CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Introduction

1L’évolution de la prévalence tabagique depuis le début des années 1970 montre que celle des hommes a nettement chuté – de 60 % à environ un tiers ces dernières années –, tandis que celle des femmes a connu une croissance jusqu’au début des années 1990 pour décroître ensuite jusqu’en 2005, avant d’afficher une remontée récente (Beck et al., 2011).

2Depuis la loi Veil de 1976 [1] et plus encore depuis le début des années 1990 et la loi Évin [2], de nombreuses mesures législatives et réglementaires ont été mises en place pour renforcer la lutte contre le tabagisme, des jeunes en particulier : hausses des prix fortes et répétées entre janvier 2002 et janvier 2004, apposition de nouveaux avertissements sanitaires sur les paquets, interdiction des paquets de moins de vingt cigarettes ou encore interdiction totale de fumer dans les lieux à usage collectif, dont les établissements scolaires, interdiction de vendre des cigarettes aux moins de 16 ans depuis septembre 2004, puis aux moins de 18 ans en 2009 avec la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST)… Cette dernière loi a également institué de nouvelles mesures visant spécifiquement les plus jeunes, telles que l’interdiction des cigarettes aromatisées (à la vanille, au chocolat…) dites « cigarettes bonbons » et l’interdiction de l’implantation des lieux de vente de tabac dans les zones « protégées » (c’est-à-dire autour d’édifices et d’établissements spécifiques tels que les établissements scolaires, de santé ou de sport).

3Aujourd’hui la prévention du tabagisme chez les jeunes est d’autant plus déterminante que la précocité de l’expérimentation est désormais identifiée comme un facteur de risque important pour l’installation durable dans la consommation et la dépendance (Beck et al., 2007). Aussi, retarder l’âge de l’expérimentation apparaît comme un objectif majeur de santé publique, dont on retrouve l’expression dans le Plan cancer 2009-2013 avec la nécessité de « réduire l’attractivité du tabac ». Mais devant une population se sentant invulnérable face aux risques sanitaires liés au tabagisme, l’autre grand enjeu de la lutte contre le tabagisme réside dans la prise de conscience des risques encourus. L’apparition tardive des premières conséquences sanitaires du tabagisme rend une partie des avertissements et des messages de prévention peu efficace auprès des jeunes qui sont prompts à mettre à distance le risque de maladie chronique (Peretti-Watel et al., 2007), ce qui incite à envisager des mesures spécifiques à leur égard.

4Nous nous intéresserons d’abord dans cet article aux niveaux d’usage de tabac des 15-30 ans par rapport au reste de la population, à leur évolution et à quelques facteurs sociodémographiques associés. Après une brève analyse des motivations à l’arrêt du tabac, puis du sentiment d’être informé et du niveau de crainte des jeunes par rapport au tabagisme, en lien avec les politiques publiques, nous donnerons un aperçu des effets des politiques de dénormalisation du tabagisme en prenant pour exemple le tabagisme au domicile. Nous terminerons par des éléments de comparaison internationale et quelques pistes d’actions spécifiques en termes de prévention du tabagisme en population adolescente.

Prévalence et évolution du tabagisme

5Parmi les 15-75 ans, les jeunes âgés de 15 à 30 ans sont les plus nombreux à fumer (44 % de fumeurs actuels). Même si la prévalence du tabagisme régulier [3] chez les 15-30 ans (36,1 %) apparaît légèrement inférieure à celle des 31-45 ans (38,1 %), cette tranche d’âge est celle qui compte le plus de fumeurs occasionnels (7,9 % contre moins de 5 % pour chacune des autres tranches d’âge).

6Au sein des 15-30 ans, la proportion de fumeurs occasionnels apparaît stable par tranche d’âge quinquennale, tandis que celle des fumeurs réguliers augmente considérablement entre les 15-19 ans (23,6 %) et les 20-25 ans (40,9 %), et atteint 42,6 % chez les 26-30 ans. À l’inverse, alors que près de 4 jeunes de 15-19 ans sur 10 n’ont jamais fumé une cigarette, ils ne sont plus que 2 sur 10 parmi les 26-30 ans (figure 1).

Figure 1

Statut tabagique selon l’âge parmi les 15-30 ans (en %)

Figure 1

Statut tabagique selon l’âge parmi les 15-30 ans (en %)

Source : Baromètre santé 2010, INPES.

