CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Partant du constat de l’usage flou du terme « arrangements » en sociologie de la famille, ce texte vise à clarifier son emploi afin d’en mesurer l’intérêt, la portée et les contours pour penser des pratiques familiales. Rien ne vaut pour cela de s’adresser à un lectorat en dehors de sa discipline, ce qui oblige à expliciter certains points qui, parfois, demeureraient implicites. J’écris depuis la sociologie, une discipline dont les savoirs sont fondés sur le recueil de matériaux empiriques (entretiens, observations, archives, production et analyse de données statistiques). Cela fait une vingtaine d’années que je travaille – souvent avec Sibylle Gollac, mais aussi au sein d’équipes de recherches plus larges – sur les dimensions économiques et juridiques de la famille : les transmissions patrimoniales, les séparations conjugales, l’organisation des économies domestiques, la division du travail entre conjoint·es. Mes recherches s’inscrivent dans le sillage d’une sociologie féministe matérialiste, centrée sur les dimensions économiques de la domination masculine. Il contribue aussi au renouvellement de la sociologie bourdieusienne, attentive aux rapports de domination, par une approche intersectionnelle qui articule rapports sociaux de genre, de classe, de race, d’âge et de génération (Bessière, 2017 ; Bessière et Gollac, 2020).
Dans cet article, je reviens d’abord sur la genèse du terme « arrangements de famille » dans mes travaux sur les transmissions d’entreprises familiales viticoles à Cognac…

Français

Ancré en sociologie, ce texte vise à clarifier l’emploi du concept d’arrangements de famille dans les sciences sociales de langue française et anglaise et précise son intérêt par rapport au terme concurrent de négociation pour décrire la prise collective de décisions par des personnes apparentées. Cette conceptualisation permet de penser la production plus ou moins formalisée d’un consensus entre des personnes apparentées qui ont éventuellement des intérêts contradictoires et sont prises localement dans des rapports de pouvoir, et plus généralement dans des rapports de domination qui les dépassent. L’article insiste sur la dimension temporelle de ces arrangements qui sont tout à la fois un processus et un résultat.

Mots-clés

  • sociologie de la famille
  • négociation
  • consensus
  • conflit
  • décision collective
Céline Bessière
Université Paris-Dauphine — PSL University — IRISSO
celine.bessiere@dauphine.psl.eu
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Mis en ligne sur Cairn.info le 10/10/2022
https://doi.org/10.3917/aphi.854.0029
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