Un sujet complexe et récemment pris en compte en France
1La notion de violence est particulièrement sensible à la relativité historique et culturelle des normes sociales qui permettent de la définir. En outre, son objectivation fait débat : doit-on en circonscrire le champ aux crimes et délits ? Faut-il retenir l’intentionnalité de l’agresseur et si oui, comment ? La seule perception de la victime est-elle à l’inverse suffisante ? Quel est l’impact des instruments de mesure ? (Cavalin, 2010.) C’est encore plus problématique en milieu scolaire, d’une part parce que la supposée « sanctuarisation » de l’école, marquée dans notre pays, a réduit la violence scolaire à une agression extérieure le plus souvent spectaculaire et très médiatisée et a longtemps minimisé les violences internes à l’école, d’autre part parce que l’âge des protagonistes brouille le décodage des attitudes et comportements interprétés comme ressortissant de l’agressivité et de la violence, tant entre pairs qu’avec les adultes. En outre, l’apparition du terme « harcèlement en milieu scolaire » est relativement récente, alors que les faits qu’il recouvre ne sont pas nouveaux, à en croire Le Petit Chose d’Alphonse Daudet (1868 [1]) ou Les Désarrois de l’élève Törless de Robert Musil (1906) [2] pour ne citer que deux exemples littéraires fameux.
2De nombreux chercheurs se préoccupent du harcèlement scolaire dans d’autres pays depuis déjà longtemps (Anderson, 1982 ; Hargreaves, 1982 ; Gottfredson, Gottfredson, 1985 ; Olweus, 1993). Ils ont mis en lumière la gravité des conséquences du harcèlement et surtout leur impact sur la construction de la personnalité, qui explique la persistance de symptômes à l’âge adulte. Or, ces phénomènes ne sont pas rares, même si les taux sont très variables entre les pays. Ainsi, en 2010, si 28,5 % des garçons de Lituanie âgés de 11 à 15 ans déclaraient avoir été victimes de brimades deux à trois fois par mois ou plus dans le bimestre précédent, ils n’étaient que 4,8 % en Italie (respectivement 23,4 % et 2,9 % chez les filles de Lituanie et d’Italie), alors que les taux des élèves victimes dans notre pays étaient de 14,8 % chez les garçons et de 13,2 % chez les filles. En outre, seul un tiers des trente-trois pays considérés dans cette étude a vu les victimisations diminuer entre 2002 et 2010 (Chester et al., 2015).
3Finalement, en France, le harcèlement entre pairs en milieu scolaire n’a réellement fait l’objet de préoccupation de la part des pouvoirs publics qu’à partir de 2011, à la suite d’une première enquête réalisée en 2010-2011 par l’Observatoire international de la violence à la demande de l’UNICEF dans le cadre des états généraux de la sécurité à l’école (Debarbieux, 2011). Depuis, des enquêtes sont menées tous les deux ans [3] à la demande du ministère de l’éducation nationale pour en mesurer l’évolution en population scolaire (Évrard, 2011 ; Hubert, 2013), et on assiste à une forte mobilisation dans les établissements autour de ce qui est désormais tenu comme une dimension importante du climat scolaire.
Des critères précis mais des facteurs multiples
4Intentionnalité agressive qui se répète et dure dans le temps cherchant à réaliser une relation d’emprise dominant-dominé dans laquelle la victime n’a aucun moyen de se défendre seule : cette définition synthétique du harcèlement explicite le fait que des questionnements se soient orientés vers une compréhension psychologique du phénomène, sans pour autant nier l’intérêt d’autres grilles de lecture. Cette perspective s’inscrit dans un courant plus large qui envisage la violence dans ses conséquences pour la santé et plus uniquement dans une perspective sécuritaire (apparition de la victimologie en France dans les années 1990 ; rapport mondial sur la violence et la santé de l’OMS en 2002 ; plan national de lutte pour limiter l’impact sur la santé de la violence, des comportements à risque et des conduites addictives, annexé à la loi relative à la politique de santé publique no 2004-806 du 9 août 2004 ; lancement de l’enquête nationale Évènements de vie et santé [EVS] par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques [DREES] et l’Institut national de la statistique et des études économiques [INSEE] en juin 2005) (Cavalin, 2010).
5Divers facteurs s’associent au fait d’être impliqué dans des phénomènes de violence interpersonnelle tels que l’environnement familial (communication avec la famille, maladie mentale des parents), l’ambiance scolaire (échec scolaire, problèmes relationnels avec les pairs), l’environnement social (exposition à la violence), ainsi que des caractéristiques individuelles (consommation de substances, impulsivité, problèmes de comportement ou émotionnels) (Matos et al., 2014 ; Stoddard et al., 2012).