Augmentation du tabagisme des jeunes hommes

7Les femmes sont moins nombreuses à fumer que les hommes pour toutes les tranches d’âge. Toutefois, alors que l’écart est le plus faible parmi les 20-25 ans (39 % de fumeuses régulières contre 42,8 % de fumeurs), la différence est bien plus importante parmi les 26-30 ans (36,1 % de fumeuses contre 49,2 % de fumeurs) : cette période s’avère souvent plus propice à l’arrêt chez les femmes du fait d’une grossesse ou d’une prévision de grossesse, sans que l’on puisse toutefois exclure une reprise ultérieure du tabagisme pour ces femmes.

8En termes d’évolution, sur les dix dernières années, comme sur l’ensemble de la population, alors que la prévalence tabagique avait fortement diminué entre 2000 (46 %) et 2005 (41,1 %) parmi les 15-30 ans, elle est repartie à la hausse entre 2005 et 2010 (44 %). La même tendance est observée pour le tabagisme régulier même si l’écart n’est pas significatif entre 2005 (34,4 %) et 2010 (36,1 %). Chez les plus jeunes, l’écart entre les sexes qui diminuait depuis plusieurs décennies pourrait à nouveau se creuser sous le coup d’une reprise du tabagisme des garçons (26,5 % de fumeurs réguliers chez les 15-19 ans en 2010 contre 23,6 % en 2005) alors que la prévalence chez les filles s’avère plutôt stable (20,7 % en 2010 contre 22,8 % en 2005, écart non significatif). Cette évolution à la hausse, plutôt masculine, peut s’expliquer en partie par une pression des pairs qui s’avère, dans certains cas, plus forte pour les garçons.

Le chômage, un facteur aggravant

9Concernant la situation professionnelle, les jeunes scolarisés ou les étudiants sont les moins nombreux à fumer de manière régulière (23,2 %) alors que la situation de chômage semble favoriser le tabagisme (53,2 %), les jeunes qui travaillent se situant eux dans une position intermédiaire (42,5 %). Le lien avec la situation de chômage que l’on retrouve dans le reste de la population pourrait notamment être attribué à une moindre projection dans l’avenir au sein de cette population, les conséquences du tabagisme n’étant observées que plusieurs dizaines d’années après le début du tabagisme. Une autre hypothèse est l’usage anxiolytique qui peut être fait de la cigarette pour une population en situation de mal-être.

10Le lien avec la situation relative à l’emploi reste avéré en contrôlant les effets du sexe, de l’âge et du revenu par unité de consommation (UC) – odds ratio (OR)=0,5 pour les étudiants, OR=1,5 pour les chômeurs par rapport aux travailleurs.

Les fumeurs de chicha

Le développement, depuis quelques années, de l’usage de chicha par les jeunes a suscité l’inquiétude des pouvoirs publics. Un jeune sur dix (13,4 % des 15-19 ans, 12 % des 20-25 ans et 5,4 % des 26-30 ans) déclare fumer la chicha alors que ce comporte- ment concerne moins de 1 % des plus de 30 ans. La consommation de chicha est le plus souvent occasionnelle puisque 45,9 % en fument moins d’une fois par mois, 44,4 % au moins une fois par mois, mais moins d’une fois par semaine, et 9,7 % de manière hebdomadaire. Les jeunes hommes sont plus nombreux (13,1 %) que les jeunes femmes (7,6 %, p<0,001) à déclarer fumer la chicha. Il n’y a pas de lien avec la situation professionnelle, après ajustement sur le sexe et l’âge.

11Des modélisations effectuées pour les années 2000, 2005 et 2010 indiquent que la situation de chômage est de plus en plus fortement associée au tabagisme, les OR étant respectivement de 1,1 en 2000, de 1,3 en 2005 et de 1,5 en 2010 par rapport aux jeunes qui travaillent. Autrement dit, les inégalités en matière de tabagisme liées à la situation de chômage chez les jeunes se sont accrues entre 2000 et 2010. Par rapport au niveau de revenu par UC du foyer, la tendance n’est pas uniforme sur ces trois années (voir tableau 1).

