CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 La naissance de jumeaux, et a fortiori de triplés, constitue un événement remarquable qui frappe les imaginations et reste vivace durant plusieurs générations dans les récits familiaux. La ressemblance extrême, physique ou morale, ou au contraire l’opposition radicale des caractères et des destins, la forte mortalité en bas âge de ces enfants, sont autant de clichés populaires qui méritent d’être confrontés à la réalité, du moins en ce qui concerne les aspects démographiques et familiaux qu’il est possible de mesurer.

2 Qu’en est-il réellement de la fréquence des accouchements multiples hier et aujourd’hui ?

3 Pour quelques régions ou États dont les systèmes d’enregistrement statistiques de l’état civil remontent au xviiie siècle, on possède des informations sur la fréquence des naissances gémellaires depuis cette époque. Tel est le cas, par exemple, de pays scandinaves et dans une certaine mesure de la France (Fellman et Eriksson, 1993). On peut alors déceler quelques grandes tendances, telles que la diminution de la fréquence des accouchements multiples entre le xviiie et le début du xxe siècle et l’augmentation de cette fréquence durant les dernières décennies du xxe siècle, que ce soit en France (Daguet, 2002) ou dans le nord de l’Europe (Högberg et Wall, 1993). Pour d’autres régions du monde, l’observation ne commence qu’au xxe siècle, laissant percevoir qu’actuellement le taux de gémellité est nettement plus élevé en Afrique que sur les autres continents et que près de la moitié des jumeaux naissent en Afrique (Pison, 2000).

4 Pour une observation plus fine, le dépouillement systématique des registres paroissiaux et d’état civil de paroisses et communes permet de réaliser des études, dans un cadre géographique bien entendu restreint. Ainsi, l’enquête de l’INED, prenant en considération quelque 136 000 accouchements enregistrés dans 39 villages répartis sur le territoire national, durant la période 1700-1829 (Gutierrez et Houdaille, 1983), fournit des éléments précieux auxquels nos propres observations peuvent être confrontées. L’analyse de la gémellité dans un cadre restreint, prenant en considération la dimension généalogique, permet d’aborder quelques points nouveaux, par exemple l’existence d’une prédisposition familiale à la procréation de jumeaux.

La fréquence des accouchements multiples

5 Nous avons pu réunir plusieurs observations dans le cadre régional, issues de travaux réalisés par des membres de notre équipe. La châtellenie de Thoissey, dans le Val de Saône, réunit 5 paroisses rurales autour de la petite ville de Thoissey. La châtellenie de Saint-Trivier, située à une vingtaine de kilomètres seulement de Thoissey, se trouve sur le plateau de Dombes, dans des conditions sanitaires nettement plus défavorables. La commune de Villié-Morgon est située dans le Beaujolais, à proximité de Thoissey mais sur la rive opposée de la Saône. Enfin, la vallée de la Valserine est composée de cinq communes alignées le long de cette rivière, à la limite des départements de l’Ain et du Jura. Toutes périodes et tous sites confondus, notre observation repose sur plus de 82 000 naissances, dont 1 405 naissances gémellaires.

Tab. 1

Fréquence des naissances gémellaires dans le cadre régional

Nombre de naissances observéesAccouchements multiplesFréquence des accouchements multiples (p. 1 000)
Thoissey 1670-16993 0306320,8 (1/48)
Thoissey 1700-178920 86435216,9 (1/59)
Thoissey 1790-183914 55122815,7 (1/64)
Villié-Morgon 1664-17393 2724513,8 (1/73)
Villié-Morgon 1740-17894 9638517,1 (1/58)
St-Trivier 1720-17894 22412228,9 (1/35)
St-Trivier 1790-18694 3899621,9 (1/46)
Valserine 1700-178910 15216216,0 (1/63)
Valserine 1790-18398 83812013,6 (1/74)
Valserine 1840-18995 3569117,0 (1/59)
Valserine 1900-19792 4724116,6 (1/60)

Fréquence des naissances gémellaires dans le cadre régional

Sources : Thoissey (Bideau, inédit) ; Villié-Morgon (Barbero, 1977 et Emerique, 1977) ; Saint-Trivier (Brunet, 1979) ; Valserine (Bideau et Brunet, inédit).

Contrastes locaux et évolutions chronologiques

6 Les écarts entre communes et entre périodes ne sont pas négligeables, pouvant évoquer des fréquences de gémellité différentes, mais pouvant aussi refléter les aléas dus à l’observation de petits effectifs. C’est dans la châtellenie de Saint-Trivier en Dombes que les naissances gémellaires semblent plus fréquentes. Les deux observations portant sur le xviie siècle montrent un écart important entre la fréquence des naissances gémellaires à Thoissey (20,8 p. 1 000) et celle de Villié-Morgon (13,8 p. 1 000).