6Les données de l’enquête Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) collectées en France en 2014 permettent de mettre à l’épreuve les liens entre harcèlement subi et agi et santé mentale tant dans sa dimension d’internalisation (somatiser le mal-être) que dans celle d’externalisation (agir le mal-être). Les enfants et adolescents impliqués dans des phénomènes de harcèlement sont-ils plus vulnérables psychiquement que ceux qui ne sont pas impliqués ? Les indicateurs de santé mentale se répartissent-ils différemment entre auteurs et victimes de harcèlement ? Que peut nous apprendre une enquête de santé en population générale comme HBSC sur la santé mentale des élèves impliqués dans les faits de harcèlement ?
Les indicateurs mobilisés dans l’enquête HBSC
7L’enquête internationale HBSC, qui porte sur la santé et les comportements de santé des 11-15 ans, leur bien-être et leur vécu à l’école, ainsi que leurs déterminants, a logiquement intégré la question du harcèlement depuis ses origines (1982), d’autant qu’elle est issue d’Europe du Nord, où cette notion a été initialement théorisée en ce qui concerne l’école (Olweus, 1993). La France a participé pour la première fois à cette enquête en 1994. La notion de harcèlement n’étant pas encore usitée à l’époque, le terme de « brimades », issu de l’argot des écoles du xixe siècle, avait été retenu pour traduire le terme anglo-saxon de bullying. Il est conservé depuis dans un souci de continuité des instruments de mesure. Aussi dans cet article, les termes « harcèlement » et « brimades » seront-ils utilisés de manière indifférenciée. En tout état de cause, afin notamment de permettre au mieux les comparaisons internationales, les questions considérées (avoir été victime ou auteur de brimades dans les deux mois précédents, avec des fréquences allant de jamais à plusieurs fois par semaine) sont précédées d’un paragraphe explicitant les caractéristiques du harcèlement tel que défini par Dan Olweus (1993) : intentionnalité, répétition, déséquilibre des forces. Par ailleurs, en 2014, une question complémentaire explorait le cyberharcèlement [4], c’est-à-dire le harcèlement au moyen des réseaux sociaux ou des nouveaux outils de communication (téléphone portable, Internet), devenu un aspect incontournable du harcèlement à l’école (Arsène, Raynaud, 2014 ; Hubert, 2013).
8Quatre indicateurs ont été retenus concernant la santé mentale dans le registre de l’internalisation, c’est-à-dire des troubles intrapsychiques (troubles du sommeil, de l’humeur, dépression, anxiété, stress ou troubles psychosomatiques ; Cicchetti, Toth, 1991) :
- satisfaction par rapport à sa propre vie (score de Cantril [5] compris entre 0 et 10, un score inférieur à 6 indiquant une satisfaction médiocre) ;
- stress lié au travail scolaire (« es-tu stressé·e par le travail scolaire ? », réponses : « pas du tout », « un peu », « assez », « beaucoup ») ;
- signes de dépressivité évalués à l’aide de l’échelle Adolescent Depression Rating Scale (ADRS, Revah‐Levy et al., 2007) proposée dans la version complète du questionnaire (classes de quatrième et troisième) [6] et donnant lieu à un classement des élèves en trois catégories (score compris entre 0 et 3 = absence de signes évocateurs, entre 4 et 5 = risque modéré de dépressivité, ≥ 6 = risque élevé de dépressivité) ;
- syndrome de plainte, défini par la présence d’au moins deux symptômes plus d’une fois par semaine parmi les suivants – qui sont par ailleurs fréquents à l’adolescence : mal à la tête, au ventre, au dos, difficultés à s’endormir, étourdissements, déprime, irritabilité ou mauvaise humeur, nervosité.
9De plus, les troubles externalisés, constitutifs également de la santé mentale, qui recouvrent les conduites se référant aux moyens d’externaliser son mal-être interne (Cicchetti, Toth, 1991), ont été approchés par l’engagement dans les consommations de substances psychoactives (tabagisme quotidien [7], avoir été ivre au cours des trente derniers jours, et avoir consommé du cannabis au cours de l’année écoulée) et la participation à des bagarres dans l’année précédente (réponses de « jamais » à « quatre fois ou plus par an »).
Implication dans des phénomènes de harcèlement au collège en 2014
10En phase avec la littérature, le seuil retenu ici pour qualifier un harcèlement avéré est celui de deux fois ou plus par mois au cours du bimestre précédent la passation de l’enquête. Les collégiens peuvent dès lors être répartis en quatre groupes :
- élèves non concernés par le harcèlement : « ni harcelé/ni harceleur » (82 %) ;
- élèves uniquement victimes : « harcelé/non harceleur » (8,8 %) ;
- élèves uniquement auteurs : « harceleur/non harcelé » (6,3 %) ;
- élèves ayant le double statut de victime et d’auteur : « harcelé/harceleur » (2,9 %).