Tableau 1

Facteurs associés au tabagisme régulier en 2000, 2005 et 2010 parmi les 15-30 ans

Tableau 1
? 2000 2005 2010 Variables explicatives OR IC à 95% OR IC à 95% OR IC à 95% Sexe Homme (réf.) - 1 - - 1 - - 1 - Femme 0,8** [0,7-0,9] 0,8*** [0,7-0,8] 0,7*** [0,6-0,8] Classe d’âge 15-19 ans (réf.) - 1 - - 1 - - 1 - 20-25 ans 1,1 [0,9-1,4] 1,3** [1,1-1,5] 1,4** [1,1-1,6] 26-30 ans 1,2 [0,9-1,5] 0,9 [0,7-1,0] 1,2 [1,0-1,5] Premier quintile de revenu par uC Non (réf.) - 1 - - 1 - - 1 - Oui 1,5*** [1,2-1,7] 1,1 [1,0-1,3] 1,3*** [1,2-1,5] Situation professionnelle Travail (réf.) - 1 - - 1 - - 1 - Études 0,9 [0,7-1,1] 0,6*** [0,5-0,7] 0,5*** [0,4-0,6] Chômage/inactif 1,1 [0,9-1,4] 1,3*** [1,1-1,6] 1,5*** [1,2-1,7]

Facteurs associés au tabagisme régulier en 2000, 2005 et 2010 parmi les 15-30 ans

*** : p<0.001 ; ** : p<0.01 ; * : p<0.05
Lecture : en 2010, un individu de 20-25 ans a 1,4 fois plus de risque d’être fumeur régulier qu’un individu de 15-19 ans, toutes choses égales par ailleurs. Les deux étoiles (**) signifient que la probabilité de se tromper en concluant à un sur-risque des 20-25 ans par rapport aux 15-19 ans est inférieure à 1% (** : p<0,01).
Source : Baromètre santé 2010, INPES.

Lien entre précocité et intensité des usages

12Au-delà de l’évolution de la prévalence tabagique, la question de la précocité de l’usage se révèle cruciale, identifiée comme un déterminant important des consommations futures.

13Parmi les jeunes de 15-25 ans ayant expérimenté le tabac au cours des cinq dernières années [4], l’âge d’initiation apparaît en net recul entre la période 2000-2005 (15,2 ans) et celle de 2005-2010 (15,6 ans). Ainsi, les 15-25 ans ayant expérimenté le tabac entre 2000 et 2005 étaient 40,8 % à l’avoir fait à 14 ans ; ils ne sont plus que 31 % dans ce cas entre 2005 et 2010.

Prévalence tabagique chez les jeunes de 20 à 25 ans, selon l’âge d’initiation

La prévalence et l’intensité tabagique sont fortement corrélées à l’âge d’initiation au tabac. Ainsi, parmi les jeunes de 20-25 ans ayant fumé leur première cigarette avant 14 ans, 65,7 % fument quotidiennement et 50,9 % fument au moins dix cigarettes par jour. Parmi ceux ayant fumé leur première cigarette entre 14 et 17 ans, 52,4 % fument quotidiennement et 30 % au moins dix cigarettes par jour. Enfin, parmi ceux ayant fumé leur première cigarette à 18 ou 19 ans, 32,7 % fument quotidiennement et 13,8% fument au moins dix cigarettes par jour.
Après ajustement sur les principales caractéristiques sociodémographiques, le lien entre précocité de l’usage et usage régulier de tabac entre 20 et 25 ans est maintenu (OR=1,6, p<0,01 pour une initiation entre 14 et 17 ans ; OR=2,3, p<0,001, pour une initiation avant 14 ans, par rapport à une initiation entre 18 ou 19 ans). Parmi les fumeurs réguliers, l’intensité de l’usage (fumer au moins dix cigarettes par jour) est également associée à la précocité de l’initiation (OR=1,8, p<0,05 pour une initiation entre 14 et 17 ans ; OR=3,1, p<0,001 pour une initiation avant 14 ans).

Perception du tabagisme par les jeunes

Arrêt du tabac

14Les jeunes sont les moins nombreux à envisager l’arrêt du tabac : parmi les fumeurs réguliers âgés de 15 à 30 ans, seuls 52,1 % déclarent « avoir envie d’arrêter de fumer » (dont la moitié, soit 25,2 %, « dans un avenir indéterminé »), contre 60,2 % chez les plus de 30 ans. Cette volonté est aussi fréquente chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes, contrairement à ce que l’on observe dans le reste de la population où les hommes déclarent plus souvent avoir envie d’arrêter, peut-être du fait du degré de dépendance plus sévère chez eux que chez les femmes. Comme en population générale, l’envie d’arrêter de fumer a fortement diminué entre 2005 (60,1 %) et 2010 (52,1 %) parmi les 15-30 ans, alors qu’elle était restée stable entre 2000 (61,8 %) et 2005, suscitant l’inquiétude des acteurs de la lutte antitabac.

