Article
Un article scientifique publié en avril 2019 par l’Institut national d’études démographiques (INED) indique qu’en France métropolitaine en 2008, les deux prénoms les plus souvent portés par les petits-fils d’immigrés du Maghreb seraient « Yanis » et « Nicolas ». Au total, selon l’étude, seulement 23 % des petits-enfants d’immigrés du Maghreb porteraient un prénom « arabo-musulman », un ordre de grandeur assez proche des 16 % de petits-enfants d’immigrés d’Europe du Sud qui porteraient un prénom « latin ». Problème : ces résultats, largement médiatisés, sont inexacts. Ces erreurs sont troublantes car, depuis 2019, les auteurs et l’INED refusent de communiquer leur méthodologie et empêchent la vérification de leurs résultats, contrevenant par là aux règles élémentaires de l’intégrité scientifique.
S’inscrivant dans un courant de recherches en sciences sociales qui étudie le choix du prénom comme « une mesure de l’assimilation », le sociologue Baptiste Coulmont, spécialiste des prénoms, et le démographe Patrick Simon, spécialiste des immigrés, posent dans leur article la question suivante : « Les prénoms donnés par les immigrés à leurs enfants, et ceux que reçoivent à la génération suivante leurs petits-enfants, sont-ils puisés dans le registre des prénoms des pays d’origine, ou sont-ils au contraire similaires à ceux donnés par la population majoritaire [c’est-à-dire la population sans ascendant immigré ni natif des DOM] ? »
Fondé sur l’exploitation statistique de l’enquêt…
Plan
Auteur
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/06/2022
- https://doi.org/10.3917/cite.090.0155

Veuillez patienter...