11Les filles sont plus nombreuses que les garçons à n’être concernées par le harcèlement à aucun titre (84,1 % contre 80 %), sans variation significative selon les niveaux de formation au seuil de significativité de 1 ‰ [8]. À l’inverse, la proportion d’élèves à la fois harceleurs et harcelés est deux fois plus élevée chez les garçons, là encore sans évolution significative selon les niveaux. Les garçons déclarent plus souvent que les filles harceler les autres (11,5 % contre 6,8 %), et ils le font d’autant plus qu’ils progressent dans le collège. Le sexe ou la classe ne sont pas significativement liés au fait de se déclarer victime de harcèlement (11,8 %). Le cyberharcèlement avéré reste rare (1,5 % par messages et 0,6 % par photos) d’après les déclarations des filles comme des garçons, à tous les niveaux de formation.
Comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège, selon le sexe

Comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège, selon le sexe
IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %.Champ : élèves au collège, n = 6 776.
Lecture : au collège, 80 % des garçons déclarent n’avoir été ni harcelés ni harceleurs lors du dernier bimestre. L’intervalle de confiance (IC) à 95 % autour de cette proportion, qui décrit l’incertitude de l’estimation du fait de l’échantillonnage, s’étend entre 78,5 % et 81,5 %. Chez les filles, la proportion d’élèves ni harceleuses ni harcelées au cours des deux derniers mois est estimée à 84,1 %, avec un intervalle de confiance à 95 % de [82,6-85,5]. Ces intervalles tenant compte des fluctuations d’échantillonnage ne se chevauchant pas, nous pouvons conclure que le statut « ni harceleur ni harcelé » concerne significativement plus fréquemment les filles que les garçons.
12Si nous prenons en compte les réponses des élèves aux deux questions (harcèlement « classique » et cyberharcèlement), ce sont 12,4 % des collégiens qui se déclarent victimes de brimades avérées au cours des deux derniers mois. Si l’on ne prend en compte que les situations les plus sévères (brimades au moins une fois par semaine), ce taux tombe à 7,2 % (et même 4,4 % pour plusieurs fois par semaine), sans différence significative entre filles et garçons, ni avec l’avancée en âge. Même si ces derniers taux sont plus faibles, ils n’en sont pas moins alarmants étant donné ce que cela implique pour les élèves concernés. Ces données sont cohérentes avec celles de l’enquête de l’Observatoire de la violence en collège de 2011 qui retrouvait 10,2 % de victimes de harcèlement modéré (trois à quatre faits de violence déclarés) et 6,2 % de victimes de harcèlement sévère ou très sévère (cinq faits de violence déclarés) au cours des six derniers mois (Debarbieux, 2011). Elles situent la France en bas de la première moitié du tableau par rapport aux quarante et une autres nations ayant participé à l’enquête HBSC en 2014 (par exemple 17e sur 42 pour les victimes de brimades à 13 ans ou les auteurs à 15 ans). En revanche, la position relative de la France s’est améliorée depuis la précédente enquête de 2010, passant de la 12e position à 13 ans ou de la 11e à 15 ans dans le classement à la 17e en 2014.
Harcèlement subi (au collège, par messages ou commentaires sur les réseaux sociaux, par photos) au cours des deux derniers mois, selon le sexe

Harcèlement subi (au collège, par messages ou commentaires sur les réseaux sociaux, par photos) au cours des deux derniers mois, selon le sexe
IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %.Champ : élèves au collège, n = 6 914.
Lecture : au collège, 4,7 % des garçons et 4,1 % des filles déclarent avoir été harcelé·e·s via au moins une des trois modalités (au collège/ par message/ par photos) plusieurs fois par semaine au cours des deux derniers mois. La répartition des élèves dans les différentes fréquences de harcèlement subi ne diffère pas significativement entre les filles et les garçons.
Des liens différents entre santé mentale et harcèlement selon le sexe
13Les garçons et les filles répondant différemment aux questions concernant leur santé mentale, témoignant d’une internalisation plus fréquente chez les filles et d’une externalisation dominante chez les garçons (Cicchetti, Toth, 1991), les liens entre celle-ci et les comportements de harcèlement ont été analysés séparément.
Internalisation
Des filles nettement plus concernées
14De larges différences entre les deux sexes apparaissent sur les indicateurs de la santé mentale dans le registre de l’internalisation, ceux-ci se trouvant environ une fois et demie plus fréquemment altérés chez les filles, chez lesquelles ils se dégradent en outre de façon significative avec l’avancée dans les niveaux de formation, à l’inverse des garçons : 22,2 % des filles présentent un niveau de satisfaction de leur vie médiocre contre 14,3 % des garçons. En ce qui concerne le stress lié au travail scolaire, un quart des élèves se trouvent « assez » (15,3 %) ou « beaucoup » (9,9 %) stressés par le travail scolaire, les filles étant également plus concernées que les garçons (30,4 % des filles sont assez ou beaucoup stressées contre 20,4 % des garçons), et ce d’autant plus qu’elles avancent dans les études. Les plaintes psychosomatiques récurrentes (ou plaintes récurrentes) concernent pour leur part environ un tiers des garçons au collège (33,8 %), sans variation avec le niveau, et environ une fille sur deux (51,3 %), avec une augmentation dans le temps chez celles-ci. Cette augmentation est due à celle de la nervosité (qui passe de 24,8 % en sixième à 36,5 % en troisième), de l’irritabilité (de 23,3 % à 38,9 %), de la déprime (de 17,9 % à 28 %), du mal au dos (de 19,7 % à 28,5 %) et des étourdissements (de 9,3 % en sixième à 13,4 % en troisième), alors que chez les garçons, seul le mal de tête augmente avec les années. Enfin, en ce qui concerne la dépressivité, évaluée parmi les élèves de quatrième et troisième, les filles sont deux fois plus touchées que les garçons par un risque élevé (22,2 % contre 11,1 %) et 1,3 fois plus souvent par un risque modéré.
