office, 1884, p. 19), il fut ensuite offert en outre « à chaque membre de la Société [la COS] » (COS NY, 7th Annual Report of the Central Council […] For the Year 1888, New York, Central Office, 1889, p. 47).
-
[36]
Charity Organisation Society (désormais : COS LONDON), 33rd Annual Report for 1901, Londres, The Society, 1901, p. 33.
-
[37]
Un dollar : COS NY, 7th Annual Report of the Central Council […] For the Year 1888, New York, Central Office, 1889, p. 47 ; 50 cents : Central Council Minutes, 10 mars 1891, vol. 3, p. 5 (CSS Archives, Box 115 – désormais CCM) ; un dollar à nouveau : c’est le cas de la 14e éd. pour 1904 (COS NY, 22nd Annual Report from July, 1903 to June, 1904, New York, Central Office, 1904), de la 16e pour 1906 (COS NY, 23rd Annual Report from July, 1904 to June, 1905, New York, Central Office, 1905), de la 17e pour 1907 (COS NY, 24th Annual Report from July, 1905 to June, 1906, New York, Central Office, 1906).
-
[38]
Dix francs : Bibliographie française, recueil de catalogues des éditeurs français : accompagné d’une table alphabétique par noms d’auteurs et d’une table systématique [...], Paris, H. Le Soudier, 1900, vol. 8, (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb308032450/description, consulté le 10 septembre 2014) ; 5 francs : Eugène PLANTET, « Notice explicative », in Paris charitable et bienfaisant, Paris, Plon-Nourrit, 1912, p. XIV ; « tous les honnêtes gens » : Othenin comte D’HAUSSONVILLE, « Préface », in ibidem, p. 9.
-
[39]
New York Charities Directory (1906), p. 12.
-
[40]
CCM, 12 février 1889, vol. 3, p. 95 ; COS NY, 14th Annual Report from January 1st, 1895 to July 1st, 1896, New York, Central Office, 1896, p. 42.
-
[41]
CCM, 6 mars 1888, vol. 3, p. 26 ; 9 octobre 1888, vol. 3, p. 65 ; 12 février 1889, vol. 3, p. 95 ; 11 mars 1890, vol. 3, p. 5 ; 10 février 1891, vol. 3, p. 2 ; 7 janvier 1892, vol. 3, p. 95 ; 11 décembre 1895, vol. 4 ; 8 avril 1896, vol. 4 ; 7 juillet 1900, vol. 5 ; 7 mars 1901, vol. 5.
-
[42]
Pour reprendre l’expression de Jean-Claude PERROT, L’âge d’or de la statistique régionale française, an IV-1804, Paris, Société des études robespierristes, 1977, p. 215.
-
[43]
Léon LALLEMAND, Histoire de la charité, vol. 4, Les temps modernes (du XVIe au XIXe siècle), Paris, Alphonse Picard et Fils, 1910 ; ID., L’Office central des institutions charitables. Communication faite le 14 mars 1891 au Groupe bordelais des Unions de la paix sociale (extrait de la Revue catholique de Bordeaux), Paris, Bureau de l’Office central des œuvres charitables, 1891.
-
[44]
Eugène MITTENDORF, Les institutions philanthropiques genevoises. Leur origine, leur développement et leur état actuel, Genève, Ch. Schuchardt, 1888, p. 312.
-
[45]
Éditeurs et érudits avaient cependant, nous l’avons vu, une implication personnelle dans le monde des œuvres et, plus largement, une affinité sociale avec le monde charitable puisque toute famille aisée ou lettrée était appelée un jour ou l’autre à contribuer à une œuvre.
-
[46]
F. LOMBARD, L’annuaire philanthropique genevois, Genève, W. Kündig & fils, 1903, p. VI.
-
[47]
Voir Thomas DAVID et Janick Marina SCHAUFELBUEHL, « Swiss conservatives and the struggle for the abolition of slavery at the end of the nineteenth century », Itinerario, 34-2, 2010, p. 87-103.
-
[48]
Albert WILD, Veranstaltugen und Vereine für soziale Fürsorge in der Schweiz [...], II. vermehrte und umgearbeitete Auflage des Buches von Pfr. W. Neidermann [...], Zurich, Druck und Kommissions-Verlag von Gebr. Leemann & Co., 1910, p. 1-2.
-
[49]
Ernest ANDEREGG et Hans ANDEREGG, Bibliographie nationale suisse [...], fascicule V10f, Assistance et bienfaisance […], Berne, K. J. Wyss, 5e cahier, 1912, p. V-VI.