7 Dans le cadre communal, les évolutions chronologiques sont contradictoires. La fréquence des naissances multiples décroît entre le xviiie siècle et le début du xixe siècle à Thoissey, à Saint-Trivier et dans la Valserine, mais augmente à Villié-Morgon. Dans la vallée de la Valserine, où l’observation porte sur trois siècles, la fréquence de ces naissances évolue peu durant cette période.

8 Ces observations sont compatibles avec celles que l’on peut trouver dans d’autres monographies. La proportion de naissances gémellaires évolue de 1/102 à 1/69 dans la vallée de Vallouise au cours des xviie et xviiie siècles (Prost, 1993), elle est de l’ordre de 1/94 à Grenoble à la fin du xviie siècle (Bornarel, 1968).

9 L’étude de l’INED qui repose sur le dépouillement des registres paroissiaux et d’état civil de 39 villages fournit également des résultats proches de ceux que nous observons. Parmi ces 39 villages, les écarts sont importants (Gutierrez et Houdaille, 1983). La fréquence la plus élevée est observée en Bresse (20,9 p. 1 000), à proximité de la région que nous étudions, et la plus faible dans les Alpes-Maritimes (4,7 p. 1 000). Face à une proportion aussi faible, les auteurs en arrivent à s’interroger sur la qualité de l’enregistrement de ces naissances. En additionnant les observations, cette étude de l’INED fait apparaître une diminution sensible de la fréquence des naissances multiples qui n’est pas évidente dans le cadre monographique. Globalement, celles-ci représentaient 14,7 naissances sur 1 000 en 1700-1749, 13,4 pour 1 000 en 1750-1789 et 9,3 pour 1 000 en 1790-1829.

10 Les comparaisons internationales sont difficiles, faute de données pour les périodes anciennes. En Suède, la fréquence des naissances gémellaires a été divisée par deux entre le milieu du xviiie siècle (environ 17 p. 1 000) et le milieu du xxe siècle (environ 9 p. 1 000) (Fellman et Eriksson, 1993). Une importante baisse au cours du xixe siècle est également relevée en Australie (Doherty et Lancaster, 1986).

Tab. 2

Distribution des paires de jumeaux selon le sexe des enfants

Deux garçons %Deux filles %Garçon + fille %Nombres absolus
Thoissey 1670-183930,530,539,0643
St-Trivier 1720-186933,826,240,0218
Valserine 1700-197931,630,038,3414
France INED 1700-182931,731,336,91 635
France 189933,531,734,79 528

Distribution des paires de jumeaux selon le sexe des enfants

Sources : Thoissey (Bideau, inédit) ; Saint-Trivier (Brunet, 1979) ; France 1700-1829 (Gutierrez et Houdaille, 1983) ; France 1899 (cité dans Gutierrez et Houdaille, 1983).

Garçons et filles, monozygotes et dizygotes

11 Les résultats sont dans l’ensemble concordants. Ce sont partout les paires de jumeaux composées d’un garçon et d’une fille qui sont les plus nombreux, de 35 à 40 % de l’ensemble. Les paires de jumeaux composés de deux garçons sont également partout plus nombreuses que celles composées de deux filles, avec un écart très faible à Thoissey et dans les 39 villages étudiés par l’INED, mais avec un écart sensible à Saint-Trivier.

12 Le rapport de masculinité ne s’éloigne guère de ce qui est habituellement observé dans l’ensemble des naissances : 100 à Thoissey, 101 dans les 39 villages de l’INED, 103 dans la vallée de la Valserine. Seule exception, le rapport de masculinité monte tout de même à 115 dans la châtellenie de Saint-Trivier alors que ce rapport y est proche de 100 pour l’ensemble des naissances.

13 Il existe deux types de naissances gémellaires, correspondant à deux phénomènes biologiques différents. Il y a polyovulation lorsque deux ovocytes ou plus sont libérés simultanément. La fécondation de chacun par un spermatozoïde aboutit à une grossesse multiple de type bivitellin ou dizygote (DZ). En revanche il y a polyembryonie lorsqu’un seul ovule, fécondé par un seul spermatozoïde, subit un clivage au cours des premiers stades de son développement. On parle alors de grossesse univitelline ou monozygote (MZ). Il s’agit donc de deux phénomènes biologiques différents.

