Les auteurs de cet article traitent de la question de l’adolescence chez le sujet déficient moteur. À travers une étude de cas, issue du suivi d’une jeune fille de 16 ans, accueillie dans un Institut d’éducation motrice (IEM), il s’agit de comprendre le cheminement, qui conduit de l’entretien psychologique ponctuel à la demande d’un tiers, à une démarche qui, progressivement, s’affirmera comme une demande de soin psychique, pour ouvrir, avant le départ de la jeune fille en Établissement et service d’aide par le travail (ESAT), à une thérapie en face à face. Les auteurs montrent comment cette relation thérapeutique s’est construite et a évolué progressivement, influencée par des événements extérieurs à la thérapie, relatifs à la famille et à la prise en charge institutionnelle. Malgré ces aléas, l’émergence des affects dépressifs et le soutien apporté par la thérapie ont favorisé la relance du processus de subjectivation, en favorisant les capacités de cette adolescente à se dire sujet autonome et à prendre une place telle. Dans cet article, est montré l’intérêt qu’il y a de proposer des espaces de dégagement à ces adolescents, chez qui les problématiques de perte, d’appropriation de l’image de soi, mais également la souffrance peuvent s’exprimer.
Article
L’adolescence constitue une période de remaniements physiques, psychiques, relationnels importants dans la vie de tout sujet, mais également de ses proches et, en particulier, ses parents. Une pratique de psychologue dans un Institut d’éducation motrice (IEM) a permis de mesurer toute la complexité de la période d’adolescence pour les jeunes déficients moteurs, car le handicap remet en cause ce processus dans la mesure où les limites qu’il impose agit sur le vécu de l’adolescence. De plus, il apparaît que, pour ces adolescents, les « ressources et moyens pour réaliser le travail relatif aux processus adolescents sont limités » (Picon, 2009). Les auteurs de cet article visent, à partir de l’analyse d’un suivi longitudinal rétrospectif d’une adolescente atteinte d’infirmité motrice cérébrale, à montrer l’intérêt de proposer un travail d’élaboration psychique d’orientation psychodynamique avec ces adolescents, afin de les aider à trouver les ressources internes nécessaires pour subjectiver leur handicap. Pendant les quatre années de ce travail, ont alterné des périodes de suivi régulier, des séances plus espacées et des périodes d’interruption. Toutes les séances de ce suivi ne seront pas analysées, mais seulement les périodes clés et leurs articulations, afin de mieux saisir les enjeux de cette clinique. Ce suivi, alors que j’étais jeune psychologue, m’a amenée à m’interroger, à douter de mes capacités à accompagner cette adolescente. Cependant, il m’a permis de mesurer les enjeux de cette clinique, ainsi que toute la complexité et la richesse de la réalité interne de ces jeunes…
Résumé
Plan
Auteurs
Correspondance : Sophie Pivry, Régine Scelles, Université Paris Nanterre, 200 avenue de la République, CLIPSYD (EA 4430) 92001 Nanterre Cedex, France
Cité par
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/05/2018
- https://doi.org/10.3917/bupsy.555.0691

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