15Les jeunes sont également les moins nombreux à avoir déjà essayé d’arrêter de fumer volontairement pendant au moins une semaine (61,7 % contre 73 % des plus de 30 ans), sans différence significative selon le sexe ou la situation professionnelle. Parmi les 15-30 ans, la part des fumeurs réguliers ayant déjà essayé d’arrêter de fumer augmente également avec l’avancée en âge (56,1 % pour les 15-19 ans, 59,6 % pour les 20-25 ans, 66,7 % pour les 26-30 ans).

16Parmi les jeunes de 15 à 30 ans ayant arrêté de fumer, la santé est la principale raison invoquée (53 %), avant la grossesse ou la naissance d’un enfant, mentionnée par 17 % des femmes. Le prix du tabac constitue la raison la plus fréquemment mentionnée en deuxième choix par 24 % des ex-fumeurs.

17Parmi ceux qui ont essayé d’arrêter mais qui ont recommencé à fumer par la suite, la santé est également la raison la plus fréquemment citée en première position, mais à un niveau moindre que pour ceux qui ne fument plus (29%). Le prix du tabac constitue la principale raison de la tentative d’arrêt pour 15 % des fumeurs, alors que la grossesse est mentionnée par 16 % des femmes. La comparaison des raisons mentionnées par chacune des deux populations (ex-fumeurs et fumeurs ayant essayé d’arrêter de fumer) montre que, comme en population générale, alors que le souci de préserver sa santé semble être un facteur de réussite du sevrage, il n’en est pas de même de l’influence du prix du tabac, qui agit plutôt comme un déclencheur mais permet plus difficilement le maintien de l’arrêt.

Sentiment d’être informé

18En population générale, le tabagisme apparaît comme le sujet de santé sur lequel le sentiment d’être informé est le meilleur. Ce constat peut être mis sur le compte de la multitude des communications sur les dangers du tabac produites, que ce soit par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), par les associations de lutte antitabac, voire par l’industrie pharmaceutique en vue de la promotion des traitements de substituts nicotiniques. Parmi les 15-30 ans, 51,3 % déclarent avoir le sentiment d’être « très bien » informés sur le tabac, 42 % « plutôt » bien informés, 4,3 % « plutôt mal » informés, et 2,4 % « très mal » informés, niveaux comparables au reste de la population. Les plus jeunes (15-19 ans) se sentent particulièrement bien informés puisque 58,3 % se déclarent « très bien » informés contre 51,4 % des 20-25 ans et 44,5 % des 26-30 ans.

19Le sentiment d’être informé n’apparaît pas lié au statut tabagique des jeunes de 15-30 ans. En revanche, les jeunes chômeurs déclarent plus souvent être « mal informés » sur le tabac (12,3 %) que les étudiants (4,3 %) ou ceux qui travaillent (6,8 %), même si l’association n’est plus significative après contrôle des effets du sexe, de l’âge et du statut tabagique (OR=1,5 par rapport aux travailleurs, p=0,10).

20Comme en population générale, la proportion de jeunes se sentant bien informés sur le tabac est stable depuis 2005 (93,3 % en 2010 contre 92,9 % en 2005), après avoir augmenté entre 2000 (87 %) et 2005.

Crainte des maladies liées au tabac

21La crainte de maladies liées au tabac se révèle particulièrement dépendante du statut tabagique. Ainsi, près des trois-quarts (73,1 %) des jeunes n’ayant jamais fumé ou juste pour essayer ne craignent pas du tout pour eux-mêmes les maladies dues au tabagisme. Cette proportion est un peu plus faible chez les ex-fumeurs (67,2 %). Parmi les fumeurs occasionnels, 57,9 % craignent (au moins « un peu ») les maladies dues au tabagisme, dont 5,8 % « beaucoup ». Enfin, seuls 13,1 % des fumeurs réguliers ne craignent pas du tout les maladies liées au tabagisme, et ils sont même 22,8 % à les craindre « beaucoup ».