Tab. 3

Estimation de la proportion des jumeaux dizygotes (DZ) et monozygotes (MZ) pour 1 000 naissances[1]

Jumeaux DZJumeaux MZFréquence des accouchements gémellaires
Thoissey 1670-183913,03,716,7
St-Trivier 1720-186920,23,125,3
Valserine 1700-197911,83,615,4
INED France 1700-18299,23,312,5
France 1946-19507,13,710,8

Estimation de la proportion des jumeaux dizygotes (DZ) et monozygotes (MZ) pour 1 000 naissances[1]

Sources : Thoissey (Bideau, inédit) ; Saint-Trivier (Brunet, 1979) ; Valserine (Bideau et Brunet, inédit) ; France 1700-1829 (Gutierrez et Houdaille, 1983) ; France 1946-1950 (Darnaud, 1975).

14 Une méthode statistique proposée par Weinberg dès 1901, et largement employée de nos jours, permet d’estimer la proportion de jumeaux monozygotes (Susanne et Corbisier, 1969). Les jumeaux de sexes différents, qui sont forcément dizygotes, sont censés représenter la moitié de l’ensemble des dizygotes. On peut ainsi évaluer le nombre total des dizygotes, puis le nombre des monozygotes s’obtient par différence.

15 La fréquence plus élevée de naissances gémellaires dans les exemples régionaux, et notamment à Saint-Trivier, semble provenir essentiellement d’une proportion plus importante de jumeaux dizygotes. Par contre, la fréquence des naissances de jumeaux monozygotes apparaît identique, ou peu s’en faut, dans toutes les observations y compris celle des 39 villages étudiés par l’INED et celle de la France contemporaine. La faiblesse des effectifs ne permet pas de déterminer une évolution chronologique du phénomène, même si dans le cas de Thoissey la baisse globale de la fréquence des naissances gémellaires entre 1670 et 1839 semble due avant tout à la baisse des jumeaux dizygotes. Des résultats proches, avec une forte diminution de la fréquence des naissances multiples de type dizygote sont également observés dans les pays scandinaves au cours du xixe siècle (Eriksson, 1973). La fréquence des dizygotes serait quant à elle restée stable en Scandinavie, aux environs de 3,5 p. 1 000 soit au niveau que nous estimons pour ces populations de la région lyonnaise (Högberg et Wall, 1993).

Tab. 4

Estimation de la proportion des jumeaux dizygotes (DZ) et monozygotes (MZ) pour 100 naissances. Thoissey

Jumeaux DZJumeaux MZFréquence des accouchements gémellaires
1670-169917,23,620,8
1700-178913,33,616,9
1790-183912,53,215,7
1670-183913,13,616,7

Estimation de la proportion des jumeaux dizygotes (DZ) et monozygotes (MZ) pour 100 naissances. Thoissey

Source : Bideau, inédit.

16 La forte fréquence actuellement observée de naissances gémellaires en Afrique serait due essentiellement à la naissance de nombreux jumeaux dizygotes et « les vrais jumeaux naissent partout dans les mêmes proportions » (Pison, 2000, 1). Cette proportion est actuellement de l’ordre de 4 p. 1 000, soit proche du niveau que nous estimons dans le cadre régional dans les siècles passés.

Quelques caractéristiques des mères et des enfants

Gémellité et âge de la mère

17 Il est maintenant acquis que la probabilité pour un femme de donner naissance à des jumeaux varie avec l’âge de la mère et avec le rang de l’accouchement. Les observations portant sur la gémellité en France au xxe siècle sont sans ambiguïté : « Tout au long du siècle, c’est entre 35 et 39 ans que la femme a la plus forte probabilité de donner naissance à plusieurs enfants. » (Daguet, 2002, 215). C’est particulièrement la fréquence des jumeaux dizygotes qui croit en fonction de l’âge de la femme (Darnaud, 1975 ; Susanne et Corbisier, 1969). Une explication en est que le taux de FHS (Follicule Stimulating Hormone) est deux fois plus important à 35-39 ans qu’à 25 ans (Gedda, 1975).

Tab. 5

Distribution des naissances gémellaires en fonction de l’âge de la mère

Âge de la mèreThoissey 1670-1839Valserine 1700-1979France 1700-1829
15-19 ans2,20,70,5
20-24 ans10,012,28,5
25-29 ans21,117,021,6
30-34 ans28,932,028,5
35-39 ans27,823,827,2
40-49 ans10,014,313,0
Nombres absolus90 (=100 %)147 (=100 %)751 (=100 %)

Distribution des naissances gémellaires en fonction de l’âge de la mère

Sources : Thoissey (Bideau, inédit) ; Valserine (Bideau et Brunet, inédit), France 1700-1829 (Gutierrez et Houdaille, 1983).

