CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Les politiques de la famille en France font l’objet d’un mouvement
profond de transformation (Seraphin, 2013), qui affecte peu ou prou
tous les pays d’Europe occidentale et dont on peut penser qu’il s’appliquera à terme à l’ensemble des pays européens. Il s’agit du passage progressif d’une politique centrée sur la famille, en tant qu’entité globale faisant l’objet d’une préoccupation politique quant à sa place et sa fonction, à une politique centrée sur ce que désormais on appelle la « parentalité », autrement dit les liens et les relations établis entre parents et enfants (Neyrand, 2011).
Ce recentrage sur une partie seulement des rapports familiaux place au centre des préoccupations l’enfant, et correspond à un ensemble de transformations qui ont affecté les cadres de la vie privée et familiale, et plus particulièrement les rapports de pouvoir à l’intérieur de la famille et la place de chaque sexe par rapport aux études, au travail, à l’enfant, à la sexualité et au politique. Ceci sur un fond de perte de la valeur instituante de la famille que représentaient le mariage et ce sur quoi il s’était originé, la religion. Au mouvement de désenchantement du monde qu’exprimait la laïcisation de la société (Weber, 1996 ; Gauchet, 1985) particulièrement manifeste en France depuis la séparation de l’Église et de l’État en 1905, se conjuguait une affirmation de plus en plus forte de l’individu, de son autonomie, de ses droits et de son bien-être.
Avec le xxe siècle se développe ce que Michel Foucault (1976) désigne comme le passage du régime de la loi au régime de la norme, autrement dit une gestion par intériorisation des normes plutôt que par répression des manquements à la loi, ou le passage « de la coercition directe à la régulatio…

Français

Le texte rappelle le contexte de la montée du soutien de la parentalité, parti de la société civile, et auquel les institutions et l’État vont progressivement s’intéresser, en tentant de le formaliser. Cela dans une perspective assez contradictoire, puisque renvoyant à des présupposés multiples et pas forcément homogènes, sociaux, éducatifs, politiques, managériaux… alors même que l’idée de parentalité a essayé de rendre compte du basculement fondamental de l’ordre familial à partir des années 1970.

Mots-clés

  • Parentalité
  • soutien à la parentalité
  • mutations sociales et familiales
  • encadrement législatif
  • politique familiale
  • enfant
  • éducation
  • parentalisme
Gérard Neyrand
Sociologue, professeur émérite, université Toulouse 3, membre du cresco (ea 7914), directeur du cimerss (Bouc Bel Air)
cimerss@sfr.fr
Il vous reste à lire 96 % de cet article.
Acheter cet article 4,00€ 15 pages, format électronique
(html et pdf)
add_shopping_cart Ajouter au panier
Autres options
Acheter ce numéro link Via le sommaire
S'abonner à cette revue link Via la page revue
Membre d'une institution ? business Authentifiez-vous
Déjà abonné(e) à cette revue ? done Activez votre accès
Mis en ligne sur Cairn.info le 05/02/2020
https://doi.org/10.3917/cnx.112.0015
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour Érès © Érès. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...