Le récit commence sans encombre : madame D est enceinte, c’est
une grossesse désirée par le couple et qui se déroule bien. Mais
à sept mois de grossesse, lors de la dernière échographie, le médecin
diagnostique une malformation très grave. Vraisemblablement, le
bébé s’il venait à naître, vivrait sa courte vie dans un état végétatif. La législation française permet aux couples de demander une
interruption médicale de grossesse (IMG) si une pathologie grave
et incurable est diagnostiquée chez le fœtus, et ce peu importe le
terme de la grossesse. Le couple décide alors de procéder à une
IMG. Suite à quoi, les parents demandent une investigation génétique en vue d’une future grossesse. En effet, la maladie dont était
porteur l’enfant pouvait provenir, soit des parents par hérédité, soit
être une mutation de novo. Cette recherche génétique va prendre un
an et pendant cette année ils se demandent chacun s’ils sont porteurs de cette pathologie, et si la maladie va se déclarer un jour chez
l’un d’eux. Après avoir perdu son bébé, Madame D est en proie
au doute : va-t-elle perdre son mari précocement ? Va-t-elle, elle
aussi, déclencher la maladie ? Il y a, dans l’histoire familiale de
Mme D, un « trou » générationnel. En effet, personne ne sait qui est
son grand-père. Cette suspicion de maladie génétique vient alors
interroger ce manque : le grand-père inconnu avait-il cette maladie ?
Après un an d’attente ils apprennent finalement que la maladie
s’est déclenchée de novo chez l’enfant…