1 L’adolescence est à l’évidence un temps privilégié pour réinterroger les liens de filiation et leur fiabilité. Les adolescents adoptés se trouvent, de ce point de vue, confrontés aux mêmes exigences que les autres, si ce n’est que l’adoption donne un ancrage possible dans la réalité à leur roman familial, et c’est parfois cette collusion entre la réalité événementielle biographique et la dynamique fantasmatique qui peut faire figure de traumatisme. Cette charge traumatique potentielle nous semble pouvoir être prévenue à la fois par une mise en jeu suffisamment bonne de l’axe narratif de la filiation et par une intégration suffisamment bonne également de la bisexualité psychique des adultes qui ont la responsabilité parentale de l’adolescent adopté. Après quelques rappels sur ces deux problématiques, nous proposerons des réflexions cliniques à leur sujet dans le champ du vécu de l’adoption à l’adolescence.
Les différents axes de la filiation dont l’axe narratif
2 La filiation peut se définir comme un vécu d’appartenance réciproque, vécu qui, une fois en place, nécessite d’être remis en chantier tout au long de l’existence au sein d’un processus progressif d’adoption mutuelle entre adultes et enfants, et ceci aussi bien dans le cadre d’une filiation biologique que d’une filiation adoptive. Ce processus s’inscrit ainsi dans la durée, et il est difficile de dire s’il s’agit d’un sentiment qui renvoie à l’affect, d’une croyance qui renvoie au mythe, ou d’une conviction qui renvoie au délire (Golse, 1988). D’où notre recours au terme de vécu, de ressenti ou d’éprouvé d’une appartenance réciproque, l’enfant se ressentant comme l’enfant de ces parents-là, et les adultes se ressentant comme les parents de cet enfant-là.
3 Ajoutons qu’il existe une dialectique profonde entre affiliation (synchronique) et filiation (diachronique) dans la mesure où trouver sa place dans son histoire maternelle et paternelle permet de mieux se situer dans son groupe familial actuel, et réciproquement. J. Guyotat (1980) avait proposé de définir la filiation selon trois axes : l’axe biologique, l’axe symbolique (légal ou institué), et l’axe psychique (affectif, imaginaire ou narcissique). Les travaux de M. Soulé et J. Noël (1995) ont montré que l’adoption est possible dans la mesure où deux de ces trois axes suffisent largement à l’instauration des processus d’affiliation, de filiation et de subjectivation.
4 La filiation biologique correspond à la transmission du matériel génétique entre géniteurs et enfants. C’est elle que le CNAOP [1] a principalement en vue dans ses missions (en particulier, aider les personnes nées sous secret et sous anonymat à retrouver leurs origines biologiques). Il faut savoir la relativiser, sans pour autant la minimiser. Elle ne peut assurer à elle seule une filiation psychique et dans notre société, elle est souvent survalorisée. En effet, « la réduction de la naissance à la sexualité, puis au biologique ou au légal seul fait silence sur l’événement fondateur de la rencontre humaine, même brève, de l’ordre du désir ou de l’amour » [2]. Parmi les forces psychiques s’opposant au travail psychique de filiation, la fascination du biologique peut parfois constituer une entrave majeure au travail de la parentalité. La procréation ne suffit donc pas à fonder la parentalité dans la mesure où seul l’axe de la filiation psychique permet un nouage des trois axes de la filiation.