18 La reconstitution des familles a permis d’obtenir l’âge exact des femmes lors des accouchements multiples, information qui n’est en général pas présente dans les actes de naissance de l’époque. Bien entendu, les effectifs sont faibles et atteignent un volume critique dans le cadre monographique. On observe toutefois une concordance entre les trois études. Les mères de jumeaux sont plus souvent âgées de 30 à 39 ans (56 à 57 % des cas selon les observations). Elles sont plus nombreuses dans le groupe 40-49 ans que dans le groupe 15-24 ans.

19 Pour mieux percevoir le rôle de l’âge de la femme dans la naissance de jumeaux, nous avons rapporté le nombre absolu de naissances multiples à celui de l’ensemble des naissances.

Tab. 6

Fréquence (en pour 1 000) des naissances gémellaires dans l’ensemble des naissances selon l’âge de la mère

Âge de la mèreThoissey 1670-1839France 1700-1829France 1958-1970
15-19113,06,1
20-24106,28,1
25-29128,910,3
30-341711,512,5
35-392315,414,7
40-491815,810.0
Nombre de naissances gémellaires90751

Fréquence (en pour 1 000) des naissances gémellaires dans l’ensemble des naissances selon l’âge de la mère

Sources : Thoissey (Bideau, inédit) ; France 1700-1829 (Gutierrez et Houdaille, 1983 ; France 1958-1970 (Darnaud, 1975).

20 À Thoissey, le rôle de l’âge apparaît clairement, la fréquence des naissances gémellaires au sein de l’ensemble des naissances passant de 10 p. 1 000 à 15-19 ans pour culminer à 23 p. 1 000 à 35-39 ans, avant de décliner à 18 p. 1 000 après 40 ans. L’enquête de l’INED sur 39 villages au xviiie et au début du xixe siècle montre une évolution proche. Partant de niveaux très bas parmi les jeunes mères, la fréquence des naissances gémellaires augmente et atteint ses plus hauts niveaux dans les groupes d’âges 35-39 ans et 40-49 ans (Gutierrez et Houdaille, 1983). Elle est constamment inférieure à celle observée à Thoissey, notamment dans le groupe d’âges 35-39 ans (15, 8 p. 1 000 contre 23 p. 1 000). Les statistiques disponibles pour la seconde moitié du xxe siècle concordent assez largement avec les observations de l’INED sur les siècles passés. Elles tendent cependant à montrer un phénomène déjà observé à Thoissey : la diminution de la fréquence des naissances gémellaires au-delà de 40 ans.

21 Cette observation est compatible avec le mouvement de baisse de la fécondité observé à Thoissey au cours de la période étudiée et notamment à partir des années 1770. La moindre fécondité des femmes au-delà de 35 ans explique pour partie la diminution de la fréquence des naissances de jumeaux dizygotes qui sont issus essentiellement de mères âgées de 35 ans et plus.

Gémellité et rang de l’accouchement

22 En cohérence avec les observations précédentes, on constate que la fréquence des naissances gémellaires évolue en fonction du rang de l’accouchement. Plus faible pour les enfants de rang 1 ou 2, la fréquence culmine pour les enfants de rang 3 et 4 à Thoissey, pour les enfants à partir du rang 4 dans les 39 villages étudiés par l’INED. Il s’agit là d’enfants nés de mères âgées en moyenne de 34 ans et plus. Pour l’ensemble de la France au xxe siècle, « le risque de grossesse dizygote augmente avec le rang de naissance, indépendamment de l’âge » (Daguet, 2002, 215). La proportion de naissances gémellaires apparaît également faible parmi les aînés de fratries au Québec ancien (Nonaka et al., 1995). De même, en Suède, la diminution du nombre d’accouchements par femme est pointée comme un des principaux facteurs du déclin du taux de naissances gémellaires depuis le milieu du xixe siècle (Högberg et Wall, 1992). Les études scandinaves montrent qu’une femme multipare âgée de 35 à 39 ans aurait de 4 à 5 fois plus de chances de connaître un accouchement multiple qu’une femme primipare âgée de moins de 20 ans (Bolmer, 1970).

Tab. 7

Fréquence des naissances gémellaires selon le rang de l’accouchement

Thoissey1670-1839France1700-1829
Rang de l‘accouchementFréquence en p. 1 000Rang de l’accouchementFréquence en p. 1 000
11419,9
21028,5
32439,7
4254-511,8
5196-715,6
6 et +148-913,5
10 et +9.8

Fréquence des naissances gémellaires selon le rang de l’accouchement

Source : Thoissey (Bideau, inédit) ; France 1700-1829 (Gutierrez et Houdaille, 1983).