-
[50]
Il y avait aussi des répertoires locaux pour Bâle-canton et Bâle-ville (1905 et 1906) et pour Berne-canton (1905) notamment (A. WILD, Veranstaltungen… , op. cit., p. VII).
-
[51]
Almanach protestant [...], Paris, s.n., 1841-1860 ; Annuaire protestant [...], Paris, Grassart, 1857-1884.
-
[52]
Par exemple Almanach catholique, ou l’Annuaire du monde religieux [...], Paris, s.n., 1836 ; Almanach catholique pour 1845 [...], Paris, Waille, 1845.
-
[53]
Henry DE TRIQUETI, Manuel de la charité dans l’Église réformée de Paris, conseils adressés aux protestants riches et pauvres, Paris, Aux librairies protestantes, 1861 ; ID., Exposé des œuvres de la charité protestante en France, Paris, C. Meyrueis, 1863 ; Auguste DECOPPET, Paris protestant. Ses églises, ses pasteurs, ses corps constitués, ses lieux de culte, ses diaconats, ses écoles, ses institutions de charité, ses sociétés religieuses, ses journaux. Renseignements historiques et statistiques complets, Paris, J. Bonhoure, 1876.
-
[54]
Léon KAHN, Histoire de la communauté israélite de Paris, vol. 3, Le Comité de bienfaisance. L’hôpital, l’orphelinat, les cimetières, Paris, A. Durlacher, 1886 ; ID., Histoire de la communauté israélite de Paris, vol. 4. Les sociétés de secours mutuels, philanthropiques et de prévoyance, Paris, A. Durlacher, 1887.
-
[55]
The Catholic Directory, Ecclesiastical Register, and Almanac, for the year 1858 (Being the second year after leap year). Permissu Superiorum, Londres, Burns & Lambert, 1858 (270 p.), éd. annuelle de 1856 à 1943.
-
[56]
Asher I. MYERS, The Jewish Directory for 1874, Containing a Complete List of Metropolitan and Provincial Synagogues, Jewish Schools, Associations, Charitable and Other Institutions, Societies, & c., with Names and Addresses of all Persons Holding Official Positions (Honorary and Salaried) in the Anglo-Jewish Community ; and Other Interesting Information. Compiled by Asher I. Meyers. First year of publication, Londres, Published by the proprietor, Asher I. Myers and by Philip Vallentine, 1874 (IV-131 p. + ads.).
-
[57]
Avec quelques exemples pour le cas parisien seulement.
-
[58]
Alexandre-Pierre PÉCHART, Manuel des commissions administratives des hôpitaux et hospices civils et des bureaux de charité [...], Paris, Valade, imprimeur du Roi, 1816 (XVIII-260 p.), autres éd. 1818, 1819, 1826.
-
[59]
Manuel des commissaires et dames de charité, Paris, imp. de Mme Huzard, 1830 (in-8, 80 p.).
-
[60]
Adolphe DE FONTAINE DE RESBECQ, Manuel des personnes charitables, rédigé sur les principes de Bossuet, de Massillon, de Fléchier, de Bourdaloue, et les plus illustres avocats des pauvres avec renseignements officiels sur la charité légale, dédié aux dames de charité [...], Paris, Debécourt, 1838.
-
[61]
Charles-Jérôme LECOUR, Manuel d’assistance. La charité à Paris. Des diverses formes de l’assistance dans le département de la Seine, Paris, P. Asselin, 1876 (in-16, VII-269 p.).
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[62]
Maxime DU CAMP, Charité privée à Paris : l’orphelinat d’Auteuil et l’abbé Roussel, Paris, s.n., 1881.
-
[63]
Annales de la charité. Revue mensuelle destinée à la discussion des questions et à l’examen des institutions qui intéressent les classes pauvres, Paris, Les Annales, 1845-1859, passim.
-
[64]
Isidore MULLOIS, La charité et la misère à Paris, 3 vol., Paris, Périsse frères, 1854-1857.
-
[65]
Julie GOURAUD, Utilité d’un voyage d’agrément à Paris, Paris, L. Vivès, 1856 (nouvelle éd. Les œuvres de charité à Paris, Paris, Douniol, 1862) ; Rosalie DUBOIS, Paris catholique au XIXe siècle. Tableau des progrès merveilleux de la charité contemporaine en France, Paris, Julien, Lanier, Cosnard et Cie, 1857.