5 La filiation légale, symbolique ou instituée est assurée par les inscriptions symboliques officielles (livret de famille, acte de naissance, carnet de santé...) mais aussi officieuses. Chaque fois que l’enfant, le matin en classe, écrit son nom et son prénom sur son cahier, il conforte son vécu d’affiliation dans sa famille, par son prénom et son inscription dans sa filiation paternelle et/ou maternelle, par la proclamation de son nom de famille. Il importe en effet de rappeler que l’humain crée du social à partir de la nature, mais que le lien de sang ou biologique n’est pas suffisant, en soi, pour produire un sujet, un parent ou une famille. L’institution de la filiation est déterminante, et la création de cette fiction juridique est une des fonctions essentielles de la Loi (en référence à la fiction du père toujours incertain). La filiation symbolique assure une référence tierce qui permet à l’individu de trouver sa place dans une filiation, où il ne peut jamais se désigner comme sa propre origine, mais seulement en référence à celle-ci. Ceci ne signifie en rien que la connaissance de la filiation biologique est superflue, vaine ou inutile. Ceci signifie seulement que le processus de filiation peut s’instaurer solidement en l’absence de filiation biologique, que la filiation psychique peut venir donner un ancrage aux autres axes de la filiation quand ils impliquent également les parents dits biologiques, et que la connaissance de la filiation biologique peut venir apaiser et tranquilliser les deux autres axes de la filiation (affectif et légal) quand ceux-ci se sont instaurés avec d’autres adultes que les parents biologiques.
6 La filiation psychique, affective, imaginaire ou narcissique s’origine dans la légitimité du désir, de la reconnaissance affective et de l’énonciation de la parole. Le fait de vivre ensemble pour une triade fait que chacun va désigner – explicitement ou implicitement – la place des deux autres au sein de la structure groupale (« ton père », « ta mère », « ton fils » ou « ta fille »). Cette filiation est sous-tendue par une logique narcissique, et elle relie l’enfant au couple (double filiation maternelle et paternelle) dont il est issu grâce au fantasme de désir qui l’a précédé avant sa venue au monde. La filiation psychique se construit avec le temps, elle n’est jamais donnée d’emblée. Elle permet à l’enfant de se dire et de s’éprouver comme issu de sa mère et de son père à travers la sexualité parentale qu’il fantasme comme son lieu originaire. C’est la mère qui contribue à instituer son homme comme père de son enfant, et l’enfant confirme la femme dans sa position de mère (Lebovici, 1998).
7 Finalement, on le voit, l’axe vertical, diachronique, de la double filiation parentale, croise le montage œdipien, triangulaire et synchronique, pour permettre au montage généalogique de fonctionner pour l’enfant, de sécuriser sa position en lui permettant ainsi de s’attaquer à et d’élaborer ce montage en fonction de ses mouvements affectifs et pulsionnels (Levy-Soussan, 2010). Plus la filiation est assurée, moins l’enfant pose de questions, mais avec le paradoxe apparent qui fait que plus le parent est assuré de sa parentalité, plus il accepte d’être mis en doute à ce niveau (« Je te connais comme si je t’avais fait… »), dans des jeux de renforcement a contrario de la filiation psychique selon l’adage bien connu qui dit qu’« on ne parle pas de corde dans la maison d’un pendu ! ». Autrement dit encore, le vécu d’appartenance réciproque renvoie simultanément à ce que l’on éprouve, à ce que l’on croit et à ce dont on est convaincu, tout ceci n’étant pas strictement dépendant de la rationalité biologique.
8 C’est dans le cadre du séminaire sur l’adoption internationale que nous faisons fonctionner depuis maintenant plusieurs années avec M. R. Moro à la Maison des Adolescents de l’hôpital Cochin à Paris, que nous avons peu à peu dégagé le concept de filiation narrative ou d’axe narratif de la filiation. Ce concept nous paraît désormais pouvoir être véritablement proposé comme un quatrième axe de la filiation, susceptible de venir utilement compléter les trois axes de la filiation proposés, en son temps, par J. Guyotat. L’adoption internationale pose en effet la question de la quête des origines dont la mise en récit s’avère d’autant plus essentielle que l’enfant venu d’ailleurs est porteur d’une double étrangeté (Golse, 2012). Ceci étant, cet axe narratif de la filiation a probablement une portée plus générale, concernant tous les enfants, y compris les enfants biologiques, même si en ce qui les concerne, cet axe narratif se déploie de manière plus spontanée et moins explicite (Golse, Moro, 2014).
