Le confinement a exercé une limitation et une homogénéisation sans équivalent des pratiques sociales en France. Entre le 17 mars et le 11 mai 2020, rester chez soi est devenu un mode de vie à part entière, dont on commence tout juste à mesurer et à comprendre les implications.
L’enquête Coping with Covid-19 (CoCo) mesure « sur le vif » l’expérience sociale du confinement en France. Elle s’est appuyée sur un dispositif empirique pré-existant – le panel longitudinal ELIPSS composé d’environ un millier de répondants représentatifs – et l’a transformé en un baromètre permettant de suivre l’expérience du confinement et du déconfinement toutes les deux semaines, de début avril à début juin (tableau 1, p. 97). Ce dispositif permet de décrire et parfois d’évaluer de manière quasi expérimentale les transformations qui se sont produites pendant le confinement dans les pratiques sociales concrètes (vie familiale, travail, relations sociales, éducation, loisirs, etc.), dans la perception des risques, dans les valeurs et attitudes politiques (tableau 2, p. 112). Il mesure aussi des transformations saisies à partir d’indicateurs subjectifs de bien-être et de santé physique (Recchi et al. 2020b). Des analyses qui exploitent les données issues des vagues successives de l’enquête sont exposées dans quatre policy briefs (Recchi et al. 2020a, Ferragina et al. 2020, Safi et al. 2020, Sauger et al. 2020) et dans un working paper (Recchi et al. 2020c).
À ces données quantitatives s’ajoute un matériel qualitatif qui s’appuie sur les réponses des enquêtés ayant accepté de recevoir des questions ouvertes posées après la passation du questionnaire…