Le fait de quitter son pays et d’aller vers une société aux mœurs inconnues, mobilise des enjeux complexes. Le sujet qui se sépare de sa terre natale court sans le savoir le risque d’une désorganisation psychique. Ce moment d’entre-deux que représente la migration peut s’avérer extrêmement bouleversant. Encore plus lorsqu’il intervient au moment de l’adolescence ! Il est alors particulièrement ardu d’avoir à se séparer de sa terre natale. La vulnérabilité identitaire produite par la puberté est en effet amplifiée par les mouvements de rupture que la migration suppose. En retour, le sujet peut se retrouver extrêmement démuni, comme nu.
Parce qu’il prive le sujet de repères aussi fondamentaux qu’imperceptibles, le contexte migratoire a cependant l’intérêt de rendre saillant le rôle déterminant des facteurs socioculturels dans la construction de l’identité. Ce texte en témoigne à travers la situation d’une adolescente en grande souffrance. Grâce à son cas nous analyserons le rôle de holding que tient la culture. Nous verrons que le sujet en proie au déracinement peut être en quête de la contenance psychique dont il se sent dépourvu.
En franchissant la frontière de son pays natal pour s’installer dans un autre, le sujet prend le risque de perdre un socle narcissique essentiel. Hors de son monde de l’enfance, privé de ses racines, il se sépare d’un cadre sécurisant. Jetant les amarres de ce qui le reliait à sa culture d’appartenance, le sujet doit faire avec une absence de repères…