-
[66]
Jules LECOMTE, La charité à Paris, Paris, A. Bourdilliat, 1861 ; Léonce DE LA RALLAYE, Paris inconnu. Les merveilles de la charité, Paris, H. Oudin, 1883 ; M. DU CAMP, La charité privée à Paris, Paris, Hachette, 1885 (III-608 p.) ; ID., Paris bienfaisant, Paris, Hachette, 1888 (546 p.). Ce sont des publications monographiques de ce type sur les œuvres charitables dans une série de villes françaises et allemandes que Catherine MAURER a collectées pour sa très belle enquête : La ville charitable. Les œuvres sociales catholiques en France et en Allemagne au XIXe siècle, Paris, Cerf, 2012.
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[67]
Pour Londres, nous pouvons néanmoins nous appuyer sur une entreprise éditoriale contemporaine de ce moment d’expansion des mondes charitables, l’annuaire The Charitable Ten Thousand, Londres, H. Grant (192 p. en 1896 et 209 p. en 1903-1904) dans lequel se trouvent soigneusement recensés près de 11000 noms et adresses de bienfaiteurs (living benefactors) « qui sont souvent disposés à aider pour des objectifs valables, s’ils peuvent voir la façon de le faire » (The Athenaeum, n° 3577, 16 mai 1896, p. 640c). Cette publication à diffusion restreinte permet de cerner la fraction la plus aisée des subscribers sur laquelle repose largement l’économie des charities et, indirectement, un des publics des répertoires charitables.
-
[68]
Manuel des institutions… , op. cit., 1842, p. VII ; Annuaire philanthropique genevois […], Genève, Librairie Desrogis, 1875, p. 2 ; COS NY, 1st Annual Report of the Central Council […], April 1st, 1883, New York, Central Office, 1883, p. III ; COS LONDON, 22nd Annual Report for 1890, Londres, The Society, 1890, p. III ; L. LEFÉBURE, L’organisation de la charité… , op. cit., p. 242.
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[69]
Charity Organisation Reporter, 7-241, 10 janvier 1878, p. 2.
-
[70]
« Sont adressées maintenant à chaque membre du clergé des listes mensuelles [monthly lists] de tous les cas [cases] de sa paroisse dont le comité a été informé, on évite de cette façon une grande part des secours accordés deux fois » (Charity Organisation Reporter, 8-310, 24 juillet 1879, p. 195).
-
[71]
Un débat eut lieu au sein du comité central de la COS pour savoir s’il fallait vraiment établir de telles listes et, si oui, quel niveau de publicité il fallait leur donner : débat interne à la COS, mais qui s’exprimait aussi dans le Times (Charity Organisation Reporter, 8-306, 26 juin 1879, p. 162).
-
[72]
Cette remarque vaut sans doute aussi pour les entreprises commerciales.
-
[73]
O. D’HAUSSONVILLE, « Préface », art. cit., p. VII et I.
-
[74]
Charity Organization Society of the City of New York, 1882-1908, 26th Annual Report for the Year Ending September 30, 1908, New York, United Charities Building, 1908.
-
[75]
C. TOPALOV (éd.), Laboratoires du nouveau siècle. La nébuleuse réformatrice et ses réseaux en France (1880-1914), Paris, Éditions EHESS, 1999, p. 397-417.
-
[76]
Michel CORNUDET, Le vicomte Armand de Melun, Paris, Poussielgue frères, 177 ; [A. DE MELUN], Mémoires, op. cit. ; Amédée D’ANDIGNÉ, Un apôtre de la charité, Armand de Melun (1807-1877), Paris, Nouvelles éditions latines, 1961.
-
[77]
Corinne CHAPONNIÈRE-MEYER (éd.), Nos deux cents premières années. Lombard Odier & Cie., Genève, Lombard Odier, 1998.
-
[78]
National Cyclopaedia of American Biography, New York, J. T. White, 1891, vol. 9, p. 434.
-
[79]
Dictionary of National Biography, 1922-1930, Londres, Oxford University Press, 1937 ; Kathleen WOODROOFE, « C. S. Loch », Social Service Review, 32-4, décembre 1958, p. 400-413 ; Charles Loch MOWAT, The Charity Organisation Society, 1869-1913 : Its Ideas and Work, Londres, Methuen, 1961, p. 63-68 ; K. WOODROOFE, From Charity to Social Work in England and the United States, Londres, Routledge & Kegan Paul, 1962, p. 28-32.