Gémellité et mortalité infantile

23 Toutes les observations confirment une forte mortalité infantile des jumeaux dans les siècles passés. À Thoissey, elle est de 642 p. 1 000 pour la période 1670-1839, alors que la mortalité infantile de l’ensemble des enfants varie entre 266 et 335 p. 1 000 selon les décennies. Dans la châtellenie de Saint- Trivier, elle est de 690 p. 1 000 pour la période 1720-1789 et 615 p. 1 000 pour la période 1790-1869, alors que la mortalité infantile de l’ensemble des enfants varie de 227 à 337 p. 1 000 selon les décennies. Lorsqu’il n’est pas procédé à la reconstitution des familles, la proportion de jumeaux de destin inconnu est nettement plus élevée (près de 30 %) et perturbe l’estimation de la mortalité infantile. Selon Gutierrez et Houdaille (1983) elle « dépasse 50 %, soit plus du double de celle des enfants nés de 1700 à 1829 (environ 241 p. 1 000) ». Les causes généralement mises en avant pour expliquer cette surmortalité des jumeaux sont la faiblesse du poids de naissance, la prématurité, l’hypotrophie et les complications inhérentes à la nature de l’accouchement multiple. En France, au xxe siècle, on a pu mesurer que la mortinatalité des jumeaux monozygotes est supérieure à celle des jumeaux dizygotes, ceci étant probablement lié au fait que les vrais jumeaux naissent plus souvent prématurément que les faux jumeaux (Pons et Frydman, 1994).

24 Dans les meilleurs des cas, c’est-à-dire lorsque les données sont suffisamment précises et lorsque la reconstitution des familles a permis de réduire considérablement le nombre de jumeaux de destin inconnu, il est possible d’étudier plus finement la survie des jumeaux. Tel est notamment le cas pour Mogneneins, village de la châtellenie de Thoissey et pour les villages de la châtellenie de Saint-Trivier.

25 À Mogneneins, en admettant que tous les décès survenus à moins d’un an nous soient connus, le quotient de mortalité infantile des jumeaux atteint 633 p. 1 000 durant la période 1675-1814. La proportion d’ondoyés-décédés est de 7,6 %, soit un niveau largement supérieur à celui relevé pour l’ensemble des naissances. Si on détaille la mortalité durant l’année qui suit la naissance, on se rend compte que 51 % des jumeaux décèdent durant le premier mois, la première semaine de vie correspondant à un risque de mortalité intense : 39 décès pour 146 jumeaux nés vivants. En considérant que tous les jumeaux de destin inconnu ont survécu, c’est à dire en considérant que la tenue des registres paroissiaux est bonne et que la mobilité est nulle, ce sont au maximum 35 enfants sur les 158 observés qui sont encore en vie à 20 ans.

26 Pour la châtellenie de Saint-Trivier en Dombes, la distribution des décès des enfants jumeaux mois par mois durant la première année de vie permet d’estimer la valeur respective de la composante endogène et de la composante exogène de leur mortalité selon la méthode de Bourgeois-Pichat (Henry, 1970, 136). Pour la période 1720-1789, le quotient de mortalité infantile des jumeaux est de 595 p. 1 000. La composante endogène serait responsable d’une valeur, extrêmement élevée, de 442, et la composante exogène d’une valeur de 153. Le quotient de mortalité entre le premier et le cinquième anniversaire est de 277 p. 1 000, et il ne reste que 295 jumeaux en vie à 5 ans pour 1 000 naissances. Pour la période 1790-1869, le quotient de mortalité est de 615 p. 1 000 avec des composantes endogène et exogène respectivement de 465 et 150. On n’observe donc guère d’évolution dans les risques de mortalité des jumeaux entre ces deux périodes. Globalement, les jumeaux subissent une mortalité endogène 4 à 5 fois plus élevée que celle des autres enfants nés dans la châtellenie, en relation notamment avec la mortalité néonatale très forte.

27 Même si elle a considérablement baissé, la mortinatalité est encore, au xxe siècle, plus forte lors des accouchements multiples que lors des accouchements simples. Parmi les jumeaux, la mortinatalité est plus élevée pour les monozygotes que pour les dizygotes, constat sans doute à rapprocher du fait que « les vrais jumeaux naissent plus souvent prématurément que les faux » (Pons et Frydman, 1994). Or, la prématurité constituait dans le passé un très fort facteur de surmortalité (Dupâquier, 1997).

Composante familiale de la gémellité

28 La biologie de la gémellité est maintenant bien connue (Pison, 2000), même si le mécanisme proprement génétique n’est pas encore entièrement éclairci. Par définition, les observations des généticiens portent sur des familles du xxe siècle et elles ne peuvent que gagner en étant mises en parallèle avec des observations sur des populations du passé.

29 Notons que différents facteurs extérieurs à la famille et pouvant entrer en jeu dans la fréquence des accouchements multiples ont été testés sans que les observations soient concluantes. Tels sont par exemple les cas des famines et des épidémies (Eriksson et al., 1988 ; Madrigal, 1997) et des milieux sociaux (Bonnelykke, 1990).