9 Pouvoir raconter à l’enfant quelque chose de ses origines (le désir qu’on a eu de sa conception, l’histoire de la grossesse et de l’accouchement, la nature des premiers liens...), tout ceci est important pour que l’enfant puisse, un jour, se raconter à lui-même sa propre histoire et construire ainsi son « identité narrative » [3]. C’est cette identité narrative qui peut alors venir se tresser avec les trois autres axes de la filiation, en les renforçant et en se voyant renforcée par eux.
De la différence des sexes à la bisexualité psychique
10 L’enfant repère en lui (par l’éveil de ses organes génitaux), mais aussi autour de lui, des indices de l’existence de la différence des sexes. Ceci rejoint en fait la dialectique classique qui existe entre la découverte du Soi et du non-Soi puisque c’est en découvrant ses objets que le sujet se découvre lui-même et, dans le même temps, peut repérer et investir ses objets. Avant de découvrir la différence des sexes à proprement parler, le bébé a d’abord à repérer le registre du sexuel, comme l’a bien montré G. Rosolato (1969), avec le concept « d’écart différenciateur des satisfactions ». Nous n’y insisterons pas davantage ici, mais il s’agit à l’évidence d’un préalable important, puisqu’en découvrant qu’il y a des satisfactions pour l’obtention desquelles il peut ne compter que sur lui-même (auto-érotisme), et d’autres pour lesquelles il est contraint de s’en remettre à autrui du fait de sa néoténie fondamentale (besoins auto-conservatoires), le bébé découvre du même coup que le registre du sexuel se trouve d’emblée connoté par une dimension d’intime, de secret et de privé.
11 Quoi qu’il en soit, une fois démarqué ce registre du sexuel, l’enfant va devoir découvrir peu à peu la différence des sexes proprement dite, processus qui va se jouer simultanément sur différents plans pour lui : celui du soi, celui des objets matériels de son environnement, et celui de ses imagos parentales enfin. Nous ne reprendrons pas ici la description de ce long trajet développemental qui vaut surtout comme une lutte contre la reconnaissance et l’acceptation de la différence des sexes, qui demeure et demeurera toujours un... objet de scandale ! Pour autant, la notion de bisexualité psychique est indissociable de cette problématique de la différence des sexes, et D. Houzel (2002) insiste souvent sur le fait que la bisexualité psychique ne se joue pas seulement en termes d’objets totaux mais qu’elle reconnaît des précurseurs au niveau des enveloppes psychiques et des objets partiels. Au niveau des enveloppes qui sont d’abord cutanées et corporelles, avant d’être dyadiques, triadiques, groupales et psychiques, les travaux d’E. Bick (1968) ont bien montré la nécessité d’un équilibre satisfaisant entre les composantes féminines de contenance et les composantes masculines de limite, ceci en référence à nos stéréotypes symboliques habituels. Cet équilibre se retrouvera aussi mutatis mutandis au niveau du cadre psychothérapeutique, quelles que soient les modalités techniques des psychothérapies mises en œuvre. Au niveau des objets partiels, les précurseurs de la bisexualité psychique peuvent être pensés en référence aux « objets-maman » et aux « objets-papa » décrits par G. Haag (1983), cette distinction pouvant concerner non seulement certaines caractéristiques des objets matériels mais aussi diverses spécificités partielles des personnages adultes de l’entourage de l’enfant.
12 La bisexualité psychique en termes d’objets totaux apparaît alors comme le fruit ou la résultante des précurseurs ainsi décrits au niveau des enveloppes et des objets partiels, et elle peut être appréhendée sous la forme du classique équilibre animus/anima propre à tout sujet humain, y compris névrotico-normal.