-
[80]
Adolphe ROBERT et Gaston COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français, Paris, Bourlotou, 1889-1891 ; Gustave VAPEREAU, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 6e éd. 1893 ; Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains français et étrangers, Paris, Librairie Ch. Delagrave, 2e éd., 1909-1910 ; François DE WITT-GUIZOT, « Léon Lefébure », Bulletin de l’Office central des œuvres de bienfaisance, 5, 1911, p. 5-7 ; René STOURM, Notice historique sur la vie et les travaux de Léon Lefébure, Académie des sciences morales et politiques, Firmin-Didot, Paris, 1915 (www.canalacademie.com/L-academicien-Leon-Lefebure-l.html, consulté le 13 février 2008).
-
[81]
Voir Lillian BRANDT, « The charity organization society of the City of New York, 1882-1907 : History, account of present activities », in 25th Anniversary Report of the Charity Organization Society, New York, The Society, 1907, p. 236-237 ; Marilyn Elizabeth PERRY, 2000, « Dinwiddie, Emily Wayland », American National Biography Online (www.anb.org/articles/15/15-00909.html, consulté le 19 novembre 2009).
-
[82]
COS NY, 20th Annual Report from July, 1901 to June, 1902, New York, Central Office, 1902, p. 90.
-
[83]
Françoise BATTAGLIOLA, « Philanthropes et féministes dans le monde réformateur (1890- 1910) », Travail, genre et sociétés, 22, 2009, p. 135-154.
-
[84]
Hagiographe : C. CHAPONNIÈRE-MEYER, Nos deux cents… , op. cit., p. 96 et 106 ; oncle : Pierre-Yves KIRSCHLEGER, « L’Internationale protestante d’Alexandre Lombard, dit Lombard-Dimanche », Histoire Économie & Société, 3, 2009, p. 55-69 ; épouse : Journal de Genève, 14 février 1907 et 8 septembre 1908.
-
[85]
L. LEFÉBURE, Le devoir social, Paris, Perrin, 1890 ; ID., Les sans-travail. La lutte contre le vagabondage et la mendicité, Paris, Calmann-Lévy, 1896 ; ID., L’organisation de la charité… , op. cit., 1900.
-
[86]
Emily DINWIDDIE, The Tenants’ Manual : A Handbook of Information for Dwellers in Tenement and Apartment Houses and for Settlement and Other Workers, New York, Greenwich House Publications, n° 1, 1903 ; EAD., Housing Conditions in Philadelphia : An investigation made by Emily W. Dinwiddie under the direction of a committee of the Octavia Hill Association, Philadelphie, s.n., 1904 ; EAD., « The work of New York’s tenement house department », Charities & the Commons, 6 octobre 1906, p. 11-12 ; EAD., « The truth about Trinity’s tenements. An investigation of the Church’s residence properties », Survey, 23, 26 février 1910, p. 797-809 ; EAD., « The tenant’s responsibility », in National Housing Association, Proceedings, vol. 1, 1911, p. 52-60.
-
[87]
A. DE MELUN, Mémoire aux Chambres sur quelques questions de charité publique, Paris, Plon frères, 1847 (24 p., in-8) ; ID., De l’intervention de la société pour prévenir et soulager la misère, Paris, Plon frères, 1849 (III-68 p., in-8), 2e éd., 1849 (VII-120 p., in-16) ; ID., De la liberté de la charité religieuse, s. l., 1852 (paginé 65-96, in-8) ; L. LEFÉBURE, « Rapport de M. Léon Lefébure », in Office central des institutions charitables, Annuaire, juillet 1890 (fondation), 1891-1892. Rapports et comptes rendus, Paris, Office central des institutions charitables, 1892, p. 8-23 ; ID., L’organisation de la charité… , op. cit., 1900.
-
[88]
Charles Stewart LOCH, Charity Organisation, Londres, Swan Sonnenschein, 1890 ; ID., « Charity and Charities », in Encyclopaedia Britannica, 10e éd., vol. 26, 1902, p. 658-690 (repris in 11e éd., 1910, vol. 5, p. 885-886).
-
[89]
Lefébure, bien qu’ayant nettement le profil du « secrétaire », publia des contes poétiques (1860), des écrits sur l’Église primitive et médiévale (1862, 1863), sur le système foncier algérien (1863) et l’économie rurale de l’Alsace (1866, 1869), ou encore un livre remarqué sur l’Allemagne nouvelle par lequel il participait au grand débat sur les raisons de la défaite (1872). Il s’orienta ensuite vers les questions sociales (1868, 1875) et pénitentiaires (1878, 1880). Toutes ces publications lui permirent d’être élu sur le tard membre de l’Académie des sciences morales et politiques (1903), mais l’éclectisme de ses productions disparut avec son entrée dans le monde philanthropique.
