Ce que signifie le Brexit reste opaque et contesté. Dans l'immédiat, les relations entre le Royaume-Uni et l'UE dépendent de la résolution du différend sur le protocole d'Irlande du Nord, un pilier essentiel de l'accord de retrait de 2020. Sans accord mutuel, une confrontation majeure se profile. Les conséquences économiques du Brexit ont jusqu'à présent été négatives. Ses fervents défenseurs et l'électorat de plus en plus sont, pour des raisons opposées, déçus. Liz Truss, l'ancien Premier ministre britannique, visait une « nouvelle ère » de croissance économique, stimulée par un programme de droite de réductions d'impôts et de déréglementation, où « profiter des opportunités du Brexit » jouera, sans précision, un grand rôle. La façon dont cela fonctionnera dans la pratique est problématique. Une divergence rapide avec les règles de l'UE pourrait entraîner de nouvelles tensions en termes de « concurrence déloyale ». Pendant ce temps, le parti travailliste d'opposition a rejeté la réintégration dans l'UE, son marché unique ou son union douanière : pour de bonnes raisons électorales, Sir Keir Starmer est fermement opposé à la réouverture du débat sur le Brexit. Cependant, sa politique de « faire fonctionner le Brexit », bien que délibérément vague, laisse entrevoir la promesse d'une relation européenne plus coopérative.
Classification JEL : F36, F38, F65, G18.
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Plus de six ans après le vote du peuple britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), on ne sait toujours pas ce que le Brexit signifie, tout l'impact qu'il aura, ni en quoi il va réellement changer la physionomie des relations du Royaume-Uni avec ses voisins européens. Pourtant, les élections générales britanniques de décembre 2019 ont été largement remportées par le Parti conservateur sur la promesse de « réaliser le Brexit » (get Brexit done). En un sens – et non des moindres –, Boris Johnson a tenu sa promesse – et en accord avec l'UE. L'accord de retrait, ratifié par le Royaume-Uni en janvier 2020, et l'Accord de commerce et de coopération (ACC), approuvé par les deux chambres du Parlement en décembre 2020, représentent plusieurs milliers de pages de texte juridique adopté qui définissent cette future relation. Dans l'esprit d'un « gouvernement par les règles » de la Commission européenne, ça y est : le travail, à défaut d'être bien fait, est au moins accompli de manière satisfaisante. Pourtant, Johnson a eu beau prétendre que l'accord sur le Brexit était une tarte savoureuse que les électeurs n'avaient qu'à voter pour mettre au four, le Brexit ne pouvait être autre qu'un processus de longue haleine et non un événement unique.
D'abord, l'Irlande du Nord. Le casse-tête irlandais n'a joué qu'un petit rôle dans la campagne du référendum, mais a occupé une place centrale dans les négociations post-référendum. Avec le recul, l'idée que l'accord de retrait résoudrait le problème irlandais a toujours été fantaisiste…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 30/01/2023
- https://doi.org/10.3917/ecofi.148.0193

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