30 Dans le cadre monographique, nos études peuvent donner un éclairage précis sur les couples ayant donné naissance à des jumeaux à travers quelques histoires familiales. Observant les importants écarts entre les 39 villages étudiés pour ce qui concerne la fréquence de la gémellité en France entre 1700 et 1829, les auteurs concluent que « la gémellité serait donc bien liée à l’hérédité » (Gutierrez et Houdaille, 1983, 485). La reconstitution des familles permet, par définition, de sortir de l’approche statistique agrégée et de replacer le phénomène de la gémellité dans le cadre familial. Il devient alors possible de repérer les couples ayant donné naissance à plusieurs paires de jumeaux ou les femmes ayant connu plusieurs accouchements multiples. Au-delà, on peut également chercher si des apparentements existent entre les parents dont sont issus les enfants jumeaux.

Fratries comportant plusieurs paires de jumeaux

31 À Mogneneins, village de la châtellenie de Thoissey, durant la période 1675-1814, 86 couples donnent naissance à une seule paire de jumeaux, 6 couples à 2 paires et 1 couple à 3 paires de jumeaux et à des triplés. Il s’agit de Claude Feolard, laboureur à Mogneneins et de Marie Perrussel, mariés le 3 février 1671, qui donnent naissance à 13 enfants en 20 ans de vie conjugale. Après avoir eu deux accouchements simples, Marie a deux accouchements doubles (26 août 1678 et 28 mars 1680). Après une naissance simple le 3 décembre 1682, elle a de nouveau des jumeaux le 14 septembre 1685 puis des triplés le 23 février 1689. Cependant, sur 13 enfants nés un seul atteindra l’âge adulte, Madeleine, jumelle de Jean, née en 1680.

32 Dans la Valserine, on observe 18 couples donnant naissance à deux paires de jumeaux. Par définition, il s’agit de couples féconds, mais tous ne sont pas prolifiques même si en moyenne ils ont donné naissance à 7,2 enfants. Ce qui domine est la diversité des cas. Ainsi Marianne Verchère et Marie Charlotte Duraffourg connaissent chacune trois accouchements seulement dont 2 gémellaires, tandis que Julie Guichon connaît également deux accouchements gémellaires mais sur 11 accouchements. Cas remarquable également que celui de Marie Jeanne Grenard qui donne naissance à deux paires de jumeaux, en 1767 avec son premier mari puis en 1776 avec son second époux. Curieusement, la symétrie existe puisque Jules Marie Grenard donne naissance à deux paires de jumeaux, en 1869 avec sa première femme puis en 1882 avec sa seconde épouse. Si le premier exemple est compatible avec la loi de la transmission de la gémellité, qui est génétiquement attachée au sexe féminin [2], le second exemple laisse perplexe, d’autant plus qu’aucune parenté n’a pu être retrouvée entre les deux épouses successives de Jules Marie Grenard.

33 Les couples donnant naissance à des triplés sont très rares, puisque cela n’est le cas que de trois couples en trois siècles dans cette vallée. Le cas de Marie Gros Pely est d’autant plus remarquable puisque lors de son seul accouchement connu dans la vallée cette jeune femme donne naissance en 1751 à des triplés dont le père est inconnu.

Tab. 8

Distribution des femmes ayant donné naissance à deux paires de jumeaux selon le nombre d’accouchements connus. Vallée de la Valserine, 1700-1979

Nombre d’accouchementsNombre de femmesNombre d’accouchementsNombre de femmes
3283
4292
51102
61111
74Ensemble18

Distribution des femmes ayant donné naissance à deux paires de jumeaux selon le nombre d’accouchements connus. Vallée de la Valserine, 1700-1979

Source : Bideau et Brunet, inédit.

Des familles à jumeaux ?

34 Peu d’études concernant les populations du passé ont été réalisées sur la question. Dans les Alpes Briançonnaises une étude restreinte conclut à l’absence de lignées familiales de jumeaux. L’auteur reconstitue ainsi la descendance de Jean Allard et Marie Chaud, mariés en 1648 et parents de 6 enfants dont 2 paires de jumeaux : « La descendance suivie jusqu’en 1851 n’impliquera aucune naissance gémellaire. De même quand un fils de jumeau se mariera avec une fille jumelle, la descendance complète sera exempte de jumeaux. » (Prost, 1993)

35 À Mogneneins, la descendance a été recherchée de manière systématique, mais sur une seule génération. L’observation a permis d’identifier 83 garçons et filles issus de naissances gémellaires et accédant au mariage, dont 47 passent l’intégralité de leur vie matrimoniale dans la châtellenie de Thoissey. On observe que 8 d’entre eux (17 %) donnent à leur tour naissance à des jumeaux.