Une altération marquée chez les victimes
15Chez les garçons comme chez les filles, au seuil de 1 ‰, la prévalence de marqueurs altérés de la santé mentale dans le registre de l’internalisation diffère significativement en fonction de leur implication dans des situations de harcèlement (voir tableau 4, p. 104). On note en particulier une altération chez les collégiens harcelés, qu’ils soient par ailleurs harceleurs ou non, avec des prévalences d’indices défavorables très proches dans les deux groupes « harcelé/harceleur » et « harcelé/non harceleur », pour tous les indicateurs mesurés. Les prévalences parmi les élèves non harcelés (qu’ils soient harceleurs ou non) sont également très proches entre elles, en ce qui concerne le stress lié au travail scolaire. Pour les trois autres indicateurs, on note un gradient entre les trois groupes suivants : « ni harcelé/ni harceleur », « harceleur/non harcelé », « harcelé ». On peut également noter que l’écart entre le groupe « ni harcelé/ni harceleur » et le groupe « harceleur/non harcelé » est largement plus marqué chez les filles que chez les garçons, en ce qui concerne la satisfaction de sa vie et le stress lié au travail scolaire. Quel que soit le sexe, le fait d’être victime de harcèlement apparaît plus fortement associé à une altération de la santé mentale dans le registre de l’internalisation que le fait d’être auteur de harcèlement.
Description des indicateurs de santé mentale (internalisation et externalisation), par sexe

Description des indicateurs de santé mentale (internalisation et externalisation), par sexe
IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %. * élèves de quatrième et troisième uniquement.Lecture : 14,3 % des garçons au collège déclarent un niveau médiocre de satisfaction concernant leur vie (score de Cantril < 6). Les filles sont deux fois plus nombreuses dans ce cas (22,2 %).
Prévalence de marqueurs altérés de la santé mentale (internalisation) en fonction du comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège, globalement et par sexe*

Prévalence de marqueurs altérés de la santé mentale (internalisation) en fonction du comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège, globalement et par sexe*
IC 95 % : intervalle de confiance à 95%P-value issue du test du Chi2 de Pearson de comparaison entre les comportements de harcèlement, avec correction de Rao-Scott pour tenir compte des pondérations et des effets de clusters (établissements).
* Données relevées uniquement auprès des élèves de quatrième et troisième.
Champ : élèves au collège, n = 6 776 élèves (dont 3 626 élèves de quatrième et troisième).
Lecture : filles et garçons confondus, 15,5 % des collégiens disant n’avoir été ni harceleurs ni harcelés au cours des deux derniers mois déclarent une médiocre satisfaction concernant leur vie (Cantril < 6), contre 33,4 % des élèves qui disent avoir été harcelés sans être harceleurs, 34 % de ceux qui se disent à la fois harceleurs et harcelés, et 22,3 % des collégiens se disant harceleurs uniquement. La proportion d’élèves avec un score de Cantril < 6 diffère significativement selon le comportement de harcèlement des élèves (p-value < 0,001).
Externalisation
Des comportements un peu plus masculins
16En population générale, la consommation de substances psychoactives augmente significativement avec le niveau de formation pour les deux sexes. Ainsi, la prévalence du tabagisme quotidien double entre la quatrième et la troisième (de 5,6 % en quatrième à 12,3 % en troisième), sans différence significative entre les sexes. L’usage du cannabis durant l’année (13,9 % parmi les élèves de quatrième et troisième) est également multiplié par deux entre la quatrième et la troisième (8,4 % en quatrième contre 19,5 % en troisième). Le nombre d’ivresses au cours des trente derniers jours, recueilli auprès de l’ensemble des collégiens, est associé à la fois au sexe et au niveau de formation : les garçons déclarent significativement plus fréquemment avoir été ivres au moins une fois durant le mois (4,9 % contre 2,9 % chez les filles), et la proportion d’élèves déclarant au moins une ivresse dans le mois augmente avec l’avancée au collège, surtout entre la quatrième et la troisième (2,3 % en sixième, 2,4 % en cinquième, 5,3 % en quatrième et 9,8 % en troisième chez les garçons ; 0,8 % en sixième, 0,9 % en cinquième, 2,2 % en quatrième et 7,8 % en troisième chez les filles). Enfin, les bagarres concernent largement plus souvent les garçons que les filles : près d’un garçon sur deux (47,2 %) déclare avoir participé à une bagarre au moins une fois au cours des douze derniers mois, une fille sur cinq (21,6 %) étant dans ce cas. La proportion d’élèves déclarant s’être bagarrés au moins une fois dans l’année ne diminue pas significativement avec l’avancée au collège, malgré une tendance à la baisse chez les garçons (de 49,2 % en sixième à 43,2 % en troisième).