22Au sein de la population des fumeurs de 15 à 30 ans, le niveau de crainte des maladies liées au tabac croît avec l’âge : seuls 40,7 % des 15-19 ans déclarent craindre « pas mal » ou « beaucoup » les maladies liées au tabac, contre 54,8 % des 20-25 ans et 59,1 % des 26-30 ans. Le niveau de crainte diminue ensuite progressivement avec l’âge (56,5 % des 31-45 ans, 50,1 % des 46-60 ans, 43,8 % des 60-75 ans). La mise à distance du risque, fréquemment évoquée par les plus jeunes, fait donc place dès l’âge de 20 ans à une prise de conscience accrue des risques du tabagisme pour soi-même, qui s’avère même supérieure à celle observée au-delà de 30 ans, et cela même si les jeunes adultes restent les plus nombreux à fumer. Cependant, pour l’ensemble de cette classe d’âge, le niveau de crainte a fortement baissé depuis 2005 où il concernait 61,1 % des fumeurs (53,2 % en 2010).

23En termes d’actions de lutte contre le tabagisme, les campagnes de communication pointant les méfaits du produit ne constituent qu’un des outils des politiques publiques mises en œuvre dans la lutte contre le tabagisme. En effet, des mesures législatives ou réglementaires, telles que la hausse des taxes sur le tabac, l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif ou les avertissements sanitaires graphiques sur les paquets de cigarettes contribuent à la dénormalisation du tabagisme, et à terme pourraient permettre un changement des comportements, qu’il s’agisse de sa propre consommation ou de la prise de conscience des risques du tabagisme passif.

Exposition à la fumée de tabac au domicile

24Plus d’un tiers des jeunes fumeurs âgés de 15 à 30 ans (37 %) déclare que personne ne fume jamais à l’intérieur de son domicile, à un niveau comparable à celui des 46-60 ans (34 %), mais bien moindre que celui des fumeurs de 31-45 ans (45,3 %) ou de 61-75 ans (48,1 %). Cependant, la répartition n’est pas uniforme au sein des 15-30 ans. Ainsi, les fumeurs de 20-25 ans sont ceux qui déclarent le plus souvent que quelqu’un fume « régulièrement » à l’intérieur de leur domicile (44,9 %), alors que les 26-30 ans ne sont que 31,6 % dans ce cas, les 15-19 ans se situant à un niveau intermédiaire (40,9 %).

25Parmi les non-fumeurs, les 15-30 ans sont de loin la population qui subit le plus le tabagisme passif à leur domicile, puisque 21,9 % d’entre eux déclarent que quelqu’un fume régulièrement à leur domicile, contre moins de 10 % au-delà de 30 ans. Mais comme pour les fumeurs, cette proportion varie de 31,3 % chez les 15-19 ans à 7,7 % chez les 26-30 ans.

26Le tabagisme au domicile se révèle en fait fortement associé à la structure familiale. Ainsi, parmi les fumeurs de 15 à 30 ans, ceux qui vivent seuls sont les plus nombreux à déclarer que « quelqu’un » fume à leur domicile au moins de temps en temps (66,3 % contre 52,4 % de ceux qui ne vivent pas seuls). À l’inverse, ceux qui vivent avec un enfant de moins de 4 ans ne sont que 36,2 % à déclarer cette situation. Parmi les non-fumeurs, ceux qui ne vivent pas seuls, mais sans enfant de moins de 4 ans, sont les plus nombreux à déclarer être exposés au tabagisme à leur domicile (36,7 % contre 12 % de ceux qui vivent seuls [5]).

27Il ressort de ces résultats que la majeure partie des 15-30 ans aurait conscience des risques liés au tabagisme passif, en particulier pour les enfants. Cela expliquerait les variations importantes observées autour de 25 ans, à un moment où les projets de fonder une famille et d’avoir des enfants peuvent se concrétiser.

28Comme pour l’ensemble de la population, parmi les fumeurs de 15 à 30 ans, la consommation de tabac à leur domicile a diminué entre 2005 (61,3 %) et 2010 (54,7 %, p<0,05), et l’exposition des non-fumeurs au tabagisme passif à leur domicile est restée stable (31,9 % en 2010 contre 29,2 % en 2005, écart non significatif). Ce constat fait écho à une étude (Mons et al., 2012) montrant que l’interdiction de fumer dans les lieux de convivialité, mise en place en 2008 en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, n’aurait pas provoqué d’augmentation du tabagisme au domicile, contrairement aux objections soulevées par les opposants à l’interdiction (displacement hypothesis ou last refuge model).