Réflexions cliniques
13 La croissance et la maturation psychiques de l’enfant se situent au carrefour de l’endogène et de l’exogène, c’est-à-dire de l’équipement neuro-bio-psychologique du sujet d’une part (sa part personnelle, en quelque sorte), et de son système relationnel familial et social d’autre part (avec les effets de rencontre qui s’y attachent). Le développement de l’enfant opère à leur exact entrecroisement, et ces deux registres doivent donc toujours demeurer soigneusement conjoints dans nos réflexions psycho-pathologiques ainsi que dans nos modèles théorico-cliniques. Même pour les processus qui peuvent apparaître comme les plus pulsionnels, il ne faut jamais négliger, ou sous-estimer, les effets de rencontre. Même les pulsions s’instaurent et se jouent dans le champ de la relation, comme y a insisté J. Laplanche (1987, 1999) au sein de sa théorie dite de « la séduction généralisée ». Mais déjà Freud (1915) parlait du « destin » des pulsions, non pas du développement des pulsions, pour souligner que la genèse psycho-affective ne pouvait en aucun cas se concevoir hors relation.
Filiation narrative et agressivité à l’adolescence
14 On peut repérer trois dynamiques différentes, emboîtées et successives, au sein des mouvements agressifs, si l’on retient pour l’instant l’agressivité comme terme générique englobant les trois niveaux précédemment évoqués (Golse, 2004) : une agressivité existentielle tout d’abord, soit la « violence fondamentale » décrite par J. Bergeret (1984) qui exprime plus une sorte de « struggle for life » qu’elle ne recouvre une véritable visée destructrice ; une agressivité de vérification qui se met ensuite en place, qui est une agressivité non pas de destruction, mais bien plutôt de vérification de la fiabilité et de la solidité de l’objet (Winnicott, 1971) et qui est celle sur laquelle nous insisterons ; une agressivité œdipienne enfin, qui se structure avec son but d’élimination du rival, élimination qui passe d’ailleurs par la recherche de la victoire sur lui, plus que par la recherche de sa disparition ou mort à proprement parler, ce qui n’empêche en rien de se référer, sur un plan symbolique, à la problématique de la castration et du rapport à la Loi. Telles sont, nous semble-t-il, les trois dynamiques violentes essentielles qu’on peut résumer de la manière suivante : une agressivité pour vivre et pour exister, une agressivité pour vérifier l’existence et la solidité de l’objet, une agressivité pour l’emporter sur le tiers. Ces trois dynamiques renvoient finalement, au moins en partie, à la question d’une agressivité érogène pour reprendre le terme proposé si utilement par B. Rosenberg (1991) à propos du masochisme.
15 De l’agressivité du deuxième type, on retrouve des échos à l’adolescence où l’attaque contre les parents n’a pas, généralement, pour but de les annihiler, mais plutôt de s’assurer de leur capacité de résistance, de leur force tranquille pourrait-on dire. Ce type d’agressivité s’observe plus particulièrement chez les enfants adoptés qui, à l’adolescence, malmènent parfois leurs parents adoptifs dans cette perspective particulière.
16 Cette courte vignette clinique nous montre comment, à l’adolescence notamment, l’axe narratif de la filiation est le fruit d’une co-construction entre l’adolescent et ses adultes de référence. Cette co-construction n’est possible que si les adultes concernés survivent aux attaques fantasmatiques de l’adolescent qui a besoin d’éprouver leur solidité et leur indestructibilité relationnelles. À ses propres yeux, ceci dédramatise sa problématique agressive plus ou moins inconsciente à leur égard.
Parentalités adoptives et bisexualité psychique
17 Rappelons que la composante féminine est classiquement celle de la contenance (en référence à l’utérus et au corps maternel) tandis que la composante masculine est celle de la Loi (en référence au rôle et à la fonction du père œdipien dans sa vision la plus schématique). D. Houzel (1997) a précisé que lorsqu’un enfant rencontre un équilibre insatisfaisant des composantes masculines et féminines au niveau des adultes parents ou professionnels qui prennent soin de lui, ou au niveau des fonctionnements institutionnels dans lesquels il s’inscrit, il joue immanquablement le clivage ; alors que s’il rencontre un bon équilibre de ces deux types de composantes, il peut s’en servir utilement pour sa croissance et sa maturation psychiques.