Des comportements plus présents chez les auteurs
17Dans l’enquête HBSC 2014, concernant les comportements dans le registre de l’externalisation, la consommation de substances psychoactives apparaît également associée à l’implication des élèves dans les situations de harcèlement. Usage quotidien du tabac, consommation de cannabis dans l’année et ivresse au cours du mois sont significativement plus élevés parmi les élèves harcelant leurs camarades. Deux groupes d’élèves se dessinent : celui des élèves non harceleurs, et celui des élèves harceleurs, et ce indépendamment du harcèlement subi (voir tableau 5, p. 105). En ce qui concerne les substances psychoactives, c’est donc plutôt le fait d’être auteur de harcèlement qui apparaît lié à leur consommation. Pour les bagarres également, chez les deux sexes, les élèves auteurs de harcèlement déclarent plus fréquemment s’être bagarrés au moins une fois dans l’année. En revanche, un groupe intermédiaire d’élèves se distingue ici : celui des élèves « harcelés/non harceleurs » qui indiquent plus souvent que les « ni harceleurs/ni harcelés » mais moins souvent que les « harceleurs » s’être bagarrés durant l’année. On peut imaginer que les harcelés/non harceleurs se bagarrent pour sauver leur honneur ou se défendre quand ils ont été attaqués par les harceleurs (la bagarre déclarée ne devant alors pas être considérée comme du harcèlement mais comme un juste retour des choses).
Prévalence de marqueurs altérés de la santé mentale (externalisation), selon le comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège, globalement et par sexe*

Prévalence de marqueurs altérés de la santé mentale (externalisation), selon le comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège, globalement et par sexe*
IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %.* Données relevées uniquement auprès des élèves de quatrième et troisième.
P-value issue du test du Chi2 de Pearson de comparaison entre les comportements de harcèlement, avec correction de Rao-Scott pour tenir compte des pondérations et des effets de clusters (établissements).
Lecture : filles et garçons confondus, 7,9 % des collégiens disant n’avoir été ni harceleurs ni harcelés au cours des deux derniers mois déclarent consommer du tabac tous les jours, contre 11,5 % des élèves affirmant avoir été harcelés sans être harceleurs, 13,8 % de ceux se déclarant à la fois harceleurs et harcelés, et 14 % des collégiens qui se disent harceleurs et non harcelés. La proportion d’élèves consommant quotidiennement du tabac diffère significativement selon le comportement de harcèlement des élèves (p-value = 0,001).
Analyses multivariées
18Compte tenu de la proximité des résultats observés entre filles et garçons, les analyses multivariées ont été réalisées chez tous les collégiens, à l’aide de modèles de régression logistique permettant de mesurer l’association entre le harcèlement et la santé mentale, dans les registres complémentaires de l’internalisation et de l’externalisation, en tenant compte du sexe, de la classe, du redoublement, du niveau socio-économique des élèves ainsi que de leur appréciation du collège [9] (voir tableau 6). Quel que soit l’indicateur considéré, le risque de présenter un indicateur de santé mentale altéré dans le registre de l’internalisation apparaît plus élevé parmi les élèves harcelés comparés aux élèves non harcelés, qu’ils soient par ailleurs harceleurs ou non. Le fait de harceler ses camarades au moins deux fois par mois au cours du bimestre n’apparaît pas significativement associé à la satisfaction globale de sa vie, au stress lié au travail scolaire ou au risque de dépressivité. En revanche, le harcèlement subi et le harcèlement agi sont indépendamment associés à une augmentation de la probabilité de présenter des plaintes récurrentes, le lien entre le harcèlement subi et les plaintes récurrentes étant plus marqué que celui entre le harcèlement agi et les plaintes récurrentes. Les associations entre les marqueurs de santé mentale dans le registre de l’internalisation et le harcèlement subi/agi ne diffèrent pas significativement en fonction des variables d’ajustement (sexe, niveau, etc.).