-
[90]
Samuel M. Jackson to an unknown correspondent, s.d. [1891], CSS Archives, Box 115.
-
[91]
Critique : Charles Stewart LOCH, « New York charities directory (comments by a rival index maker) », Charity Organisation Review, 5-53, 1889, p. 226-227 ; louanges : ID., « New York Charities Directory », Charity Organisation Review, 7-76, 1891, p. 180.
-
[92]
E. PLANTET, « Notice… », art. cit., p. XVIII, XIV.
-
[93]
Helen BOSANQUET, Social Work in London, 1869 to 1912 : A History of the Charity Organisation Society, New York, Dutton, et Londres, Murray, 1914.
-
[94]
Eberfeld en France : LE ROY, in Congrès international d’assistance, tenu du 28 juillet au 4 août 1889, Paris, G. Rongier et Cie, 1889, p. 506 ; en Suisse : A. WILD, « Das Elberfelder Armenpflegesystem », Der Armenpfleger, 1, 1904, p. 41-67 ; Germantown : Frank Dekker WATSON, The Charity Organization Movement in the United States : A Study in American Philanthropy, New York, Macmillan, 1922, p. 175-177.
-
[95]
Paris : PEYRON, in Congrès international d’assistance […] 1889, op. cit., p. 506 ; Genève : IIe Congrès international d’assistance et IIe Congrès international de la protection de l’enfance. Genève, 14-19 septembre 1896, vol. 2, Procès-verbaux et résolutions, Genève, Imprimerie Wyss et Duchène, 1897, p. 158.
-
[96]
Charles B.-P. BOSANQUET, London : Some Account of its Growth, Charitable Agencies and Wants, Londres, Hatchard, 1868.
-
[97]
C. L. MOWAT, The Charity Organisation Society… , op. cit., p. 93-95.
-
[98]
D.-M. SCHNEIDER et A. DEUTSCH, The History of Public Welfare… , op. cit.
-
[99]
Selon Daniel MAGGETTI, « Histoire de la Bibliothèque universelle », in Yves BRIDEL et Roger FRANCILLON (éd.), La « Bibliothèque universelle » (1815-1924). Miroir de la sensibilité romande au XIXe siècle, Lausanne, Payot, 1998, p. 13.
-
[100]
Gustave MOYNIER, « Le congrès international de Londres (rapport lu à la Commission centrale le 19 juillet 1862) », Bulletin de la Société genevoise d’utilité publique, 3, 1862, p. 169-179.
-
[101]
Ibidem, p. 178.
-
[102]
Rapport : L. TEISSIER DU CROS, « De l’organisation méthodique de la bienfaisance », in Congrès international d’assistance [...] 1889, op. cit., vol. 1, p. 23-50 ; conclusion : ibidem, vol. 1, p. 131.
-
[103]
C. S. LOCH, « De l’organisation de l’assistance », ibidem, vol. 1, p. 51-110 ; Nathaniel S. ROSENAU, « Charity Organization. Ses méthodes et ses théories », ibidem, vol. 1, p. 111-130. L’exposé fait par Loch à Paris en français, dont « la plus grande part » avait été « très aimablement traduite » par Henri Monod (C. S. LOCH, « International congress, and the administration of relief in Paris. A report made verbally to the council of the London Charity Organisation Society on the 14th of october 1889 », Charity Organisation Review, vol. 6, n° 61, janvier 1890, p. 1) – le directeur de l’assistance publique, anglophile et de famille protestante – fut publié en anglais l’année suivante chez l’éditeur de la COS et constitua l’une des premières synthèses de sa doctrine (ID., Charity Organisation, op. cit.).
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[104]
Louis RIVIÈRE, « Du fonctionnement et de l’efficacité des secours à domicile. Entente établie ou à établir à cet égard entre l’assistance publique et la bienfaisance privée. Rapport », in Recueil des travaux du Congrès international d’assistance publique et de bienfaisance privée, tenu du 30 juillet au 5 août 1900, Paris, Secrétariat général du congrès, 1900, vol. 1, p. 186.
