La clinique contemporaine présente le patient dans une relation de plus en plus serrée, voire « accrochée », à des images (réseaux sociaux, selfie, etc.), à des figures numériques de soi (avatars virtuels) et plus largement à des technologies (smartphone, intelligence artificielle, robots, etc.). Cette relation a une influence, progressivement essentielle, et en particulier à l’adolescence, sur la construction de l’image du corps, de l’identité et des relations sociales (Tisseron, Tordo, 2021). Par ailleurs, cette relation influence, en retour, l’espace de la relation thérapeutique (Tisseron, Tordo, 2022).
Pour le comprendre, nous présentons six nouvelles modalités transférentielles. La première est une latéralisation par l’interface du numérique, qui diffuse vers des personnes qui se trouvent dans des espaces numériques. La seconde modalité est une diffraction sur le numérique, qui diffuse le groupe interne du patient sur une groupalité numérique. La troisième est un transfert digital dans les consultations en ligne, qui facilite la communication thérapeutique en créant l’illusion d’un rapprochement des psychés. La quatrième est un transfert spectral, dans lequel le patient capte chez le thérapeute, et dans les technologies, un double interne qui lui manque. La cinquième consiste en une modalité par immersion virtuelle, au sein de laquelle le patient actualise dans les jeux vidéo des éléments de transfert avec son thérapeute. Enfin, la dernière modalité consiste en une vicarianc…