Freud dans les Trois essais sur la théorie sexuelle écrit : « la pulsion sexuelle se met à présent au service de la fonction de reproduction ». Mais la réalisation de cette fonction reste « virtuelle » dans le sens d’une éventualité de l’adolescence jusqu’au moment où l’organisme ne permette plus la procréation. Si nous poursuivons cette réflexion, nous pouvons dire qu’elle ne s’actualisera qu’au moment de la conception d’un enfant. Ce qui est potentiel est le passage de « la vie sexuelle infantile à sa forme normale définitive ». Comme le souligne Freud « la pulsion sexuelle était jusqu’ici essentiellement autoérotique, elle trouve à présent l’objet sexuel. Son activité provenait jusqu’ici de pulsions isolées et de zones érogènes qui, indépendamment les unes des autres, recherchaient comme unique but sexuel un certain plaisir. Maintenant, un nouveau but sexuel est donné, à la réalisation duquel toutes les pulsions partielles collaborent, tandis que les zones érogènes se subordonnent au primat de la zone génitale ». Et poursuit, Freud : « on a choisi comme trait essentiel des processus pubertaires leur manifestation la plus frappante : la croissance manifeste des organes génitaux externes, dont le blocage relatif était caractéristique de la période de latence de l’enfance. Parallèlement, le développement des organes génitaux internes a progressé à un point tel qu’ils sont respectivement capables d’émettre des produits sexuels et de les accueillir dans le but de former un nouvel être vivant…