La politique des banques centrales a permis de surmonter deux crises majeures dans la période récente. Et si l'adage qui veut que la banque centrale ne peut pas tout reste vrai, il est néanmoins manifeste que les banques centrales sont désormais obligées de s'intéresser non pas au seul pilier monétaire, mais aussi à des catégories nouvelles comme la montée des dettes publiques, les investissements nécessaires au changement climatique, la montée des inégalités ou la concentration des patrimoines, bref élargir les critères de stabilité par une analyse monétaire et financière.
Classification JEL : E40, E50, E52, E58, E60
Article
La politique monétaire a eu un rôle décisif pour amortir, dans les pays avancés, les effets des deux dernières crises mondiales, celles de 2007-2009 et de 2020. Elle a aussi permis de sauvegarder l'intégrité de la zone euro. C'est le fameux « quoi qu'il en coûte » (« whatever it takes ») de Mario Draghi. Cette puissance et cette efficacité de la politique monétaire sont reflétées en creux par le mantra des banquiers centraux au cours de la dernière décennie : « La politique monétaire ne peut pas tout. » Cette limitation doit protéger les banques centrales d'une attente excessive qui, en les éloignant de leur mandat, porterait atteinte à leur crédibilité. Mais elle ne doit pas les empêcher de participer à affronter les défis à venir : montée de l'endettement public, ralentissement de la croissance potentielle, changement climatique, montée des inégalités. Tous ces défis ont des conséquences sur la stabilité des prix et des interférences avec la politique monétaire.
Paradoxalement, cette puissance et cette efficacité des politiques monétaires qui est réputée provenir de leur grande crédibilité se sont accompagnées d'une décennie de difficultés apparentes à remplir pleinement leur mandat, avec une inflation trop basse, significativement inférieure à la cible. Il est cependant remarquable de constater que, sauf au Japon, les anticipations d'inflation sont restées relativement ancrées. Cette crédibilité constitue le principal actif des banques centrales dans la conjoncture actuelle de regain des tensions inflationnistes, en partie dues à des facteurs exogènes, et d'incertitudes sur la durée de ces tensions…
Résumé
Plan
Auteurs
Cet article est achevé d'écrire au début de février 2022.
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 05/04/2022
- https://doi.org/10.3917/ecofi.144.0107

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