Santé mentale (internalisation et externalisation) en fonction du comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège

Santé mentale (internalisation et externalisation) en fonction du comportement de harcèlement ≥ 2 fois/mois au cours des deux derniers mois au collège
ORa : odds ratio ajusté sur le sexe, le niveau de formation, le redoublement, le niveau socio-économique (échelle FAS basée sur la prise en compte des possessions matérielles familiales, décrite dans l’introduction de ce numéro p. 16-17) et l’appréciation de l’école. Un ORa supérieur à 1 indique une proportion relative accrue par rapport à la catégorie de référence. Un ORa inférieur à 1 indique une proportion relative réduite. IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %. P-value issue du test de Wald de comparaison entre les comportements de harcèlement, tenant compte des pondérations et des effets de clusters (établissements). * Élèves de quatrième et troisième uniquement.Lecture : les estimations proposées sont ajustées sur le sexe, la classe, le niveau socio-économique et l’appréciation de l’école. Elles mesurent ainsi la variation du risque de présenter un indicateur de santé mentale altéré, les caractéristiques d’ajustement étant par ailleurs inchangées. Les différences de risque observées entre les groupes de comportement de harcèlement ne sont donc pas liées à une potentielle répartition des élèves dans les groupes de harcèlement qui différerait selon le sexe, la classe, le niveau socio-économique ou l’appréciation de l’école. Parmi les collégiens, ajustée sur les quatre facteurs considérés, la fréquence de satisfaction médiocre de sa vie (Cantril < 6) diffère significativement selon le comportement de harcèlement (p-value < 0,001). Elle apparaît plus élevée chez les élèves harcelés non harceleurs, harcelés et harceleurs et harceleurs non harcelés que parmi les élèves ni harceleurs ni harcelés, comme le montrent les ORa significativement supérieurs à 1.
19Au seuil de 1 ‰, les comportements de harcèlement, qu’il s’agisse du harcèlement subi ou agi, une fois le modèle ajusté sur le sexe, le niveau, le redoublement, le statut socio-économique et le goût pour l’école, n’apparaissent plus significativement associés à la consommation de substances psychoactives. Par contre, le fait de s’être bagarré durant l’année écoulée, après ajustement sur les covariables, reste significativement associé au harcèlement : les élèves harceleurs déclarent significativement plus souvent que les autres s’être bagarrés durant l’année. L’écart entre les élèves harcelés non harceleurs et les élèves ni harcelés ni harceleurs reste également significatif.
20En d’autres termes, c’est bien le fait d’être victime de harcèlement qui, à court terme, est le plus lié à l’altération de la santé mentale mesurée chez des collégiens dans le registre de l’internalisation. Les altérations dans le registre de l’externalisation sont liées au fait d’être auteur de harcèlement et ne sont significatives, toutes choses égales par ailleurs, qu’en ce qui concerne l’implication dans les bagarres.
Victimes et auteurs : des temporalités et des implications différentes concernant la santé mentale
21Victimes et auteurs de harcèlement présentent de nombreux points communs au niveau de leur fragilité psychologique (Catheline, 2015), comme en attestent les enquêtes longitudinales sur leur devenir respectif avec un taux assez proche de troubles internalisés (dépression, suicide, anxiété) et externalisés (consommation de produits psychoactifs, bagarres) (Ttofi et al., 2011). Ils expriment cependant leur mal-être de façon très différente. Les harceleurs, ayant tendance à évacuer leurs tensions internes à l’extérieur plutôt que de s’interroger sur leur vécu, recherchent des situations ou des attitudes qui feront diminuer cette tension interne. Ainsi, le recours à la consommation de substances pyschoactives (alcool, tabac, cannabis) apaise la tension interne et permet de mettre à distance de son monde psychique les vécus négatifs. Il en est de même pour les actes de violence qui rendent au sujet une position d’acteur face au sentiment de passivité induit par les idées dépréciatives sur soi, le sentiment d’infériorité ou d’exclusion.
22Il n’est donc guère étonnant de trouver une surreprésentation des troubles externalisés chez les harceleurs. De même pour les déclarations concernant le stress scolaire ou la qualité de vie, on peut penser que les harceleurs/non harcelés cherchent à se monter sous un jour favorable et refusent de reconnaître leurs faiblesses (Marcelli, Braconnier, 2013). Mais on peut également faire l’hypothèse qu’ils ont une mauvaise perception de leurs émotions et, de ce fait, une mauvaise analyse de leurs ressentis (Catheline, 2015). La surreprésentation des filles par rapport aux garçons dans le registre des plaintes que nous observons n’est pas nouvelle ; les premières enquêtes de Marie Choquet et Sylvie Ledoux sur les adolescents avaient fait le même constat dès 1994. Les filles apparaissent toujours plus sensibles à leur vécu interne. La question qu’il convient de se poser est : sont-elles plus en avance que les garçons dans la perception de leurs émotions ? Actuellement on ne sait pas encore à partir de quel âge se développe l’empathie et la capacité à percevoir ses propres ressentis. L’influence de la puberté, plus précoce chez les filles que chez les garçons, sans doute à un âge où les capacités cognitives et l’expérience de vie ne sont pas encore suffisantes pour analyser finement les situations et les mentaliser correctement – sachant que la capacité à mentaliser, c’est-à-dire à se représenter les situations, permet de limiter le stress (Romano, 2013) – est un possible indicateur, mais sans doute pas le seul.
