En rejetant la psychothérapie centrée sur l’intervention, Rogers a avancé la conception selon laquelle « les conditions essentielles de la psychothérapie existent dans une configuration unique, même si le client peut les utiliser très différemment ». Cette conviction implique-t-elle vraiment un refus de différencier ou de diagnostiquer ? D’un point de vue dialogique, les thérapeutes et les clients ne sont pas seulement considérés comme étant en relation ; en tant que personnes, ils sont des relations, ce qui les rend différents à chaque contact thérapeutique. La thérapie centrée sur la personne, conceptualisée comme une rencontre personnelle, implique non seulement la co-expérience mais aussi la co-réflexion des expériences dans la relation. Ce changement de paradigme épistémologique de l’Approche centrée sur la personne entraîne une contre-position fondamentale au diagnostic et à la classification traditionnels : c’est le client qui définit le sens de son expérience et qui, de ce fait, « in-forme » le thérapeute, qui est mis au défi de s’ouvrir et de risquer la co-création de devenir une relation unique. L’article développe des critères pour une conceptualisation véritablement centrée sur la personne des différents processus de développement de la personnalité.
- thérapie non-directive
- développement de la personnalité
- relation humaine
- relation thérapeutique
- rencontre
- authenticité
- adaptation sociale
- santé mentale
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- humanisme
- philosophie des sciences
- phénoménologie
- herméneutique
- constructivisme
- existentialisme