-
[105]
Œuvre des œuvres : marquis DE VOGÜÉ, in Office central des institutions charitables, Annuaire, juillet 1890 (fondation), 1891-1892. Rapports et comptes rendus, Paris, Office central des institutions charitables, 1892, p. 4 ; répertoires : L. LEFÉBURE, L’organisation de la charité… , op. cit., p. 226 (le texte cité a été prononcé en 1895).
-
[106]
Sandra DAB, « La philanthropie laïque, facteur d’intégration des juifs sous la IIIe République », in Colette BEC et alii (éd.), Philanthropies et politiques sociales en Europe, XVIIIe-XXe siècle, Paris, Anthropos, 1994, p. 105-112 ; EAD., « “Socialisme normalien” et philanthropie républicaine : le Groupe d’études socialistes et la Société des visiteurs (1900-1914) », in C. TOPALOV (éd.), Laboratoires… , op. cit., p. 219-238.
-
[107]
C.-S. LOCH, « Du fonctionnement et de l’efficacité des secours à domicile. Entente à établir à cet égard entre l’assistance publique et la bienfaisance privée », in Recueil des travaux du Congrès international d’assistance publique […] 1900, op. cit., vol. 1, p. 215-260 ; concordat : C. TOPALOV, « Langage de la réforme… », art. cit., p. 43.
-
[108]
L. RIVIÈRE, « Du fonctionnement… », art. cit., p. 186.
-
[109]
« Unis, nous sommes une armée, divisés, une foule en désordre ».
-
[110]
COS NY, 5th Annual Report of the Central Council […], January 1st, 1887, New York, Central Office, 1887, p. 33.
-
[111]
Louis PAULIAN, « Nécessité d’un lien commun entre les diverses œuvres charitables publiques et privées », in Recueil des travaux du Congrès international d’assistance publique […] 1900, op. cit., vol. 1, p. 288-296.
-
[112]
Chômeurs : C. TOPALOV, Naissance du chômeur, 1880-1910, Paris, Albin Michel, 1994, p. 280- 311 ; budgets : Maurice HALBWACHS, La classe ouvrière et les niveaux de vie. Recherches sur la hiérarchie des besoins dans les sociétés industrielles contemporaines, Paris, F. Alcan, 1913.
-
[113]
Par exemple Paris charitable et prévoyant (1897), p. 241 ou p. 318, n. 2.
-
[114]
E. ANDEREGG et H. ANDEREGG, Bibliographie… , op. cit., p. V-VI.
-
[115]
F. LOMBARD, L’annuaire… , op. cit. (1903), p. VII.
-
[116]
A. WILD, L’assistance en Suisse, vol. 2, L’assistance volontaire organisée en Suisse, traduit de l’allemand par Paul Monnerat, Zurich, Art. Institut Orell Fussli, 1916, p. 2.
-
[117]
Ardeur : L. LEFÉBURE, « Rapport… », art. cit., 1892, p. 12 ; brochure : Paul FESTUGIÈRE, La charité en France. Un recensement général des œuvres charitables, Paris, Office central des œuvres charitables, 1896.
-
[118]
E. PLANTET, « Notice… », art. cit., p. XIV-XV et XX.
-
[119]
Rédiger eux-mêmes : c’était le cas, à New York, des répertoires de H.-J. Cammann et Hugh N. Camp (1868) et de W.-H. Tolman et W.-I. Hull (1894) ; mettre à jour : Paris charitable et prévoyant (1897), p. 1.
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[120]
C’est ce qu’avoue sans détour le Petit dictionnaire des œuvres de solidarité sociale et de bienfaisance (1903), qui signale Paris charitable et la France charitable et « [engage] beaucoup les amis des pauvres à se munir de ces intéressants recueils qui nous ont été d’un précieux concours pour établir le présent répertoire, et les aideront à faire le bien autour d’eux » (2e de couverture).
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[121]
Classified and Descriptive Directory to the Charitable and Beneficient Societies and Institutions of the City of New York (1883), p. III ; C.-S. LOCH, « New York Charities Directory », Charity Organisation Review, 7-76, 1891, p. 181.
-
[122]
Le nombre des sociétés et églises « qui ont promis de collaborer avec la COS », donné dans les rapports annuels de 1882 à 1896, indique deux périodes de rapide accroissement : le démarrage (1883- 1885) et 1889-1892 (488 à cette dernière date) ; ensuite l’accroissement devint très lent (531 en 1896).
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[123]
COS NY, 15th Annual Report from July 1st, 1896 to July 1st, 1897, New York, Central Office, 1897, p. 18-20.