Comparaisons internationales (ESPAD [6])

29L’un des grands intérêts des enquêtes reposant sur des questionnaires européens standardisés est d’offrir des comparaisons fiables entre les différents pays. Sur les données d’ESPAD 2011 (enquête auprès des jeunes de 16 ans), on peut ainsi observer que la France, qui occupait une position médiane en Europe en 2007, se situe désormais dans les pays de tête pour la prévalence tabagique, à peine après la Lettonie, les Républiques tchèque et slovaque, la Croatie et la Bulgarie (Spilka, 2012). Ainsi, alors que dans la plupart des pays européens la prévalence tabagique chez les jeunes est restée stable ou a diminué entre 2007 et 2011, elle apparaît en forte hausse en France. De même, l’enquête HBSC [7] 2010, réalisée auprès de collégiens dans une quarantaine de pays européens ainsi qu’aux États-Unis et au Canada, place la France en dixième position pour la prévalence tabagique à 11 ans et à 15 ans : à 15 ans, c’est un jeune sur cinq qui fume de manière au moins hebdomadaire (World Health Organization, 2012). Si l’on met en regard la carte des prix des cigarettes les plus vendues (Joossens et al., 2011) et celle des prévalences du tabagisme régulier, exercice qui a bien sûr ses limites puisque les politiques de dénormalisation du tabac vont bien au-delà des hausses de prix, on constate que, dans les pays qui ont pratiqué les hausses les plus fortes (Grande-Bretagne, Norvège et Irlande), les prévalences sont basses, tandis que dans les pays où le tabac est meilleur marché, elles peuvent être très élevées. Il reste néanmoins quelques exceptions : la Grèce, et dans une moindre mesure la Pologne et le Portugal, présentant à la fois des prévalences et des prix assez bas.

Enseignements du baromètre santé en matière de prévention

30Les résultats du Baromètre santé 2010 de l’INPES indiquent une hausse de la prévalence tabagique par rapport à 2005 chez les 15-30 ans (comme dans l’ensemble de la population), qui restent ainsi les plus nombreux à fumer au sein de la population française. Les jeunes sont également les moins nombreux à déclarer avoir envie d’arrêter de fumer, et le niveau de crainte des maladies liées au tabac est particulièrement bas parmi les 15-19 ans. Les dernières données sur les adolescents ont également montré une reprise du tabagisme (Spilka et al., 2012) après plus d’une décennie de forte baisse liée en particulier à des mesures de dénormalisation du tabac souvent tournées vers les jeunes (Beck, 2011). Il apparaît, de ce fait, primordial de focaliser la prévention sur cette population, dont on sait qu’elle est peu encline à prendre en considération des risques somatiques qu’au mieux elle perçoit comme très lointains, avec le souci d’intervenir tôt, en amont de l’installation d’une dépendance. Par ailleurs, même si la communication sur les risques n’est pas forcément la manière la plus efficace de prévenir le tabagisme des jeunes, elle reste nécessaire. En effet, la multitude des informations liées à la santé publique produites ces dernières années a pu contribuer au brouillage des risques et à la persistance d’idées fausses telles que « respirer l’air des villes est aussi mauvais que le tabac pour la santé » (Guignard et al., 2012). Il importe donc de délivrer à la population un message clair basé sur des éléments scientifiques validés.

31Comme pour le reste de la population (32 % de fumeurs quotidiens chez les hommes contre 26 % chez les femmes parmi les 15-75 ans), les jeunes femmes s’avèrent moins souvent fumeuses que les jeunes hommes. Ainsi, malgré la tendance à la hausse du tabagisme féminin entre 2005 et 2010, et du fait de la montée en puissance du tabagisme beaucoup plus tardive chez les femmes que chez les hommes, les conséquences en termes de morbidité et de mortalité touchent encore plus largement les hommes. Cependant, le taux standardisé de décès par cancer du poumon a doublé chez les femmes ces vingt dernières années, alors même qu’il apparaît en baisse chez les hommes (Hill et al., 2010). De ce fait, l’enjeu est de continuer à communiquer de manière globale auprès des fumeurs tout en travaillant sur les risques spécifiques pour les femmes. Cela nécessite donc de jongler entre une approche globale et une approche populationnelle.

