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Le 31 décembre 2020 à minuit, le Royaume-Uni (RU) a quitté le marché unique et l'union douanière aux termes d'un accord de libre-échange Trade and Cooperation Agreement (TCA, 2022) négocié et signé in extremis la veille de Noël, permettant au RU d'éviter de justesse un Brexit désordonné sans accord. L'objectif des Britanniques consistant à s'affranchir au maximum de toute obligation vis-à-vis de l'Union européenne (UE) a conduit à un « hard Brexit » mettant fin à l'alignement des Britanniques à la réglementation européenne (hors Irlande du Nord qui s'est vue octroyer un statut spécial aux termes du Protocole sur l'Irlande du Nord). Cela a eu pour conséquence l'introduction de barrières significatives aux échanges de biens et de services entre l'UE et le RU.
Les relations économiques continuent d'être marquées par le discours antagoniste du Parti conservateur qui veut faire valoir un dividende économique et politique du Brexit et par la méfiance de ses pairs de l'UE et la volonté de certains d'entre eux de matérialiser un coût du Brexit. Il faudra probablement une nouvelle génération politique conservatrice moins marquée par le débat sur le Brexit et plus concentrée sur l'après-Brexit pour engager les relations avec l'UE sur une voie plus constructive. Car le RU ne peut pas échapper à l'attraction gravitationnelle de l'UE et se trouve piégé dans une évolution continue du cadre réglementaire européen, mais aussi d'une croissante homogénéité réglementaire concertée sinon à niveau mondial, du moins à l'échelle occidentale…

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Il est difficile de distinguer les impacts économiques du Brexit de ceux de la pandémie. Néanmoins le PIB du Royaume-Uni (RU) se serait détérioré de 5,2 %. Les importations de l'Union européenne (UE) ont sensiblement baissé et le RU est devenu moins ouvert et moins compétitif à l'international. Il y a eu une forte inflation à la suite de la dépréciation de la livre en 2016 et une contraction des investissements liée à l'incertitude. Les effets du Brexit sont limités pour l'UE, économie beaucoup plus grande que le Royaume-Uni.
Dans le secteur financier, le RU s'est retrouvé dans la situation d'un État tiers à l'Union sans passeport européen, soumis aux régimes d'équivalence réglementaire sectoriels. Les mouvements d'équipes de la City vers l'Union ont été assez limités (4 %). Londres garde des atouts, notamment ses infrastructures de marché comme les chambres de compensation, dont la substitution par des structures continentales est complexe. La concurrence réglementaire s'est peu matérialisée, mais pourrait s'intensifier par des adaptations rendant les réglementations britanniques plus efficientes sans affaiblir le cadre.
Classification JEL : F36, F38, F65, G18, H07.

Xavier Musca
Directeur général délégué, Crédit Agricole SA.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 30/01/2023
https://doi.org/10.3917/ecofi.148.0093
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