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Bien que sa publication ait été entamée à la fin des années 1930, l’œuvre de Norbert Elias n’a commencé d’être véritablement connue et diffusée qu’à partir des années 1970. Deux générations se sont donc écoulées au cours desquelles son influence s’est exercée non seulement dans sa discipline initiale, la sociologie, mais aussi dans une pluralité de disciplines des sciences humaines et sociales concernées par ses différentes thématiques : l’histoire, et notamment l’histoire culturelle et l’histoire de l’art, la science politique, l’anthropologie, la psychanalyse, le droit, la philosophie, l’épistémologie. L’exceptionnelle pluridisciplinarité de cette œuvre tient tant au caractère transversal de la plupart de ses objets qu’à la force heuristique de ses concepts : « configuration », « processus », « habitus », « homo clausus », « intériorisation des contraintes », « quête de l’excitation » se sont peu à peu imposés dans les boîtes à outils de nombreux chercheurs, notamment en Europe. Mais a-t-on encore vraiment pris toute la mesure tant du pouvoir corrosif que de la puissance heuristique de cette pensée ?
En France et dans l’espace francophone, son influence s’est affirmée et affinée au cours de trois vagues de traductions assez distinctes.
La première vague a surtout touché les historiens, avec la traduction au milieu des années 1970, à deux ans d’intervalle, des deux tomes issus de son monumental essai sur le « processus de civilisation » (La Civilisation des mœurs, publié en 1969 et traduit en 1973, e…
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Ce dossier est dédié à la mémoire de Johan Goudsblom (1932-2020), fervent passeur de la pensée d’Elias.
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/12/2021
- https://doi.org/10.3917/cite.088.0015

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