32Depuis les années 1960, l’âge à la première cigarette a baissé de sept ans pour les femmes et de deux ans pour les hommes. Ainsi, les hommes nés entre 1930 et 1940 ont en moyenne fumé leur première cigarette avant 17 ans et ont commencé à fumer régulièrement à 22 ans, contre respectivement 22 ans et 28 ans pour les femmes de la même génération. Pour les cohortes suivantes, ces âges moyens ont baissé, et les femmes ont rejoint les hommes : dans la cohorte née en 1980-1985, hommes et femmes ont en moyenne fumé leur première cigarette à 15 ans, et ont commencé à fumer régulièrement à 17 ans (Peretti-Watel et al., 2007). Les données du Baromètre santé 2010 indiquent cependant un recul d’environ six mois de l’âge d’initiation par rapport à 2005, évolution que l’on pourrait mettre au moins en partie au crédit de l’interdiction de vente de tabac aux mineurs de moins de 18 ans depuis 2009. Ce recul de l’âge d’initiation a également été constaté dans l’enquête ESCAPAD 2011 auprès des jeunes de 17 ans (Spilka et al., 2012).

33Quelques études sociologiques menées sur les représentations sociales du tabagisme chez les jeunes ont montré que ce comportement participe à la construction de l’image et de l’affirmation de soi, les jeunes filles étant parfois amenées à fumer pour « jouer les dures » dans un monde très machiste (Denscombe, 2001). La nature des freins peut différer nettement entre garçons et filles : les garçons craindraient davantage de fumer pour la baisse des performances sportives que cela pourrait entraîner, et les filles pour des critères relevant davantage de l’esthétique et à cause de l’odeur laissée sur le corps et les vêtements (Amos, Bostock, 2007) ; à l’inverse, la propension à fumer pour manger moins afin de garder la ligne serait plus présente chez les jeunes filles (Peretti-Watel, 2007). Le tabagisme pourrait également s’inscrire dans une stratégie d’adaptation au passage de la transition entre l’enseignement secondaire et le supérieur, en particulier chez les filles (Gaffney et al., 2002).

34Les filles semblent par ailleurs globalement plus sensibles aux programmes de prévention, notamment à ceux fondés sur les compétences relationnelles et sur l’influence sociale. Elles sont souvent plus intéressées à apprendre à résister à la pression sociale et à développer leur sentiment d’efficacité personnelle (Blake et al., 2001). Malgré l’objectivation de nombreuses différences de genre dans le rapport aux substances psychoactives, il existe encore peu de programmes de prévention spécifiques en termes de genre, alors que cette piste semblerait vraisemblablement très prometteuse. Dans un autre registre, on peut souligner que la période de grossesse ou de désir d’enfant, dont on a vu qu’elle entraînait de nombreux arrêts du tabagisme chez les jeunes femmes, pourrait aussi être mise en scène comme une période propice à l’arrêt du tabac des futurs pères.

35En matière de prévention du tabagisme, les jeunes restent aujourd’hui une cible privilégiée des actions menées par les acteurs de santé publique et plus particulièrement des campagnes de communication. Ainsi, l’INPES a développé, ces dernières années, plusieurs communications à destination de cette cible à l’image de la campagne antitabac Toxic Corp en 2004-2005, de la campagne « Ne laissez pas le tabac décider pour vous ! » en 2008, ou plus récemment du site Internet du manga Attraction [8] (2010-2011). Chacune de ces campagnes visait à inciter les jeunes à résister à l’attractivité du tabac en mettant en évidence le caractère factice du sentiment de liberté associé à la cigarette, en dénonçant les stratégies de l’industrie du tabac, et en évoquant les risques à court terme, qui sont plus parlants à cet âge.

36Le dernier point saillant de cette étude porte sur la hausse des inégalités sociales en matière de tabagisme entre 2000 et 2010, en ce qui concerne la situation vis-à-vis de l’emploi : l’écart entre chômeurs et actifs occupés semble se creuser. Cette évolution est notable aussi bien parmi les moins de 30 ans que pour les personnes plus âgées. Les populations économiquement les plus fragiles, moins réceptives aux grandes campagnes nationales de communication, doivent donc constituer une cible prioritaire pour des interventions de proximité.

