CAIRN.INFO : Matières à réflexion

J’assure la présidence de l’association Pikler Lóczy-France depuis 2007 et si j’ai accepté cette présidence avec enthousiasme, c’est parce que je crois que dans le monde difficile qui est le nôtre, les apports de l’Institut Pikler-Lóczy sont porteurs d’une vision du bébé et de son développement qui est garante de l’unité de la personne en devenir des plus petits, et qui, dans le même temps, nous permet de veiller à leur liberté et à leur dignité au sein d’une véritable éthique du soin.
Cette dimension éthique ne laisse pas de m’impressionner et j’ai ainsi à cœur de concourir à la diffuser dans la mesure de mes moyens.
L’Institut Pikler-Lóczy a été fondé à Budapest en 1946 par la pédiatre Emmi Pikler, au carrefour des différents courants de pensée pédiatrique, psychanalytique et pédagogique, dans le but d’accueillir de jeunes enfants rescapés de la tourmente qui s’était abattue en Europe à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale. Certains de ces enfants étaient littéralement privés d’histoire, sans prénom, sans nom, séparés de leurs parents pour des raisons diverses et sans récit possible de ce qu’ils avaient vécu.
Les équipes de Lóczy ont alors pu mesurer à quel point il est difficile de s’occuper d’enfants dont on ne sait rien, et elles ont ainsi développé une remarquable professionnalisation des soins qui, depuis, a fait école dans le monde entier et notamment en France grâce aux travaux de M. David et G. Appel (1973).
Plus de 4 000 enfants ont été accueillis dans la pouponnière de l’Institut Pikler-Lóczy entre 1946 et 2011, année de sa fermeture…

Français

Après un petit rappel sur l’histoire de la pédagogie piklérienne et de l’Institut Pikler-Lóczy à Budapest, l’auteur montre comment l’approche piklérienne constitue une sorte de pari au regard de la néoténie humaine puisqu’il s’agit au fond de tenter de laisser toute sa part active au bébé (aussi petite, restreinte soit-elle) en dépit de son immaturité fondamentale et donc fondatrice. Il montre ensuite comment les positions de la psychanalyste Maria Torok sont compatibles avec le « concept d’activité autonome » qui fait partie des fondamentaux piklériens comme fruit de la « liberté motrice ». La dernière partie de l’article est consacrée aux liens qui peuvent être faits entre certains aspects de l’approche piklérienne (tel le concept de « personne de référence ») et la théorie de l’attachement.

Mots-clés

  • Activité autonome
  • attachement
  • Institut Pikler-Lóczy
  • liberté motrice
  • néoténie
  • Torok
Bernard Golse
Pédopsychiatre-psychanalyste (membre de l’Association psychanalytique de France), professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris-Descartes, fondateur et directeur scientifique de l’Institut contemporain de -l’enfance, Institut Paris-Brune, 26 boulevard Brune, 75014 Paris.
bernard.golse@icloud.com
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Mis en ligne sur Cairn.info le 07/04/2022
https://doi.org/10.3917/cont.055.0071
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