18 Il est banal de dire que tout sujet porte en lui-même une dimension de féminin et une dimension de masculin, et la référence à cet équilibre interne clarifierait sans doute des débats, comme ceux qui ont trait à la résidence alternée à la suite d’un divorce, débats qui ne peuvent que se conflictualiser si l’on raisonne seulement en termes d’homme ou de femme, de père ou de mère. Il nous reste un énorme travail pour spécifier qualitativement le féminin et le masculin des deux sexes : sont-ils comparables et seul l’équilibre quantitatif entre ces deux composantes diffère-t-il alors entre les hommes et les femmes ? Ou au contraire sont-ils intrinsèquement et qualitativement différents, et ceci indépendamment de leur équilibre quantitatif ?
19 Quoi qu’il en soit, on sait qu’un certain nombre d’enfants, adoptés ou non, ne sont pas élevés par un couple de parents fait d’un homme et d’une femme, mais parfois par un seul parent (homme ou femme) ou par un couple fait de deux hommes ou de deux femmes. Ceci recouvre bien sûr les notions d’hétéro-, d’homo- ou de monoparentalité. En France, jusqu’à maintenant, seules l’hétéro- ou la monoparentalité adoptives se sont vues légalisées. On sait que, dans l’état actuel des choses, l’agrément pré-adoption est accordé à environ 90% des couples candidats hétérosexuels et seulement à environ 40% des parents dits célibataires. L’hétéroparentalité adoptive demeure donc encore beaucoup plus fréquente que la monoparentalité adoptive. Ceci étant, on voit très souvent des mères adoptives qui, dans le cadre d’une monoparentalité, viennent en consultation faire part de leurs difficultés éducatives face à leur enfant adolescent faisant preuve d’agressivité ou de conduites provocatrices à leur égard. La situation existe aussi, bien entendu, dans le cadre des filiations biologiques, car élever un enfant tout(e) seul(e) n’est pas chose aisée. Mais les situations de ce type s’avèrent souvent plus douloureuses en cas d’adoption car le parent adoptif se sent alors profondément questionné dans sa mission adoptive monoparentale par les troubles du comportement de son enfant devenu adolescent.
20 Il importe alors de savoir que la crise d’adolescence ne comporte habituellement pas de valence destructive mais qu’elle témoigne surtout d’une étape de transition développementale au sens ancien de krisis ou de « catastrophe » [4], c’est-à-dire au sens d’un changement soudain d’état appelant une réorganisation structurale et l’inscription d’une trace de l’état précédent. D’où l’idée que l’impact de l’agressivité ou des provocations des adolescents adoptés ne peut avoir de valeur constructive que si l’adulte ou les adultes cibles se trouvent en mesure de l’assumer sans se sentir par trop fragilisés – ce qui n’est possible que si leur propre bisexualité psychique (qui entre alors en résonance avec celle de l’adolescent) se trouve suffisamment bien intégrée au niveau du couple parental (en cas d’hétéroparentalité ou d’homoparentalité), ou au niveau du parent isolé (en cas de monoparentalité). On voit là, l’intérêt de ne pas raisonner en termes d’homme ou de femme, mais en termes de masculin et de féminin ce qui permet de ne pas hiérarchiser de manière fallacieuse l’hétéro-, l’homo- ou la monoparentalité qui ne sont que des variantes anthropologiques de cette rencontre à visée éducative d’adultes et d’enfants humains que constitue la parentalité au sens large.
22 Les parentalités adoptives ne font souvent que poser sous un angle particulier des problématiques ontologiques propres à toutes les filiations, adoptives ou non, et l’adolescence reconnaît une dynamique spécifique qui n’est pas entièrement dépendante du mode de filiation. Ceci étant, l’axe narratif de la filiation et la question de la bisexualité psychique nous offrent des pistes de réflexion fructueuses pour penser l’adolescence dans le champ des différentes parentalités adoptives et c’est ce sur quoi nous avons essayé de nous pencher au fil de ces quelques pages.