Les occasions sont rares de pouvoir témoigner de son propre parcours professionnel et des croyances qui ont gouverné cette trajectoire. Un grand merci à Françoise de Barbot et Martine Frischmann de me donner cette occasion rare dans ce numéro de Contraste. Une telle invitation formulée par des cliniciennes si opiniâtres et créatives ne peut que donner du cœur à l’ouvrage !
Dans ce texte, je souhaite viser trois objectifs.
D’abord, raconter la métamorphose professionnelle qui m’a conduit de psychologue clinicien de la première enfance à psychologue « avocat » de la périnatalité.
Ensuite, je me centrerai sur les limites des parcours académiques pour s’initier puis exercer dans cette spécialité, mais aussi sur les riches potentialités actuelles.
Enfin, dans une troisième et dernière étape, pour répondre à l’invitation de Françoise de Barbot et Martine Frischmann de délivrer un message issu de ce parcours, je plaiderai en faveur d’une pratique clinique et de recherches qui aspirent à sortir de l’ornière du clivage entre psyché et soma que je nomme le syndrome de la tour de Babel. D’ailleurs, la revue Contraste m’est toujours apparue comme, typiquement, une zone de résistance à ce syndrome.
Ma première intention est donc de témoigner des points d’appui et de résistance de ma prise de conscience du premier chapitre périnatal et de ses conséquences sur les dispositifs interdisciplinaires d’accompagnement et de soins. En d’autres termes, comment en suis-je arrivé à affirmer aujourd’hui qu’…