Le recours aux produits psychoactifs à l’adolescence permet de faire l’expérience de ce qui ne peut être abordé psychiquement. Véritables manèges à sensations, leurs effets sont néanmoins prévisibles et maîtrisables. Avant toute dimension de perte de contrôle et de ce qui peut en coûter par ailleurs, l’addiction constitue une découverte excitante et un point d’ancrage rassurant. Cet usage peut paraître bien paradoxal. Il renvoie aux fantasmes de toute-puissance qui le sous-tendent et qui constituent une compensation face à la violence du processus adolescent. Ainsi, bien que problématique et potentiellement dangereux, l’usage de produits psychoactifs est un recours possible pour aborder par l’acte une expérience subjective qui ne peut être supportée autrement. Dès lors, l’addiction peut être considérée comme une tentative de figuration des enjeux essentiels de l’adolescent, notamment l’émergence du pubertaire et la quête identitaire. À travers le cheminement psychothérapique de Max, tout juste sorti de l’adolescence quand il demanda de l’aide pour ses addictions installées depuis quelques années, nous questionnerons en quoi, à l’adolescence, l’expérience addictive peut soutenir, voire permettre cette traversée.Max nous prévient tout de suite, il est libre et surdoué alors, il a bien compris qu’il doit arrêter l’alcool parce que son foie est sérieusement atteint, soit, mais les autres drogues certainement pas. Détaillant alors tout un catalogue de molécules, commandées par Internet et concoctées par ses soins, il passe en revue les différentes expériences psychédéliques palpitantes qu’il a vécues…