36 Pour la population de la vallée de la Valserine, qui fait l’objet d’une base de données informatisée, il est possible de rechercher les liens de parenté qui pourraient éventuellement unir deux paires de jumeaux. Nous avons ainsi retrouvé quelques parentés lointaines, par exemple entre des jumeaux Grenard nés en 1733 et des triplés Grosrey nés en 1849, qui partagent tous un couple commun d’ascendants nés vers 1670. Mais des parentés aussi lointaines ne peuvent prouver l’existence d’une transmission héréditaire de la gémellité. Aussi, nous avons de manière privilégiée recherché les parentés plus proches pouvant exister entre les jumeaux, de type direct (père et fils, grand-père et petit-fils) ou de type collatéral (oncle et neveux, cousins germains). Au total, nous avons identifié des liens de proche parenté entre 81 paires de jumeaux. Parmi elles, 7 paires de jumeaux sont apparentées avec 4 autres paires, 3 paires de jumeaux avec 3 autres paires et 29 paires de jumeaux avec deux autres paires de jumeaux.

Tab. 9

Relations de proche parenté retrouvées parmi les naissances multiples (jumeaux et triplés). Vallée de la Valserine, 1700-1979

Frères et sœurs18
Père ou mère et fils ou fille8
Grand-père ou grand-mère et petit-enfant6
Oncle ou tante et neveu ou nièce24
Cousins germains43

Relations de proche parenté retrouvées parmi les naissances multiples (jumeaux et triplés). Vallée de la Valserine, 1700-1979

Source : Bideau et Brunet, inédit.

37 L’existence de paires de jumeaux dans deux générations successives en lien direct (père ou mère et fils ou fille) est relativement rare puisque nous observons seulement 8 cas. Le même type de transmission avec un saut de génération (grand-père ou grand-mère et petit-enfant) ne se présente que 6 fois. Par contre, les relations collatérales sont nettement plus nombreuses : 24 relations d’oncle ou tante à neveu ou nièce ont été établies, ainsi que 43 relations entre cousins germains. On peut penser que la forte mortalité qui frappe les jumeaux empêche (si elle devait exister !) une transmission plus fréquente en ligne directe. Des jumeaux décédant en bas âge ne peuvent pas, par définition, donner naissance à des jumeaux. Par contre un frère ou une sœur de jumeau, ayant une plus forte probabilité de survie, peut donner naissance à des jumeaux. Quoi qu’il en soit, l’intensité des proches parentés identifiées entre couples de jumeaux nous incite à penser qu’il existe bel et bien dans les populations du passé une prédisposition familiale à la gémellité [3]. Finalement quelques cas de répétitions de naissances gémellaires au sein de la proche parenté ressortent.

38 Tel est, par exemple, le cas du couple formé par Pierre Grossiord et Marie Christin-Jantet. Il donne naissance à 9 enfants, dont trois filles nées en 1698, 1703 et 1706. L’aînée donne naissance à une paire de jumeaux en 1726, les deux autres à chacune deux paires de jumeaux respectivement en 1728 et 1738, en 1736 et 1740. Ce sont ainsi 5 paires de jumeaux, cousins germains entre eux, qui sont nés en quelques années dans la descendance de Pierre Grossiord et Marie Christin-Jantet.

39 La descendance du couple de Julien Ducret et Marie Devaux comporte 12 enfants dont deux paires de jumeaux, nées respectivement en 1805 et 1814. Un autre enfant de ce couple issu d’un accouchement simple, Jeanne, donne à son tour naissance à deux paires de jumeaux en 1849 et 1850. On trouve donc ici 4 paires de jumeaux, appartenant à deux fratries et ayant entre elles une relation de type oncles et tantes/neveux et nièces. Notons que cette branche des Ducret porte, au moins depuis la fin du xviie siècle (début des registres paroissiaux disponibles) le surnom de Besson, terme issu du latin « bis » et synonyme de jumeau en vieux français. Ceci peut laisser penser, sans rien prouver évidemment, que des naissances gémellaires auraient déjà eu lieu auparavant dans cette lignée familiale (voir figure 1).