Notes

  • [1]
    Cette loi pose les principes de la lutte antitabac en limitant la publicité en faveur du tabac à la seule presse écrite, en interdisant le parrainage des manifestations sportives par l’industrie du tabac et en imposant des messages sanitaires sur les paquets de tabac.
  • [2]
    La loi Évin de 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme a renforcé la loi Veil, notamment en interdisant la publicité en faveur du tabac et le parrainage, excepté dans quelques cas précis, et en posant le principe de l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif sauf dans les lieux où cela est explicitement autorisé.
  • [3]
    Parmi les « fumeurs actuels » (individus qui fument ne serait-ce que de temps en temps), les « fumeurs réguliers » ou « fumeurs quotidiens » sont ceux qui fument au moins une cigarette par jour. Les autres fumeurs actuels sont appelés « fumeurs occasionnels ». Les ex-fumeurs sont les personnes qui ne fument pas actuellement, mais qui ont fumé au moins occasionnellement.
  • [4]
    L’analyse a été effectuée parmi les moins de 25 ans car la grande majorité des expérimentations (96 %) a lieu avant cet âge. D’autre part, les individus ayant fumé juste une ou deux fois pour essayer sont exclus de l’analyse car la question de l’âge d’initiation ne leur avait pas été posée en 2005.
  • [5]
    Dans l’enquête, la présence de fumeurs dans le foyer n’était pas demandée, mais il est probable qu’une partie des non-fumeurs exposés au tabagisme à leur domicile le soit du fait du tabagisme d’autres membres du foyer (du conjoint par exemple).
  • [6]
    European School Project on Alcohol and other Drugs (hwww.espad.org).
  • [7]
    Health Behavior in School-aged Children.
  • [8]
Français

Aujourd’hui la prévention du tabagisme chez les jeunes est d’autant plus déterminante que la précocité de l’expérimentation est désormais identifiée comme un facteur de risque important pour l’installation durable dans la consommation et la dépendance. Plusieurs études récentes ont montré une hausse du tabagisme ces dernières années en France parmi les adolescents. À partir des données du Baromètre santé, cet article s’intéresse aux perceptions et aux comportements relatifs au tabagisme des jeunes de 15 à 30 ans, à leurs similitudes et à leurs différences, en regard des politiques de lutte antitabac.

Español

Evolución del tabaquismo entre los jóvenes y políticas de lucha anti-tabaco

Hoy en día la prevención del tabaquismo entre los jóvenes es en cuanto más determinante que la precocidad de la experimentación se identifica ahora como un factor de riesgo importante para el asentamiento duradero en el consumo y la dependencia. Varios estudios recientes han mostrado un aumento del tabaquismo estos últimos años en Francia entre los adolescentes. A partir de los datos del Barómetro salud, este artículo se interesa por las percepciones y los comportamientos relativos al tabaquismo de los jóvenes de entre 15 y 30 años, a sus similitudes y a sus diferencias, respecto a las políticas de lucha anti-tabaco.

Deutsch

Entwicklung des rauchens bei den jugendlichen und politische massnahmen des antitabak-kampfes

Heute ist die Prävention gegen das Rauchen bei den Jugendlichen umso wichtiger, weil das frühe Alter der Experimentation jetzt als wichtiges Risikofaktor identifiziert wird für die dauernde Etablierung im Konsum und in der Abhängigkeit. Mehrere neue Untersuchungen haben eine Steigerung des Rauchens in den letzten Jahren in Frankreich bei den Teenagern gezeigt. Anhand der Daten des Gesundheitsbarometers beschäftigt sich dieser Artikel mit den Empfindungen und den Verhaltensweisen der Jugendlichen zwischen 15 und 30 im Bereich des Rauchens und mit den Ähnlichkeiten und Unterschieden im Hinblick auf die politischen Massnahmen des Antitabak-Kampfes.

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Romain Guignard
Voir introduction du dossier.
François Beck
Chargé d’études et de recherche, Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).
Thèmes de recherche : enquêtes en population générale ; tabagisme ; addictions.
A notamment publié
Guignard R., Truong T., Rougier Y., Baron-Dubourdieu D., Guénel P., « Alcohol drinking, tobacco smoking and anthropometric characteristics for thyroid cancer : a countrywide case-control study in New Caledonia », American Journal of Epidemiology, no 166(10), 15 novembre 2007, pp. 1140-1149.
Nagelhout G. E., Mons U., Allwright S., Guignard R., Beck F., Fong G. T., Vries H. de, Willemsem M. C., « Prevalence and predictors of smoking in “smoke-free” bars. Findings from the International Tobacco Control (ITC) Europe surveys », Social Science and Medicine, no 72, 2011, pp. 1643-1651.
Hitchman S. C., Guignard R., Nagelhout G. E., Mons U., Beck F., Van den Putte B., Crone M., Vries H. de, Hyland A., Fong G. T., « Predictors of car smoking rules among smokers in France, Germany and the Netherlands », European Journal of Public Health, supplément no 1, vol. XXII, 2012, pp. 17-22.
Mis en ligne sur Cairn.info le 20/03/2013
https://doi.org/10.3917/agora.063.0061
Pour citer cet article
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