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La Chine n’est toujours pas un pays riche : bien qu’au deuxième rang mondial pour son produit intérieur brut (PIB) en valeur nominale, elle ne se plaçait encore, en 2017, qu’au 76e rang pour son PIB par habitant. Malgré des performances économiques spectaculaires, la Chine n’a pas non plus, en matière de progrès social, fait plus de chemin que la majorité des autres pays : en 1980, elle se situait au 92e rang mondial pour son indice de développement humain (IDH) ; mais en 2018, elle stagnait au 86e rang, loin derrière la Fédération de Russie (49e) ou la Corée du Sud (22e) (Pnud, 2018). Pourtant, alors même que son économie montre des signes d’essoufflement, elle doit désormais faire face à des défis démographiques propres aux pays les plus développés de la planète : une fécondité désormais très faible et un vieillissement démographique rapide. Elle se trouve ainsi à un moment charnière à la fois de son développement et de son évolution démographique, qui nécessite de nouvelles réformes tant économiques que sociales.
Après plusieurs décennies de croissance soutenue, la population chinoise n’augmente désormais plus que faiblement (autour de + 0,5 % par an entre 2000 et 2020). Cette croissance devrait encore ralentir jusque vers le milieu de la décennie, la population devant alors plafonner à moins de 1,4 milliard d’habitants. La Chine commencera ensuite à perdre des habitants, et donc à céder du terrain dans la démographie mondiale. Aujourd’hui pays le plus peuplé – elle compte encore plus d’habitants que l’Afrique, l’Inde ou que le continent américain –, elle devrait passer derrière l’Inde dès 2024 et être simultanément devancée par le continent africain, dont la population dépassera les 1,5 milliard dès 2025 (UN-WPP, 2019, variante moyenne)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/06/2020
- https://doi.org/10.3917/cite.082.0087

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