Fig. 1

Schéma familial simplifié montrant 5 naissances gémellaires dans la descendance de Laurent Grenard et de Catherine Duraffourd

Fig. 1

Schéma familial simplifié montrant 5 naissances gémellaires dans la descendance de Laurent Grenard et de Catherine Duraffourd

40 Enfin, nous reviendrons sur le cas de Jules Marie Grenard, né en 1828, déjà évoqué. Avec sa première épouse il donne naissance à 7 enfants dont une paire de jumeaux nés en 1869. Un de ses autres garçons issu d’un accouchement simple, Antoine, donne naissance à son tour à des jumeaux en 1894. En outre, Jules Marie Grenard a donné naissance à 10 enfants avec sa seconde épouse, dont une paire de jumeaux nés en 1882. L’un de ces jumeaux est mort-né mais l’autre, Marie Marguerite, donne à son tour naissance en 1909 à des jumeaux. Par ailleurs un oncle de Jules Marie Grenard avait également donné naissance à un couple de jumeaux en 1837. La parenté entre ces derniers et les descendants de Jules Marie Grenard est plus lointaine que celles que nous avons retenues dans le tableau précédent. Prendre en compte de telles parentés aurait encore renforcé la fréquence des liens familiaux établis.

41 Ces cas sont d’autant plus remarquables que la forte mortalité qui frappe les jumeaux, et également les mères de jumeaux dont les accouchements multiples sont parfois dangereux, ne favorise pas la reproduction des lignées sur plusieurs générations.

42 Nos observations tendent donc à conforter l’hypothèse émise à propos de la Scandinavie, hypothèse selon laquelle la propension à donner naissance à des jumeaux dizygotes serait héréditaire (Allen, 1989). Par contre, les interrogations restent ouvertes quant au lien avec l’existence d’isolats génétiques. En Finlande et en Suède, la fréquence des naissances multiples serait plus élevée dans les régions fermées dans lesquelles les mariages entre apparentés sont fréquents. Mais ce trait n’a pas été retrouvé en France et au Japon (Högberg et Wall, 1993) [4].

43 Nos observations apportent des précisions sur la fréquence des accouchements multiples et sur les facteurs en cause dans la gémellité dans le passé. L’étude de l’âge de la mère et du rang de naissance confortent les acquis des études menées sur le xxe siècle. Il en va de même pour la fréquence des jumeaux homozygotes dont le niveau semble rester stable en France depuis le xviie siècle. C’est bien alors la fréquence des jumeaux dizygotes, issus essentiellement de maternités tardives et de rang élevé, qui aurait diminué, entraînant une baisse globale de la fréquence des accouchements multiples au cours du xixe siècle et jusqu’au milieu du xxe siècle.

44 Au-delà de ces constats, les études micro de démographie historique autorisent un apport original à la question et notamment aux interrogations sur la composante héréditaire de la gémellité. Il faudrait certainement disposer d’études plus nombreuses pour examiner le rôle du sexe dans la transmission génétique de la prédisposition à la gémellité au cours des siècles passés. Toujours est-il que la reconstitution des histoires de couples et des lignées familiales fait apparaître de nombreuses relations de proche parenté entre jumeaux. Ce degré d’apparentement est supérieur à celui existant au sein de l’ensemble de la population. En d’autres termes, la probabilité que deux couples de jumeaux pris au hasard soient apparentés de manière proche est supérieure à la même probabilité entre deux individus quelconques ayant vécu dans les mêmes villages à la même époque.

Notes

  • [1]
    Les valeurs concernant la fréquence des monozygotes et des dizygotes sont habituellement, et notamment dans les ouvrages cités en bibliographie, exprimées en pour 100 tandis que la fréquence des naissances gémellaires est habituellement exprimée en pour 1 000. Pour faciliter la lecture, toutes les valeurs sont exprimées ici en pour 1 000.
  • [2]
    Gilles Pison (2000, 2) écrit : « Cette prédisposition aux grossesses gémellaires, qui est en partie d’origine génétique, se retrouve chez les sœurs et les filles des femmes ayant eu des jumeaux. »
  • [3]
    Ce processus de transmission devrait pouvoir être examiné à partir de bases de données de plus grande ampleur établies sur d’autres populations historiques.
  • [4]
    Nos données sur la vallée de la Valserine, dans laquelle près d’un sixième des mariages nécessitait une dispense de consanguinité au xviiie siècle, ne nous permettent pas d’apporter de nouveaux éléments, notamment en raison de la faiblesse des effectifs.
Français

Résumé

La fréquence des naissances gémellaires dans le passé a rarement été mesurée en France. À partir d'un ensemble d'études monographiques, nous soulignons la diversité de cette fréquence selon les communes ainsi que les évolutions chronologiques de la gémellité. L'approche « micro » nous permet de replacer les naissances gémellaires dans l'histoire féconde des mères (âge, rang de l'accouchement). Nous nous intéressons en particulier au caractère familial de la gémellité et toutes les parentés entre les paires de jumeaux nés dans un ensemble de villages (vallée de la Valserine) sont établies, montrant une prédisposition familiale des femmes à donner naissance à des jumeaux.

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