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Il est dans l'intérêt des banques centrales que les acteurs des marchés financiers et le grand public aient une bonne compréhension de leurs intentions et de leur « fonction de réaction », autrement dit de la manière dont elles réagissent aux changements intervenant dans l'environnement macroéconomique et dans la conjoncture économique.
Si cette vision des choses semble aujourd'hui largement admise, il n'a pas toujours été jugé pertinent, dans l'histoire des banques centrales, que le public ait une compréhension claire du fonctionnement de ces dernières. Ainsi, la Banque d'Angleterre (Bank of England, BoE) a maintenu au strict minimum la communication avec le public pendant la plus grande partie de son histoire. Entre 1920 et 1945, son gouverneur ne prenait la parole qu'une fois par an et. Les choses ont manifestement évolué depuis : il est rare qu'une journée passe sans que l'une des principales banques centrales fasse une intervention publique. Les banques centrales modernes perçoivent la communication avec le public et l'expression de leurs intentions comme faisant partie de leurs activités quotidiennes.
Une banque centrale a de bonnes raisons de vouloir que le public comprenne ses motivations et ses actions. De manière très générale, elle a besoin d'ancrer les anticipations inflationnistes à moyen terme du secteur privé à son objectif d'inflation, afin de remplir sa mission de stabilité des prix. Un mauvais ancrage des anticipations inflationnistes du secteur privé – compte tenu du caractère autoréalisateur de la dynamique de l'inflation – représente un sérieux problème pour une banque centrale…

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Français

L'efficacité des banques centrales à atteindre leurs objectifs de politique monétaire dépend également de leur capacité à signaler clairement leurs intentions aux participants des marchés financiers et au grand public. Après tout, les actions de politique monétaire sont transmises par les marchés financiers à l'économie réelle et aux ménages privés. En temps normal, c'est-à-dire avant la crise financière, le taux d'intérêt à court terme était le principal outil de communication de l'orientation de la politique monétaire. Connaître l'évolution du taux d'intérêt à court terme donnait une bonne idée de l'orientation que la banque centrale souhaitait donner à l'économie. L'ajout d'outils de politique non conventionnels, tels que l'achat pur et simple d'actifs financiers, et une interaction plus étroite entre les politiques monétaire et budgétaire ont rendu la «lecture» des banques centrales plus compliquée pour les acteurs du marché. En conséquence, les banques centrales doivent redoubler d'efforts pour faire passer leur message. Malheureusement, cela implique également un risque plus élevé de mauvaise communication et d'erreurs de politique.
Classification JEL : E40, E50, E52, E58, E60

Dirk Schumacher
Directeur général, Natixis Allemagne.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 05/04/2022
https://doi.org/10.3917/ecofi.144.0133
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