Le concept d’état-limite soulève un certain nombre de questions sur différents plans, nosologique, psychopathologique et thérapeutique notamment. Dans le cadre de ce travail, nous voudrions aborder d’une part ce concept au regard de la problématique bébés/ados (et donc de la dynamique de l’après-coup), et d’autre part dans la perspective des structures institutionnelles dites intermédiaires qui s’avèrent importantes pour ces patients qui ne se trouvent bien à leur place nulle part. Après avoir montré que le concept d’état-limite est en lui-même un concept-limite, nous soulignerons l’importance d’une lecture à double sens de la théorie de l’après-coup, avant de rappeler certains repères importants de la problématique bébés/ados. Après quoi, nous prendrons brièvement l’exemple des Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) pour aborder quelques éléments d’une réflexion institutionnelle sur les structures intermédiaires.
Du point de vue de l’histoire des idées, il y a tout un continuum qui va des « lignes de développement » d’A. Freud (1965) et de son concept « d’hétérochronies de développement », jusqu’aux pathologies limites de l’enfance décrites par R. Misès (1990), en passant par la description des différentes formes de « dysharmonies évolutives » également décrites par R. Misès (1990). Cette vision des choses se trouve reprise dans le cadre de la Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent (CFTMEA), dont la première édition date de 1987, révisée en 2000 puis 2020 – révisions auxquelles nous avons nous-même contribué en ce qui concerne les troubles du bébé (Botbol, Bursztejn, Gols…