23Toute expérience de victimisation a un impact sur la construction de la personnalité, dans les mois et les années qui suivent. On sait que le harcèlement subi a des répercussions immédiates en matière de troubles internalisés, c’est-à-dire anxiété, perte de l’estime de soi, phobie sociale, dépression, tels que nous les retrouvons ici. Mais les répercussions sont également avérées à plus long terme. Plusieurs études ont montré l’incidence à l’âge adulte du harcèlement scolaire entre pairs sur l’apparition de troubles anxieux, et tout particulièrement sur la phobie sociale. Ainsi, Randi E. McCabe et al. (2003) trouvent une relation entre les antécédents de taquineries graves, brimades, moqueries et la survenue d’une phobie sociale à l’âge adulte. Il est vraisemblable que certains des élèves victimes au collège ont déjà été confrontés à des situations analogues en primaire, ce qui peut expliquer la détérioration de leur santé mentale observée concernant les troubles internalisés dans nos résultats, même si la question posée, faisant référence aux deux mois précédents, ne permet pas de connaître les éventuels antécédents de harcèlement.
24En revanche, dans toutes les enquêtes longitudinales, les agresseurs ont tendance à présenter des troubles externalisés c’est-à-dire des actes antisociaux ou des conduites à risque. De nombreux travaux ont montré qu’à l’âge adulte, les harceleurs ont un risque accru de criminalité et d’abus de toxiques (alcool, drogues illicites) chez les deux sexes (Ttofi et al., 2011). Or ces troubles n’apparaissant que longtemps après le début des comportements de harcèlement, il n’est pas étonnant que nous ne retrouvions pas de différence marquée entre la population des harceleurs et les collégiens non concernés par le harcèlement. Autant le harcèlement subi a des répercussions immédiates en matière de troubles internalisés, autant il faut vraisemblablement attendre un certain temps pour mesurer l’impact sur la santé mentale de l’exercice de la violence à l’encontre d’autrui, ce qui inciterait à penser qu’il n’existe pas de profil psychologique de harceleur, mais plutôt un profil de situation favorisant le harcèlement (Catheline, 2015). En revanche, l’exercice répété de la violence occasionne très certainement des remaniements dans la relation à l’autre, expliquant les conclusions des travaux des chercheurs. Chez les auteurs de violences (harceleurs/non harcelés), les troubles de la socialisation sont plus fréquents que chez les harcelés/non harceleurs ou ceux qui ont le double statut d’auteur et de victime. Garçons comme filles ont plus de mal à entretenir des relations sociales avec le sexe opposé et, de manière plus générale, à développer des relations humaines positives une fois devenus adultes (Ttofi et al., 2011). Friedrich Lösel et Doris Bender (2011) observent qu’avoir été harceleur à 15 ans est un facteur prédictif de développement des conduites antisociales à 25 ans, l’intimidation physique étant encore plus prédictive que l’intimidation verbale.
25En tout état de cause, si les liens entre implication dans du harcèlement comme auteur et consommation de substances psychoactives disparaissent après ajustement du modèle, les perpétrateurs sont significativement plus impliqués que les autres élèves dans des bagarres, qui participent pleinement des troubles externalisés.
26Pour conclure cette partie, revenons sur les différences d’évolution selon les sexes des liens entre santé mentale et harcèlement. Dans les enquêtes longitudinales de Maria M. Ttofi et al. (2011) ou de Friedrich Lösel et Doris Bender (2011), le devenir des filles auteurs ou victimes exclusives est bien différent de celui des garçons. Chez ces derniers, la répartition en conduites internalisées et externalisées est claire : les garçons auteurs développent des conduites externalisées et les garçons victimes, des conduites internalisées, tandis que chez les filles, l’évolution est assez semblable, quelle que soit l’implication dans le harcèlement. Les filles harceleuses exclusives peuvent développer, outre des conduites externalisées (conduites antisociales), des conduites internalisées (dépression, anxiété). L’inverse est vrai pour les filles victimes exclusives qui développent des troubles externalisés en plus des troubles internalisés. Autant de constats qui semblent se dessiner aussi chez nos collégiennes harceleuses et qui devraient inciter à mieux explorer les mécanismes de cette vulnérabilité féminine.
Conclusion
27L’enquête HBSC de 2014 montre combien la victimisation est un facteur d’altération immédiate de la santé mentale des collégiens. Elle établit également que les jeunes collégiens ont manifestement été sensibilisés à ce phénomène par les campagnes de prévention puisque le nombre d’adolescents concernés a diminué entre deux enquêtes quadriennales, alors même que celle conduite en 2010 se situait un an avant les premières campagnes nationales de prévention du harcèlement entre pairs à l’école. En atteste également l’amélioration de la position relative de la France dans le classement des pays ayant participé aux enquêtes HBSC en 2010 et 2014, tant en ce qui concerne les victimes que les auteurs.
