Les examens prénataux ont connu des améliorations majeures ces dernières années. Les méthodes d’imagerie médicale ont rencontré un développement important, permettant la détection de plus en plus de malformations fœtales. En parallèle, les techniques de génétique ont considérablement évolué. Mais les conséquences des anomalies éventuelles repérées par les examens réalisés ne sont pas toujours connues, en particulier en ce qui concerne le pronostic neuro-développemental, parfois éminemment variable pour une même anomalie. C’est le cas de l’agénésie du corps calleux (ACC). Diagnostiquée par échographie, le pronostic neuro-développemental des enfants atteints est incertain (d’un développement normal à un handicap très sévère). Les couples ont ainsi la possibilité de demander une interruption médicale de grossesse (IMG), puisque selon les termes de la loi, l’ACC peut donner « une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité […] » (Article 2213-1 du Code de Santé Publique). Les couples concernés sont donc confrontés au choix de poursuivre ou d’interrompre la grossesse. Cette malformation confronte de nombreux couples à un dilemme très délicat constituant un véritable paradigme de la prise de décision anténatale en situation d’incertitude. Comment les couples composent-ils avec cette incertitude dans leur prise de décision ?
L’agénésie partielle ou totale du corps calleux est une malformation cérébrale résultant d’une anomalie précoce du développement du corps calleux…