La problématique de l’autisme s’avère aujourd’hui extrêmement présente aussi bien dans le socius que chez les professionnels de l’enfance.
Le concept de « Troubles du spectre autistique » (TSA) qui
regroupe, au sein du DSM5 les trois catégories de « Troubles
envahissants du développement » (TED) du DSM4, à savoir
les TED typiques, atypiques et non spécifiés, ne va pas sans
poser de multiples questions.
D’un côté il nous invite à réfléchir à un maillon physiopathologique éventuellement commun à tous les TSA en dépit de
l’hétérogénéité clinique indéniable de cette rubrique nosologique, d’un autre côté il peut s’avérer gênant pour proposer des
modalités de prise en charge spécifiques de chaque enfant,
fussent-elles toujours multidimensionnelles.En tout état de cause, sans entrer ici dans ce débat et sans
prendre parti quant à l’étiologie proprement dite de ces
troubles, il semble que l’on puisse actuellement penser que
ceux-ci renvoient, d’une manière ou d’une autre, à une dyssensorialité qui entrave le couplage harmonieux des différents flux
sensoriels et donc l’organisation différenciée des flux relationnels qui en découle.
Qui dit dyssensorialité dit échec de la synchronisation
polysensorielle.
Après avoir rappelé les liens qui existent entre la
synchronie polysensorielle et la possibilité de vivre l’objet en
extériorité (soit comme un objet autre que soi), nous présenterons quelques réflexions théoriques permettant de penser le
passage de l’intersubjectivité à la subjectivation, avant de
conclure en envisageant la place des dyssensorialités comme
maillon étiopathogénique central des organisations autistiques…