28Les jeunes collégiens ne sont pas toujours conscients des conséquences de ces comportements et le fait de les leur expliquer a sans nul doute été efficace. Le maintien d’un taux inchangé en fin de collège montre que d’autres facteurs que l’ignorance sont en cause. Il est donc absolument nécessaire de prévenir ces comportements dès l’école élémentaire en travaillant sur l’acceptation de la différence au sein d’un groupe, la gestion des émotions et la solidarité entre pairs, en permettant aux élèves de différencier ce qui peut être répété de ce qui ne doit pas l’être et en leur apprenant qu’aller dire aux adultes ce qui se passe n’est pas rapporter ou être une « balance », mais au contraire faire preuve de l’entraide nécessaire à la vie en collectivité et à la vie sociale tout court.
29L’enquête n’a pas retrouvé d’impact immédiat du harcèlement sur la santé mentale des harceleurs. Cela n’est guère étonnant car pour les harceleurs, les effets se diffusent sur plusieurs mois, voire plusieurs années, alors qu’ils sont quasi immédiats pour les victimes, comme nos données le confirment.
30Les campagnes successives de lutte contre le harcèlement doivent se poursuivre afin de maintenir un haut degré de vigilance, tout particulièrement concernant le cyberharcèlement qui semble se développer à hauteur de l’usage des réseaux sociaux par les jeunes. En 2013, l’enquête du ministère de l’éducation conduite en collège montrait que la cyberviolence constituait un mode de violence et/ou de harcèlement en augmentation par rapport à l’enquête de 2011, tout particulièrement pour les filles : 17 % contre 11 % pour les garçons (SMS, vidéos, photos ou insultes sur les réseaux sociaux). Les chiffres de notre enquête sont en deçà (mais ne font pas référence aux insultes, qu’on sait être très fréquentes) et sont mesurés pour la première fois, ne nous permettant pas d’analyser des évolutions, mais nul doute que ces modalités de harcèlement sont en pleine expansion au collège. Les conséquences du cyberharcèlement sont certainement encore plus immédiatement visibles qu’en face à face, avec des risques de passage à l’acte suicidaire du fait de la rapidité de transfert de l’information et de l’usage de photos ou vidéos mettant en cause l’intimité du corps des victimes (Arsène, Raynaud, 2014).
31Au-delà des différences de genre (globalement davantage de garçons concernés comme auteurs) et d’âge (la victimisation diminuant entre le début et la fin de l’adolescence), il est possible d’identifier un ensemble de facteurs de protection globale tels que des compétences de communication interpersonnelle, d’autorégulation et de résolution de problèmes (Matos et al., 2014). En outre, notre enquête incite à être particulièrement attentif envers les filles, chez lesquelles les conséquences du harcèlement sont plus marquées que chez les garçons, et sont les mêmes qu’elles soient harceleuses ou victimes, en termes de troubles internalisés ou de conduites externalisées. Ces constats mettent à mal la répartition observée chez les garçons et une gestion simpliste du harcèlement à l’école – victimes = troubles internalisés, à soigner et auteurs = troubles externalisés, à sanctionner – et confirment la nécessité d’une prise en charge globale et systémique du harcèlement à l’école (Catheline, 2015).
Notes
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[1]
Daudet A., Le Petit Chose, Hachette/Le livre de poche, Paris, 1997.
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[2]
Musil R., Les Désarrois de l’élève Törless, Le Seuil, Paris, 1995.
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[3]
Chaque cycle de deux ans, un niveau différent de scolarisation est étudié (élémentaire, collège, lycée) par un observatoire dépendant de la mission ministérielle de prévention et de lutte contre la violence scolaire.
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[4]
« Combien de fois as-tu été brimé·e des manières suivantes ces deux derniers mois : 1) on m’a envoyé des messages méchants, posté des commentaires sur mon mur, des e-mails, des SMS ou on a créé un site Web pour se moquer de moi - 2) on a pris des photos de moi peu flatteuses ou inappropriées, sans ma permission et on les a mises en ligne », avec des fréquences allant de jamais à plusieurs fois par semaine.
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[5]
« Voici le dessin d’une échelle. Au sommet de l’échelle, “10” est la meilleure vie possible pour toi, tout en bas “0” est la pire vie possible pour toi. En général, où dirais-tu que tu te trouves sur l’échelle en ce moment ? »
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[6]
Afin de ne pas allonger les questionnaires pour les élèves les plus jeunes et ne pas compromettre l’acceptabilité du questionnaire les concernant, les questions les plus sensibles (consommation de cannabis, envie de mourir…) n’ont pas été posées en deçà de la classe de quatrième.
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[7]
Question posée uniquement en quatrième et troisième.
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[8]
Plusieurs tests statistiques sont réalisés simultanément pour chercher à déterminer si la santé mentale (internalisation et externalisation) est associée au comportement de harcèlement à l’école. En raison de cette multiplicité des tests, le risque global d’erreur de première espèce, qui correspond au risque de conclure à tort à la présence d’une association, s’accroît. Un seuil de 1 ‰ a été appliqué afin de contrôler cette erreur de première espèce.
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[9]
La question « Actuellement, que penses-tu du collège ou du lycée ? » comporte quatre modalités de réponse : « je l’aime beaucoup », « je l’aime un peu », « je ne l’aime pas beaucoup », « je ne l’aime pas du tout ».