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« Écrivains et penseurs autour du Chambon-sur-Lignon » : c’est le titre d’une exposition qui s’est tenue à l’été 2018 au Lieu de mémoire du Chambon. Pourquoi une telle institution – ouverte en 2013 – dans cette petite commune de Haute-Loire sise au sud-est du Massif central, entre Valence à l’est, Saint-Étienne au nord et le Puy-en-Velay à l’ouest ? C’est qu’elle fut, avec les villages environnants – ce qu’on appelle sur place le « Plateau » – le haut-lieu des « Justes », qui sauvèrent pendant la seconde guerre mondiale plusieurs centaines, sinon des milliers de Juifs : d’où sa reconnaissance par Yad Vashem à Jérusalem, et son renom dans le monde juif (voir ci-après l’article de François Heilbron sur les liens du Chambon avec le mémorial de la Shoah). Mais c’est aussi qu’elle fut le siège d’un célèbre internat protestant, le Collège cévenol, ouvert juste avant la guerre et qui dut fermer ses portes au moment où s’ouvraient celles du Lieu de mémoire. Il existe d’ailleurs un lien entre ces deux motifs de réputation : c’est que l’internat fut créé à l’initiative du pasteur André Trocmé (ainsi que de sa femme Magda, et de son collaborateur Édouard Theis), grâce à qui s’organisa aussi le sauvetage des Juifs (voir ci-après l’article de Patrick Cabanel sur le philosémitisme protestant).
Mais à cette double spécificité, aujourd’hui bien connue et documentée par de nombreux ouvrages, articles et même films, s’ajoute une caractéristique restée longtemps méconnue, du moins dans sa globalité : c’est que cette commune de moins de 3 000 habitants fut, pendant au moins une génération, l’épicentre d’une exceptionnelle concentration de grands intellectuels…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/06/2019
- https://doi.org/10.3917/cite.078.0125

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